A nouveau réveillé à 7h30 après une nuit de 10h de sommeil. Je pense que la poursuite de Nico d’hier matin avec le groupe de cyclistes a laissé des traces. Sans parler de la pluie pratiquement continue. Je me dépêche de plier mes gaules afin de me rendre à l’accueil pour insérer les photos et publier l’article d’hier. Après avoir bu un nescafé lyophilisé, il est temps de prendre la route et de quitter le charmant et propre Bodsee resort.

Nous avons le choix entre prendre la route 4112 qui coupe dans les terres et de cheminer pour retrouver la mer. La pluie a cessé. Le soleil perce sur la côte alors que de gros nuages restent accrochés aux montagnes. Nous partons donc vers la côte. Juste avant de bifurquer sur la gauche, nous nous arrêtons déjeuner. Ce matin, ce sera bouillon de poulet avec des nouilles au riz, soja, poulet. Et banane offerte.

Nous zigzaguons pour nous rapprocher de la côte sur de charmantes petites routes. Il faut quand même se méfier des nombreux chiens errants présents partout dans ce pays et de quelques bestioles qui traversent la voie hors les clous.

Ces marécages comblés ont fait place à de nombreuses cocoteraies et … à de plus en plus de palmeraies. De nombres fermes de pénéiculture sont également présentes. Je file bon train dans ce paysage toujours autant paisible.

De temps en temps, nous croisons des entrepôts où les enveloppes des noix de coco sont déposées. Nous nous posons la question du recyclage. Apparemment, tout est brûlé sur place. A confirmer …

Dans ce secteur, la plupart des maisons sont construites en dur. Devant, de beaux massifs de fleurs et de plantes grasses ornent ces maisons. Toutefois, sous la véranda, le linge de maison est toujours suspendu. La culture de l’huile de palme doit rapporter beaucoup plus que la pêche.

Nous nous arrêtons pour voir comment sont ramassées les fruits du palmier. Ici, pas de macaque mais de l’huile de coude pour tenir une perche avec serpe acérée en son bout.

Alors que nous arrivons en vue de la côte, il nous faut auparavant traverser un petit village. La petite route bétonnée fait place à un mauvais chemin mal en point après les pluies de la veille. Je pose Haka2 et pars en reconnaissance. Impossible de passer, c’est vraiment trop merdique.

Demi-tour toute. Nous trouvons une autre petite route qui nous emmène sur la côte. Là, le spectacle est terrible. De nombreux containers se sont échoués sur la plage. La plupart des complexes hôteliers ont fermés. La plage est laissée complètement à l’abandon.

Dans un des containers israéliens (dixit Pascal A.) provenant de Chine se trouvaient des traverses de beau bois IP que les autochtones récupèrent.

Une fois la pointe de Phum Riang passée, nous sommes obligés d’emprunter la route 4011 beaucoup plus empruntée que nos petites routes intérieures. Les marécages avec ses palmeraies et cocoteraies fait désormais place à une immense plaine où les rizières refont leur apparition.

La route devient monotone. Nous trouvons un gargote en bordure de route pour déjeuner. Puis nous repartons par la route 4112 qui descend plein sud vers l’aéroport de Surat Thani. D’anciennes carrières ont été abandonnées après exploitation. Une nouvelle fois, Dame Nature, malgré les meurtrissures, reprend le dessus.

Après la ville de Tha Chang, nous bifurquons vers l’est pour rejoindre la grande ville « portuaire » de Surat Thani. Nous poussons les régimes dans les 15 derniers kms pour arriver après 15h et espérer prendre le ferry de 16h. Vers 15h15, nous arrivons le long de la Tapi River dans le centre-ville. Nous repérons un vieux bateau en bois qui partirait vers l’île de Ko Phangan. On se renseigne. Mais Nico, beaucoup prudent que moi, veut assurer le coup. Nous partons donc à la recherche d’infos concernant ces traversées.

Il s’avère que des ferrys plus rapides que le vieux rafiot repéré assure la traversée. Pour cela, il faut d’abord emprunter un bus qui part devant l’agence et remonte l’estuaire où je surveille les vélos pendant que Nico se renseigne. Puis prendre ensuite le ferry. Finalement, nous optons pour l’option « Voyage de nuit sur le rafiot bleu ».

Nous partirons à 23h ce soir et arriverons vers 10h demain matin. En attendant, nous faisons une toilette de chat dans les WC du port avant d’aller boire une bière dans une pizzéria fréquentée par de drôles de loulous.

Ensuite, comme la pizza est trop tentante, nous allons dîner dans une rue perpendiculaire au port. De nombreux side-cars proposent des plats. On se pose à une table et mangeons un Pad Thaï puis un poisson frit. Un whisky thaï nous est offert par notre voisin de table.

Après avoir déposé nos vélos au rafiot, nous partons finir cette soirée d’attente dans un bar glauque avec charmantes hôtesses. Vu les prix, on se prend 2 jus de fruits avec glace. La glace sera facturée 30THB en sus (ice small bucket).

A 23h30, avec une petite demi-heure de retard pour cause de chargement tardif, le rafiot bleu largue les amarres pour une nuit de traversée. Nous quittons le fleuve en laissant le pont illuminé dernière nous.
