Comme hier, la nuit a été entrecoupée par la pause « football ». A 3h du mat’, je me regarde le match. Comme en 1/4, la France passe par un trou de souris. Content pour nos bleus. Déçu pour les marocains. Quand ça rigole, on ne va pas se plaindre. Ne reste plus qu’à plier les argentins et la Dêche pourra se présenter comme futur président de la République !
Et, comme hier, je décolle vers 9h30 direction plein est. Après avoir emprunté la 2*2 voies, j’arrive à Antiga Kelod où ce couple terrassant un dragon me salue. La route se rétrécit et continue de longer la côte. Heureusement, la circulation n’est pas trop dense.

Je m’arrête à Sengkidu, à la sortie de Manggis, pour y boire un café. L’endroit est charmant. C’est une petite station balnéaire dont les accès privés à la mer donnent sur des résidences avec bungalows. Je me pose sur la place devant quelques bateaux de pêcheurs.

Alors que je bois mon café frappé , je suis accosté par l’un deux qui parle anglais. Comme souvent, les premières questions sont « What is your name ? » et « Where do you come from ? ». J’y réponds et engage la conversation. Mon interlocuteur se nomme Wiro, 52 ans, père de 3 enfants et grand-père de 2 petits-enfants. Il est pêcheur et « traine-gogo ». A ce sujet, il me demande si je serais intéressé pour faire du snorking sur le gros rocher en face. Aujourd’hui non. On parle également de pêche. J’apprends qu’il pêche à la traine notamment des maquereaux et que, en appâtant avec de petits maquereaux, il pêche du gros. Je lui demande de me montrer des photos. Effectivement, c’est du gros !


On parle également de retraite. Je comprends qu’en Indonésie, la retraite est à 60 ans mais que l’Etat ne paie une pension que pendant 5 ans ! Le temps passe et je dois reprendre la route. Je quitte ce sympathique personnage après avoir conservé ses coordonnées au cas où … Puis je reprends la direction d’Amed alors que la route quitte la côte et grimpe dans les contreforts du volcan Agung. Le paysage est toujours aussi splendide.

J’entre dans Amed alors que l’appel à la prière retentit depuis la mosquée de cette ville musulmane. Les fidèles arrivent et moi je repars …

… non sans avoir immortalisé cette antique bicyclette qui aurait bien besoin d’un passage dans mon atelier-vélo de L’Arche.

Avant de monter au site de Tirta Gangga, je refais le plein du scooter et du conducteur. L’après-midi devrait être chargé. Après être passé par de petites routes, j’arrive à cet ancien Palais Royal du raja de Karangasem connu pour son palais d’eau. Par contre, les autres touristes sont arrivés par la grande route et il y a foule à jouer à la marelle sur le bassin principal …

… et pour nourrir les énormes carpes koï qui engraissent dans les nombreux bassins de ce palais.

Malgré la splendeur de ce jardin aquatique et la vue superbe sur l’océan, il y a trop de monde à mon goût. Je reprends la route vers la montagne.

Les paysages de rizières, montagne et mer sont toujours aussi grandioses. Cependant la route devient compliquée. Ça tournicote et ça grimpe à nouveau.

J’arrive enfin au temple Pura Lempuyang Luhur ou, tout du moins, au parking du temple alors que la route qui y conduit est barrée pour les touristes. Après avoir bu un café balinais dans une des traditionnelles gargotes à touristes, je me renseigne. Le temple est situé 3 kms plus haut. Il faut donc prendre une navette (moyennant finance évidemment) ou alors … grimper à pieds.

Comme je suis en manque de sport, je décide d’y aller en marchant bien que chaussé de ma paire de claquettes de plage. Et pour grimper, ça grimpe. J’ai les mollets qui tiraillent tellement la pente est rude (au moins du 15%) notamment dans les virages. Je fais l’attraction des quelques habitants qui habitent ces montagnes. J’arrive en nage à l’entrée de ce temple. J’achète mon billet toujours au même prix (50K IDR soit 3€). La guichetière me tend mon ticket d’entrée agrafé avec un autre ticket numéroté (303) dont je ne comprends pas l’utilité. Une tombola peut-être ou le nombre d’entrées depuis ce matin ?

L’emplacement de ce temple est extraordinaire. Il est situé en face le Gunung Agung, littéralement « montagne suprême » ou « montagne sacrée », qui culmine à 3.031 mètres et qui est donc le point culminant de l’île. Par contre, je comprends enfin la signification de ce numéro. Il s’agit tout simplement du numéro de passage pour se faire tirer le portrait entre les 2 portes monumentales au fond de la plateforme. De mon côté, je grimpe les marches de l’escalier de droite à l’opposé de cette porte …

.. et je tombe sur un jeune couple de javanais qui me demande de leur tirer le portrait. Évidemment, comme je suis un fana des selfies, je leur demande la réciproque.

Quand je redescends sur terre, le numéro gagnant est le 234. Je comprends pourquoi il y a tant de monde à l’ombre des 2 bâtiments. Comme je n’ai pas envie de jouer et de poireauter 3 plombes pour me faire tirer le portrait, je redescends jusqu’à l’entrée du temple. Et comme je n’ai pas non plus envie de me farcir 3 bornes en méga-descente avec claquettes, je monte dans une navette qui patiente avec une famille japonaise à son bord. Personne ne me demande rien. Roulez jeunesse ! En redescendant, je salue les autochtones qui m’avaient encouragé à l’aller. Puis je retrouve mon fidèle scooter et repars en bord de mer, non sans avoir admiré une dernière fois ce volcan Agung, dont la cime émerge enfin des nuages, et ces rizières en terrasse.

Pour finir cette journée en beauté, je redescends jusqu’à Amed puis prends la direction de la plage Virgin beach repérée sur un forum. Après avoir acquitté le traditionnel droit de garer son scooter dans un champ, j’accède par un chemin à cette plage. Effectivement, c’est idylliquement vierge (ou presque) : une plage de sable blanc dans une petite crique, quelques guinguettes, des amoureux alanguis allongés sous leur parasol, une eau transparente à 28°c. Je n’ai plus qu’à enfiler mon maillot de bain et me baquer pour éliminer toute la tension et la fatigue de cette longue journée.

Il est bientôt 17 heures quand je reviens à mon scooter et il me faut, selon mon GPS, 1h20 pour rentrer dans mes pénates. Je ne tarde pas pour arriver avant la nuit. Je mets en route le jeu vidéo et c’est parti mon kiki pour une nouvelle partie à zigzaguer entre scooters, motos, autos, camions et bus crados. Je rentre à la nuit tombante avec des ampoules sur les pognes à force de triturer la manette des gaz. Encore une bien belle journée dans ce merveilleux pays.