J37 – jeudi 5 janvier – attrape-couillons à Chiang Mai

La journée s’annonce à nouveau chargée. A 8h30, je suis déjà opérationnel et je m’apprête à partir en direction du sud-ouest. Alors que je suis déjà grimpé sur mon destrier et prêt à mettre les gaz, un client de l’hôtel descend avec une énorme valise qu’il dépose à côté des poubelles. Je lui demande en anglais s’il a vraiment l’intention de la poubelliser. Je comprends qu’il va s’installe à Chiang Mai et qu’il n’en a plus besoin. Je la récupère et la dépose dans ma chambre.

Cela devrait faire le bonheur du fiston. Après que les roulettes de la sienne aient rendu l’âme (faut dire aussi qu’elle a vu du pays), il avait dû en acheter une neuve à Bangkok. Il l’avait achetée 130€ en promo et de marque italienne. Mais elle a explosé en plein vol, si je puis dire, dans l’avion entre Bangkok et Chang Mai. Premier attrape-couillon.

Valise explosée !
Valise poubellisée !

… mais Valise libérée !

Je prends ensuite la 2*2 voies qui contourne l’aéroport de Chiang Mai en direction du Royal Park Rajapurek. Je roule à vive allure en suivant mon GPS. Une fois la direction indiquée sur Google Maps, je passe en mode avion pour économiser la batterie. Cela me parait quand même bien long. Je me rends compte que le GPS boggue et qu’il est bloqué. J’ai dépassé la sortie prévue depuis quelques kms. Je m’arrête, regarde la carte et repère un site à côté d’où je suis. Je m’y rends. Il s’agit de « Grand Canyon Chiang Mai ». Arrivé sur place, j’acquitte la somme de 70THB pour entrer … dans un café et admirer le paysage. La photo est belle mais, en fait de canyon, il s’agit d’une ancienne carrière réaménagée.

De l’autre côté, il y a un grand parc d’attractions aquatiques. Et du mien 2 chemins qui ne mènent pas bien loin. Deuxième attrape-couillon.

Après avoir bu un café, je reprends la direction du Royal Park. J’arrive sur zone. Le parking est immense. Comme à Blagnac Airport, il y a de nombreux parkings numérotés jusqu’à P5. Je stationne mon scooter, me dirige vers l’entrée à 200THB et récupère le plan du site. C’est immense !

Il y a possibilité de louer un vélo ou de se déplacer en bus électrique. je préfère le pédibus. J’attaque par l’allée centrale en hommage à sa Majesté King Bhumibol Adulyadej the Great qui a donné le nom à ce parc. Comme un chemin de croix chrétien, il y a une multitude de stations dédiées à son Auguste Personne. Ce parc offre l’opportunité aux thaïlandais d’apprendre au sujet de la biodiversité, de l’art et de la culture. Rien que ça. Ce n’est pas moi qui le dit mais la plaquette de présentation.

J’arrive au Royal Pavillon dédié à je-ne-sais-quelle-divinité, peut-être à celle de la Macronerie ?

La décoration est pour le moins ostentatoire !

Ce site est composé d’une multitude d’ « attractions » hétérogènes : riad marocain, planète Mars, bug world, sky walk, pavillon d’orchidées, jardins de bonzaïs … De plus, dans tout le parc, des hauts-parleurs diffusent de vieux airs américains (Let it be, Hotel California, Imagine, …). D’ailleurs il ne doit y avoir que des farangs ici !

Orchid Pavilion
Bonzaï Garden

Au moins, cela fait travailler une armée, non pas de chinois, mais de jardiniers, gardiens, chauffeurs, administratifs, … J’en ai assez vu. Encore un attrape-couillons.

Je file maintenant vers le temple de Wat Phra That Doi Kham (temple d’or de la montagne) qui surplombe ce parc d’attractions. La route grimpe en lacets à travers la forêt. J’arrive sur site. Et là, je retrouve enfin du typique avec ce grandiose temple bouddhiste du VIIé siècle dont une statue de Bouddha assis de 17m de haut.

