J38 – vendredi 6 janvier – chez les Hmong de Chiang Mai

Ce matin, je décolle de bonne heure pour aller chez M. Décathlon de Chiang Mai. J’ai besoin d’acheter différentes choses pour mon prochain périple à vélo (gants, antivol, rétroviseur gauche (sic!), éclairage, huile, drap de sac) et aussi trouver une bonbonne de gaz Décathlon compatible avec mon réchaud Décathlon. Evidemment, je ne trouve pas. Tant pis. A l’extérieur du magasin, un cours de gym est dispensé par un coach sportif équipé d’un micro dont le son est diffusé à l’intérieur. Au début, je me demandais ce que c’était. Il y a également un ring de boxe thaï et des douches dans les toilettes !

Une fois mes emplettes terminées, je me trouve un café où déjeuner avant de partir dans la montagne et me rendre dans un village Hmong. J’attaque la grimpette par une belle 3 voies (2 montantes, 1 descendante) avec un fort pourcentage et de nombreux lacets. Je double d’ailleurs quelques cyclistes thaï qui ont l’air d’en baver grave Dommage que mon pote Rocco ne soit pas du voyage. Il se serait régaler. Pour info, Rocco (en réf à Siffredi, l’acteur porno) est le petit nom que j’ai donné à mon vélo carbone parce que c’est un vélo italien, gamme « Obsession », couleur rouge, marque CBT (Ça Bande Terrible) et quand ça grimpe, il est déchainé !

Après une quinzaine de kms, je m’arrête visiter le temple Wat Borommathat Doi Suthep. Comme hier pour son petit frère, il y a énormément d’automobiles, scooters, bétaillères, … stationnés devant. Avant de pénétrer dans ce temple, je grimpe l’imposant escalier aux 306 marches, idéal pour une préparation trail.

Après avoir acquitté le droit d’entrée de 30THB (uniquement pour les farang), je pénètre dans ce temple. Vu le monde, un sens de circulation est imposé. On contourne donc la Stupa Pagoda par la gauche après avoir déposé ses chaussures à l’entrée. Que de monde, que de monde !

Dans chaque Vihara et devant chaque statue, les bouddhistes viennent prier, se prosterner … et aussi se faire tirer le portrait par des photographes officiels.

Je vous fais grâce des autres monuments et statues pour se concentrer sur le but de cette journée. Je reprends donc la route qui se rétrécit à 2 voies après ce temple. Je m’arrête pour admirer la vue sur la vallée de Chiang Mai.

Puis nouvel arrêt sur un parking après avoir passé la bifurcation à gauche qui mène à Doi Pui Village, premier village Hmong niché dans la forêt. Mais trop de véhicules s’y rendent. Je préfère continuer à grimper. Je pense qu’il devrait y avoir beaucoup moins de touristes.

Sur ce parking se tient un stand de vêtements Hmong. Je jette un œil. Les vestes ont l’air particulièrement chaudes. Il faut dire que la température baisse au fur et à mesure que la route s’élève.

Je suis également interpellé en anglais par un couple scooterisé. A leur accent, je comprends de suite qu’il s’agit de français (parisiens et organisateurs de concerts). Ils sont d’ailleurs venus ici pour le festival Wonderfruit à Pattaya en décembre et prolongent leur séjour.

Après les avoir renseignés, je continue ma route qui se rétrécit encore. Il n’y a plus qu’une seule voie et ça tournicote toujours autant. D’ailleurs, les panneaux conseillent de jouer de la trompette avant chaque virage dangereux. Ce qui n’est pas forcément évident surtout casqué !

Et puis, cela devient encore plus compliqué quand la route est éboulée à plusieurs endroits. Quant à se croiser à deux voitures, alors là …

Alors que le bitume fait place au béton, je finis par arriver au village Hmong de Khun Chang Khian fondé en 1955 et culminant à 1350 mètres. La tribu Hmong, originaire de l’extrême sud de la Chine, a fui les persécutions de la dysnatie Qing au 18é siècle. Ils se sont d’abord installés au Vietnam et au Laos avant de fuir à nouveau les conflits armés et de se réfugier en grand nombre dans les montagnes du nord de la Thaïlande. Ils sont d’ailleurs surnommés « les tribus des collines ».

Ils vivent principalement de la culture du riz, du café et du maïs, et aussi de l’élevage de poules et coqs très nombreux et bruyants. Leur habitat est constitué de baraques en bois au toit de tôle.

Vente de gingembre
Séchage du café
Meule à moudre le café

Le midi, je déjeune sur la terrasse d’un des rares « restaurants » du village. Comme prévu, les touristes ne sont vraiment pas nombreux à être monté jusqu’ici. L’accueil est chaleureux, la vue magnifique, le repas frugale et le prix dérisoire (50THB). Puis je change d’endroit pour aller déguster un café local.

Alors qu’à l’entrée du village, j’avais été surpris de découvrir une église (Christian Church sur le panneau en bois) sans clocher, ni fioriture mais hélas fermée à clé …

… je visite ensuite, à l’autre bout du village, le très épuré temple bouddhiste. Bien que cette tribu Hmong pratique le chamanisme, ces 2 religions cohabitent également.

En-dessous de ce temple, j’aperçois une statue et, juste en contrebas, un abri avec des bancs et une vue magnifique sur la vallée. Je m’y arrête pour piquer un roupillon bien mérité.

Je reprends ensuite ma balade dans les ruelles de ce village hors du temps et du monde. Je déniche l’école que j’avais aperçue depuis la terrasse du restau. Les gamins jouent dans la cour. Ils sont vêtus de leur costume traditionnel très coloré. Un peu plus loin, d’autres jouent au badminton, sport national ici.

J’aimerais descendre ensuite en bas du village mais une meute de chiens sortis des maisons alentour m’invite à un peu de prudence. Je remonte retrouver mon scooter. Puis je quitte à regret cet endroit hors du temps.

Avant de retrouver la civilisation, le bruit et la fureur de la ville, je décide de me faire une balade de 5 kms environ, repérée en montant, qui me mènera au Doi Pui Peak et me fera découvrir la flore de cette montagne avec, notamment, des Cèdres d’Himalaya.

Tout au bout de chemin, j’arrive à un promontoire qui domine tous les monts alentour. Comme hier, le silence est d’or et la faune absente. C’est vraiment étrange de marcher sans entendre un seul bruit et sans apercevoir une seule bestiole.

J’emprunte ensuite une sente qui me mène au pic qui culmine à 1.685 mètres. Je n’ai qu’à suivre cette sente pour retrouver la route à hauteur d’une aire de « camping ». Je reviens ensuite par la route pour retrouver mon scooter et redescendre à bonne allure jusqu’à Chiang Mai. J’arrive à la tombée de la nuit. Je suis épuisé par cette nouvelle journée riche en découvertes. Après avoir pris une bonne douche, je me commande à diner avec l’appli Grab et reste en père peinard dans ma chambre.

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