Comme hier, réveil à 7h30. On se prépare. Je pars à l’accueil choper la wi-fi. Le ciel est menaçant. Alors que nous partons, l’orage éclate. Je m’arrête enfiler ma veste jaune. Cela faisait un bail. Nico démarre sans m’attendre alors que je fixe mon portable et le protége de la pluie avec un pochon en plastique. Ça tombe dru. Arrivé au 1er croisement, je cherche quelle direction prendre vu que Nico est plus en vue.
Je m’arrête rapidement prendre une photo de ce fleuve avec ce ciel enfin couvert. La température est superbe pour rouler. Quelques kms plus loin, je suis rejoins par un groupe de cyclistes. Il s’agit du groupe croisé hier soir au restau. Ce sont des américains de Pennsylvanie. Je taille la route avec Richard la soixantaine bien affûtée. Il m’explique qu’ils font un road-trip jusqu’à Phucket avec l’organisme WeAdventure. Deux cyclistes thaïs encadrent ce groupe de 8 dont 2 femmes. Un van assure l’assistance. Et toujours pas de Nico à l’horizon.

Je ne sais pas s’il s’est arrêté, s’il est devant moi et derrière. C’est pas cool. De plus, comme je n’ai plus de carte SIM, il m’est impossible de le joindre. Après nous être arrêté et avoir demandé à des thaïs qui confirment qu’ils ont vu passer un vélo avec sacoche jaune, je taille la route à bon rythme en m’accrochant à ce peloton. Le problème avec les thaïs est qu’ils acquiescent tout le temps. Donc je ne suis même pas sûr que Nico est effectivement devant. A la vitesse à laquelle on roule, j’aurais dû le rejoindre. Les américains s’arrêtent devant un 7-11 pour acheter quelques victuailles et reformer le groupe. Evidemment, le courant du magasin est coupé. Donc pas de wi-fi. Je demande à Richard s’il peut envoyer un mail.

Je décide de m’arrêter déjeuner et d’attendre Nico ici. Apparemment, les jeunes femmes de la gargote n’ont vu passer personne. J’ai le temps de faire le tour de ce hameau. La mer est aussi sombre que le ciel en ce mercredi matin.

Peu de temps après, mon compagnon de route arrive enfin. On ne s’est pas compris. Il m’attendait au village. Le principal est de se retrouver et de repartir ensemble. Nous longeons la côte entre mer et mangrove. De temps en temps, nous traversons des villages de pêcheurs. C’est d’une pauvreté sans nom.

Heureusement, la traversée d’un fleuve permet de prendre un peu de hauteur et de surplomber la misère.

La pluie s’est calmée. Le vent nous pousse dans le dos. Nous avançons bon train. Mais nous ne pouvons soustraire nos regards à ces baraques sur pilotis plantés dans la mangrove.

Vers midi, ça drache à nouveau. AU début, c’est un léger crachin breton qui se transforme en grosse averse. Les vestes jaunes sont à nouveau de sortie. En arrivant à l’entrée de La Mae beach, je m’arrête prendre cette barque chinoise en photo.

Vers 13h, nous nous arrêtons à la sortie de ce village désert pour déjeuner d’un Pad Thaï traditionnel dans la gargote rose. Nos vêtements sont trempés. On se change pour déjeuner au sec. Avant de repartir sous des trombes d’eau.

Autant dire que l’appareil photo ne sort pas beaucoup en cette après-midi pour le moins humide. Vers 15h30, nous arrivons dans le village de Tha Chana après être rentré dans les terres. Nous nous mettons à l’abri sous un auvent où quelques mamans vendent des gâteaux à la sortie de l’école.

Après avoir consulté nos cartes, nous décidons de filer vers la plage où nous avons repéré un hôtel. Sinon, il faudra filer 20kms encore plus au sud. Vu la météo, cela ne donne pas trop envie. Arrivé à Tha Chana Beach, nous trouvons des bungalows non répertoriés sur nos cartes. Mais la propriétaire, à la vue de nos vélos et, peut-être aussi, de nos tenues trempées, nous jette comme des chiens mouillés. Nous filons donc vers l’endroit repéré à l’écart de cette toute petite station balnéaire. Une jeune femme nous accueille beaucoup plus chaleureusement. Elle nous emmène nous montrer une chambre avec lits séparés. Ce sera parfait. Son (supposé) grand-père est beaucoup moins souriant et loquace. Il empoche les 500THB. Nous laissons nos vélos sous la flotte pour les laver.

Il est bientôt 17h30 et nos estomacs crient déjà famine. Nous attendons une accalmie pour sortir. Nous reprenons nos vélos et partons au restaurant qui se trouve à 1km d’ici. Las ! Ce restau est fermé alors que le personnel est là et que les lumières sont allumées. Nous comprenons que, demain, il y a un gros service et qu’il ne serve pas ce soir. Nous revenons vers le village et trouvons un autre restau sur pilotis en bordure de mer.

Salade de papaye, riz frit avec fruits de mer et une demi Chang pour terminer en beauté cette longue journée pluvieuse.

Avant de dîner, je prends une dernière photo de la mer encore bien tumultueuse ce soir. De plus, la couleur de l’eau et la force des vagues n’incitent pas à la baignade.

Avant de terminer cette belle journée hivernale, je voulais apporter un léger rectificatif aux perfidies de Nico, mon compagnon d’aventure. Donc contrairement à ce qu’il a pu écrire sur sa page Facebook « La bicyclette vagabonde », je n’ai jamais dit que l’ananas poussait sur un arbre. Je me suis juste interrogé pour savoir si l’ananas était un arbre ou une plante. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Donc acte salopiot !