Après une bonne nuit de sommeil réparateur, je suis reposé pour affronter une rude journée de train en ce vendredi 13. A 8h00, je suis devant l’hôtel et attends mon chauffeur inDrive. A 8h30, j’arrive devant la mignonnette gare de Chiang Mai après avoir échangé mon voucher contre mon billet dans l’hôtel Bossotel en face.

A 8h45, je suis à bord du tortillard, voiture 1, place 14. Les sièges sont confortables. Le train n’est vraiment pas bondé.

A 8h50, le train s’ébranle. Et nous voilà partis pour plus de 10 heure de voyage. Ce train circule à toute petite vitesse sur une voie unique. Le conducteur ne cesse de klaxonner. La voie ferrée est tracée au coeur de la pampa. De temps en temps, nous longeons de petites routes. Ce qui me rassure quant à la possibilité de circuler à vélo sur des axes peu fréquentés.

A ce sujet, j’ai reçu de mon pote Nico un article éloquent sur la « gestion » de cette crise sanitaire par le gouvernement thaïlandais. C’est éloquent. Heureusement qu’on ne s’est pas précipité et que Nico a patienté avant d’acheter un autre billet d’avion pour une destination moins exotique.
Comme je vais jusqu’à Bangkok, j’ai droit à un petit-déjeuner café-brioche. De temps en temps, le train s’arrête dans une petite gare perdue au milieu de nulle part. Je crois, que au total, il y aura 15 arrêts.

C’est beaucoup plus reposant qu’hier. De plus, la vitesse du train permet d’apprécier les paysages. En effet, il doit rouler à une trentaine de kms/h en zigzagant le long de la rivière Ping. Les arrêts en gare permettent d’avoir un peu d’animation.

Je profite de ces moments pour lire. A 11h30, le déjeuner est servi. Accompagné du traditionnel riz national, j’ai droit à des sachets de maquereaux. Cela faisait un bail que je n’en avais pas mangés.

Le train accélère. Nous arrivons dans la plaine. Les paysages de forêt font place à des cultures céréalières.

Il est ensuite temps de piquer un roupillon. Vers 14h00, je me réveille. Les cultures ont fait place aux rizières.

Le voyage se poursuit tranquillement. De plus en plus de voyageurs montent dans le train à chaque nouvel arrêt. Ma place est désormais occupée par un homme. Le wagon est plein. Les rizières s’étendent désormais à l’infini. Il faut dire que, vu le riz ingurgité quotidiennement, la production doit assurer derrière !

En me baladant dans le wagon et regardant les voyageurs (2 couples d’occidentaux seulement) pour aller aux toilettes et me dégourdir les gambettes, je me faisais cette stupide réflexion. J’ai compris pourquoi les thaïlandais ont les yeux bridés. En effet, alors que beaucoup circulent à scooter, ils ne portent ni lunette, ni casque. Et donc génétiquement d’avoir les yeux plissés pour ne pas se prendre de cochonneries. OK. Je sors.

Il est 16h00. Le temps s’écoule paisiblement avec toujours ces paysages de rizière à l’infini. Heureusement, il n’y a aucun bébé dans ce wagon. Lorsque je prends le train en France, j’ai toujours droit à un bébé hurleur. Sur la gauche du train, nous longeons l’immense lac Bueng Boraphet avant d’arriver dans la capitale de cette province Nakhon Sawan.
Vers 17h30, le soleil commence à décliner. Nouvel arrêt devant une gare en reconstruction. Deux jeunes écolières en uniforme, cher au RN et à notre reine mère Birgit, attendent sagement leur train.

Nous approchons de la capitale. Les batteries de mon iPad sont à plat. Comme moi. Le temps s’étire mollement. Le train commence à se vider à chaque nouvel arrêt dans la grande banlieue de Bangkok.

Le soleil se couche. La ville se lève. La nature fait place au béton. L’air vif à l’air vicié. Nous arrivons enfin dans Bangkok. Le train approche de la gare. Des taudis sont bâtis le long des rails. Des habitants logent là-dedans à 3m des trains qui entrent en gare. Images saisissantes que je n’ai pas pu saisir.
A 19h40, le train se pose enfin. Il ne reste plus grand monde dans mon wagon. Je charge mon sac et rejoins la station de métro. J’achète mon jeton pour la station Luphini à 3 arrêts. Je finis mon trajet à pied jusqu’à l’hôtel Apartment45. J’y retrouve le grand gérant (pléonasme !) , la même chambrée au dernier étage, le lit du dessus. Je me douche, pars avaler une soupe chez un vendeur ambulant et finis la soirée en charmante compagnie au son d’un ukulélé. Fin de cette longue journée ferroviaire.
