J’ai bouquiné jusqu’à presque minuit pour terminer mon livre de chevet, ce superbe pavé de 650 pages expédié en 3 jours. Cela fera du poids en moins. Je me réveille vers 6h00 et traîne jusqu’à 7h30. Une fois douché, je prépare mes sacoches en laissant le superflu dans mon grand sac. Celui-ci restera finalement à l’auberge avec l’accord du patron. Je partirai vraiment léger. Puis nous partons déjeuner. Ensuite je dois ajuster mes sacoches à mon nouveau porte-bagages tandis que Nico saisit à nouveau sa journée d’hier sur FB. Les vélos sont prêts.

Puis je réserve un van avec l’appli Grab. Quand je précise qu’il y a 2 vélos, le premier contacté annule la course. Le second viendra. Une fois arrivé, il nous faut charger les 2 bestiaux dans cette boite de nuit ambulante sur roues. Et ce n’est pas une mince affaire. Nous arrivons finalement à rentrer le tout sans flinguer ni enceinte, ni fauteuil.

Et nous voilà partis pour une quarantaine de kms à traverser la banlieue sud de Bangkok dans ce superbe van kitchissime. Le chauffeur est sympa. Il parle un peu anglais et quelques mots de français. La course nous coûtera 15€ par tête de pipe … pour éviter de nous la casser justement.

Après être sorti du quartier, nous prenons rapidement l’autoroute. Dans ce sens, ça roule très bien. Mais dans l’autre pour entrer dans Bangkok, c’est un sacré boxon. D’autant plus, qu’une autre autoroute surélevée est en construction. J’ai demandé à notre chauffeur qu’il nous dépose à l’hôpital de Samut Sakhon situé à la sortie de la ville. Une fois les vélos remontés, on s’arrête au 7-11 pour prendre ma dose de caféine quotidienne. Il n’y a plus qu’à tracer la route !

Pour une remise en route, les premiers kilomètres ne sont franchement pas terribles. Nous roulons sur la bande d’arrêt d’urgence d’une route à 3 * 3 voies. Heureusement, nous finissons par trouver un axe secondaire. Auparavant, nous rencontrons Hugues un anglais du sud-ouest, 37 ans, ingénieur IT. Il est parti de chez lui depuis un an, a traversé l’Europe puis la Turquie, les pays de l’Asie du Centre, l’Inde pour terminer, après un saut de puce en avion, en Malaisie. Et également Iain un néo-zélandais, 29 ans, prof d’anglais à Bangkok, résident thaï depuis 4 ans, qui rejoint sa compagne indonésienne à Hua Hin.
Nous quittons enfin la route principale 35, une 2*4 voies avec 2 autres voies de dégagement sur les côtés pour rouler de concert vers le sud sur un axe secondaire. C’est quand même beaucoup plus agréable d’autant plus que la Thaïlande nous souhaite « Bon Voyage ». Kop Khun Kap !

Comme par miracle, la route devient beaucoup plus agréable sur ce réseau secondaire qui tire tout droit à travers des marais salants, marécages, étangs … et temples implantés dans la cambrousse.

Vers 14h00, nous nous arrêtons déjeuner à l’entrée de la ville de Samut Songkhram. Yan parlant un peu thaï, c’est bien pratique pour choisir notre plat (une soupe avec des abats). Nous repartons et redécouvrons les joies du vélo en ville sans réseau cyclable adapté. Comme dans toutes les villes du monde. Et, plutôt que de faire de longs détours, l’huile de coude est parfois nécessaire pour monter et redescendre nos montures. Bon exercice pour la digestion.

Cela permet aussi de voir la ville sous un autre angle avec cette traversée du fleuve Mae Klong.

Par contre, la chaleur est accablante. Et ces premiers kilomètres commencent à peser dans les jambes. D’autant plus que je ne suis pas aussi confortable qu’avec mon fidèle destrier. Mes rehausseurs de poignée de guidon me manquent. Je vais devoir faire sans pendant un moment. Peu avant 17h00, après avoir emprunté une bande cyclable pendant un long moment, ce qui est vraiment rare dans ce pays, nous arrivons à Bang Tabun, bourgade située à l’embouchure du fleuve du même nom.

Iain a le cul en compote. De plus, les hébergements ne semblent pas légion dans le coin. Nous en trouvons un juste avant de passer le grand pont enjambant l’estuaire. Ce sera parfait pour se refaire la cerise. Par contre, je vais devoir faire lit commun avec mon pote Nico. Alors que le soleil se couche sur les embarcations de pêche, nous partons à la recherche d’un restaurant. Le vélo, cela creuse toujours autant.

Nous trouvons notre bonheur pas très loin de notre hébergement. C’est un restaurant en bordure de fleuve. Nous sommes les seuls clients. Le patron nous propose de partager un poisson découpé et frit, accompagné d’une délicieuse sauce au miel et de riz évidemment. Pour patienter, il nous sert une salade de calamars et de légumes. Parfait pour la somme de 272THB (7,30€) !

Nous nous régalons. En début de repas, nous avons bien sûr arrosé cette première journée par une bière Leo. J’en ai également profité pour baptiser mon vélo du nom de Haka2 (prononcez akatou) en référence à la couleur de ce vélo (All Black) et la présence de Iain le néo-zélandais, le rouquin aux lunettes.

Après avoir bien mangé, bien bu, le ventre bien tendu, nous retournons dans notre chalet …

… avant de partager notre lit king size. Ça va ronfler fort !!! A ce sujet, j’ai une grosse pensée pour les manifestant.es qui sont descendu.es dans la rue aujourd’hui. Espérons que nos chers politiques, perchés dans leur tour d’ivoire, entendent gronder la colère du peuple.

En attendant, la nuit s’annonce chaude aussi ici …