Je suis surpris par le nombre de bouddhistes présents en ce lieu. Dans ce temple, chacun prie en tenant dans ses mains des bâtons d’encens.

Ici, les gongs sont polis par les mains des fidèles.

Là, les fidèles viennent se prosterner devant les représentations de ces sages.

Enfin, cette grande esplanade inspire plutôt au repos et à la contemplation du paysage comme ce Bouddha debout …

… et celui-ci couché !

La vue sur la vallée et sur Chang Mai y est d’ailleurs superbe.

Je reprends ensuite ma route montagnarde en direction d’une cascade. Attiré par de nombreuses voitures stationnées sur un parking, je m’arrête déjeuner dans un restaurant qui m’a l’air bien sympathique. Le cadre est, ma foi, fort agréable, la musique jazzi et la nourriture terrestre délicieuse. Par contre, déjà que c’est bien épicé, je délaisse la petite verrine au contenu redoutable.

Une fois les batteries rechargées, je reprends la route et monte vers le départ d’une « rando » pour aller voir Crying Dog Waterfall (« la cascade du chien pleurant »). Après avoir quitté la route goudronnée, j’emprunte un mauvais chemin qui m’emmène jusque devant une maison perdue au milieu de nulle part. Les chiens sont bien présents mais ni n’aboient, ni ne pleurent.

Après l’avoir doublé sur la route, un couple de vieux anglais scootérisés et torses nus m’a suivi jusqu’ici. Je ne me préoccupe pas d’eux et attaque l’étroit sentier. Aucun kairn, aucun panneau jaune de Petite Randonnée, aucun panneau rouge et blanc de Grande Randonnée, aucune indication, je n’ai qu’à suivre la ligne bleue comme sur marathon.

Il s’agit bien évidemment d’une conduite d’eau qui, je pense, me mènera à la cascade. Au bout d’une petite demi-heure de crapahute à travers cette jungle, j’arrive à destination. C’est pour le moins sauvage. Il ne faudrait pas que je me casse la margoulette ici !

D’autant plus que les rosbifs ne m’ont pas suivi. Ils étaient déjà cuits à point ! Je profite de cette solitude pour remonter la cascade et trouver une vasque où je peux me baigner à poil sans n’offusquer personne. La température de l’eau est beaucoup plus supportable que torrents et lacs pyrénéens.

Je sèche sur un rocher avant de revenir à la civilisation. Par contre, je suis surpris de n’entendre aucun chant d’oiseau, ni de voir aucun petit animal (lézard, araignée, limace, …). Le silence règne.

Je retrouve sans difficulté mon scooter qui m’attend sagement. Je n’ai plus qu’à repartir retrouver mon appart, me doucher et me changer. Puis je rejoins les jeunes bestiaux attablés chacun devant 2 plats, ce qui interpellent vraiment les serveuses. Nous allons ensuite prendre notre traditionnel café et refaire le monde avant qu’ils ne partent au taf.

L’après-midi tire à sa fin. Sur la route du retour, je m’arrête dans un complexe aux nombreux bars boire une bière Leo et rédiger ces lignes. L’ambiance est un peu spéciale. En effet, quelques jeunes femmes s’apprêtent, se maquillent, se parfument devant les miroirs des toilettes. Plus tard, en discutant avec la serveuse à l’anglais aussi approximatif que le mien, j’apprends qu’il s’agit d’hôtesses. Elles attendent le client célibataire voire des groupes pour les inciter à consommer des cocktails … mais pas plus ! Allez zou galinette … ce sera mon dernier attrape-couillons de la journée.

Quant à moi, une fois bien émoustillé et quelque peu bourré, je n’ai plus qu’à rentrer en solo dans mes pénates la queue entre les jambes !

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