En ce dimanche 8 janvier de l’an de grâce 2023, j’ai proposé aux jeunes d’aller rendre visite aux éléphants thaïlandais. Il y a de nombreux parcs à une cinquantaine de kms au nord de Chiang Mai. Réveillé comme d’hab’ vers 7h30, je boucle ma valise avant d’aller prendre un copieux p’tit déj occidental. Cela faisait un bail (40 jours déjà) que je n’avais plus pris mon déjeuner traditionnel composé de céréales/fruits/pain/confiture. Là, on s’en rapproche.

Je retourne ensuite à ma chambre pour terminer de plier les gaules. Je laisse la clé sur la porte, descends à pied une dernière fois les 4 étages puis enfourche mon scooter, mon gros sac sur le dos. Je rejoins à 11h le duo qui émerge. Nous partons ensuite déjeuner dans leur nouveau repère.

Auparavant, je suis passé devant l’immense cimetière chinois de Khuang Sing aux tombes en forme de tumulus.

Une fois rassasiés, nous partons en direction du nord par une 2*2 voies. Je mène la troupe. Après une bonne heure de route, nous arrivons vers 13h au Kanta Elephant Sanctuary. Un ado nous reçoit et nous dit que la prochaine visite sera à 14h15 avec un groupe. Mais il ne sait pas si on pourra s’y joindre.
Plutôt que d’attendre, je propose de filer à quelques kms au nord vers le Elephant Rescue Park également noté sur mes tablettes. A l’entrée de ce parc, une grande tablée de touristes allemands cassent la croûte sous un auvent. Le fiston demande au gérant s’il serait possible de nous greffer à ce groupe. Celui-ci nous propose alors 2 formules : la complète tout l’après-midi (nourrissage, rando, baignade) avec le groupe pour la somme de 1.500THB (40€), le nourrisage seulement mais en solo pour 500THB. Comme nous sommes légèrement sauvage et pas spécialement germanophile, nous optons pour la formule light. Mais nous avons la chance que le gérant, et créateur de ce parc, soit notre guide. Et quel guide ! C’est un passionné. Et, comme tout passionné, il nous explique avec ferveur son amour et sa dévotion pour les éléphants, et, ce, sans compter son temps. C’est tout simplement passionnant.

Il nous explique donc qu’il a créé ce parc pour sauver des éléphants maltraités que ce soit dans des cirques ou dans des exploitations forestières. A ce sujet, il nous raconte que la femelle sur la droite avait, à son arrivée, le front tout blanc à force d’être battu à coup de lattes. Actuellement, il a 8 éléphants en pension dont ce jeune mâle à gauche et cette femelle âgée de 47 ans. Ces éléphants peuvent vivre, comme les humains, jusqu’à 80 ans en fonction de leur condition de vie. Il nous montre ensuite comment les nourrir.

Il suffit de leur tendre 2 bananes, quelques tiges de canne à sucre ou une pomme de maïs à l’extrémité de la trompe. L’éléphant se saisit de cette nourriture et la dirige vers sa bouche où quelques dents lui permettent de l’écraser avant de l’ingurgiter. Un éléphant peut manger jusqu’à 250kgs de nourriture par jour ! D’ailleurs, pour les nourrir, ce parc exploite une immense bananeraie dans les montagnes.

Ensuite, c’est à notre tour de les nourrir. Au départ, on se tient à distance respectable des bestiaux qui dégagent une puissance impressionnante. Notamment leur trompe, composée de 100.000 muscles, qui leur permet, en sus de se nourrir, de se défendre et surtout d’attaquer en s’en servant comme d’une catapulte. Elle peut soulever des poids jusqu’à 350kgs !


Et puis, au fil des explications de notre guide et des contacts avec cet incroyable appendice nasal, l’appréhension disparaît. Au sujet de ce « nez », notre guide nous révèle qu’un éléphant peut détecter des odeurs jusqu’à 40 kms à la ronde. Ces animaux se révèlent finalement d’une douceur incroyable et sont particulièrement sensibles à nos caresses et papouilles.

Pour plus de sécurité, il faut aussi dire que son cornac (ou mahout) se tient près de lui, le rassure et le guide par la voix.

Après cette incroyable expérience, il nous faut retourner à la ville. Après une nouvelle heure de scooter, nous partons déjeuner dans café-restaurant-bakery proche de l’hôtel. Puis ensuite je récupère mon sac et les clés de ma chambre située encore au 4è étage de ce bel hôtel. Pour 16€ la nuitée, cette chambre est ô combien plus moderne et agréable que la précédente. Dommage que cet hôtel ait été complet pendant les fêtes. De plus, je dispose d’un balconnet avec vue imprenable sur la montagne.

C’est d’ici que je rédige ces lignes en buvant une bière Chang dont l’étiquette représente bien évidemment … deux éléphants !
