Réveillé à 7h30 comme d’hab’ après une bonne nuit de sommeil, je me prépare et vais prendre un café en attendant Nico. Ce matin, il rase gratis ! Vers 8h30, nous quittons ce bel endroit, l’un de nos meilleurs hébergements depuis le départ à vélo. Propre, fonctionnel, calme, sympa.

C‘est déjà mon 60è jour de périple en Asie du Sud-Est. Nous repartons pour une nouvelle journée de vadrouille à travers ce beau pays qu’est la Thaïlande. Après 2 refus, nous trouvons une gargote où déjeuner. Ce matin, ce sera poulet curry bien épicé et riz. De plus, la charmante patronne nous apporte un panier d’aromatiques et de légumes (aubergines pomme et concombres) de son potager. Une nouvelle fois, nous nous régalons.

Nous empruntons la route 4014 qui passe dans les terres afin d’éviter de gros « pains de sucre » perdus dans la campagne. Une nouvelle fois, nous roulons à travers les nuances de vert alors que le ciel est voilé en ce début de matinée.

La circulation est calme sur cette petite route campagnarde. Les thaïs que l’on croise toujours aussi souriants et accueillants. La végétation, elle, est toujours aussi luxuriante. Et puis, de temps en temps, nous nous arrêtons pour découvrir de nouvelles choses. Alors que Nico voulait prendre en photo une « station service » (en fait, des bouteilles d’essence d’1 litre à 50THB), nous tombons sur des aquariums miniatures ou plutôt de petits poissons en attente d’aquariophile.

Un peu plus loin, nous tombons c’est sur un champ de kratom. La femme qui ramasse les feuilles nous en propose. On essaiera un peu plus tard un soir peut-être. Là, il nous faut avancer. Le 4 février approche et nous devons franchir la frontière avant.

Et puis, nous rencontrons à nouveau des coupeurs de palme. Toutes les graines sont ramassées une fois que la grappe est tombée par terre. Nico filme la scène. Il manque de se prendre une branche sur la tronche. Heureusement, il a gardé son casque.

La circulation devient plus dense. Nous approchons de la ville de Khanom à l’embouchure du fleuve Khanom River. Nous nous arrêtons devant le marché couvert au repos. Une femme musulmane me prépare un délicieux café frappé avec une certaine dextérité, pour ne pas dire une dextérité certaine.

Nico se boit un jus d’ananas frappé. Après cette pause bienvenue, il est temps de repartir vers la côte et l’immense baie de Khanom. Alors que nous nous rapprochons de la côte, un attroupement sur le bord de la route nous incite à nous arrêter. Il s’agit d’un mariage. On se fait tirer le portrait avec les jeunes mariés. J’ai vraiment l’air d’un Golgoth à côté de la mariée. Vous remarquerez que les deux sont particulièrement poudrés. Et, aussi, qu’on dénote un peu dans le décor avec nos moule-burnes et nos sandalettes !

Nous reprenons notre route avant de nous arrêter à nouveau la côte atteinte. Des fruits inconnus pendouillent à cet arbre. Ce qui est certain, c’est que ce ne sont pas des ananas ! Après recherche (merci Nico), il s’agit d’un palmier pandanus (appelé aussi baquois, vaquois, bakoua ou vacoa). Son fruit comestible se nomme le hala.

Un couple de farangs sort de l’eau. Ce sont les seules personnes présentes sur cette immense plage. La météo n’invite pas, non plus, à la baignade et à la bronzette. Nous filons vers le mauvais temps. De gros nuages noirs s’accumulent au-dessus des monts qui ferment cette baie. Le long de cette baie sont implantés de nombreux resorts. C’est à celui qui sera le plus extravagant. Pourtant, il n’y a vraiment pas foule.

Vers 12h30, nous nous arrêtons déjeuner frugalement à Ban Nai Phlao au bout de cette baie. Comme j’ai encore un petit creux et que j’aime bien finir sur un goût de sucré, je me tape une petite noix de coco accompagnée de glace vanille, de noisettes et de riz sucré. Un délice à 1€ acheté dans un side-car ambulant.

Après le délice vient le « supplice ». Nous devons franchir le promontoire par la route 4341. C’est un enchaînement de montées et de descentes d’une centaine de mètres à +10%. De plus, ça tournicote … Et il se met à pleuvoir.

Au bout de quelques kilomètres, nous faisons une pause avec vue magnifique sur la pointe de Khanom et l’île de Ko Samui. Il ne reste plus qu’à redescendre, avec quelques tape-culs quand même, et faire une nouvelle pause dans la petite baie de Ao Thong Yee et l’extrémité du Thalie Tai National Park. Alors que j’essaie de prendre une photo de cette souche échouée, Nico se fait brancher par une bande de mamies en vadrouille. J’arrive à l’extirper avant qu’il ne se fasse violer.

Alors, c’est reparti pour une nouvelle grimpette. Cette fois, c’est pour basculer sur la baie de Siphon. Une bande de sable délimite le vert émeraude de la mer du vert foncé de la forêt. Le tout chapeauté par les nuances de gris du ciel. J’adore ! Cela change des cartes postales avec mer et ciel bleus.

Nous reprenons notre petit bonhomme de chemin en suivant toujours la route côtière alors que la pluie a cessé. En arrivant en périphérie de la ville de Siphon, je suis attiré par un attroupement à l’entrée du temple de Wat Suchon. Nous posons à nouveau nos vélos et entrons dans ce temple où une fête religieuse bouddhiste a lieu.

Après s’être incliné devant Bouddha, chaque fidèle prend, sur la table, une boite rouge contenant des tiges numérotées. Il secoue cette boite jusqu’à faire tomber une tige par terre (aux pieds de l’homme en jean). Puis il se dirige vers un casier et prend un papier dactylographié en fonction du numéro tiré. Sur ce papier, d’après Nico qui lit couramment le thaï (en fait il y a aussi la traduction en anglais), sont notées des prédictions. Chaque fidèle repart avec son petit papier.

Nous nous dirigeons ensuite vers le temple à l’arrière de cette scène.

Alors que nous allions rentrer à l’intérieur, nous découvrons un sculpteur en plein travail en train de modeler le portail d’entrée avec du plâtre. Nous restons un long moment à l’observer. Il moule chaque pièce à la main avant de les ajuster puis de les superposer. Une petite truelle ovale lui permet de ciseler les détails. Impressionnant !

L’heure avance et la pluie repart. Il nous faut également quitter ce paisible lieu. Une nouvelle fois, je suis impressionné par la ferveur des fidèles ainsi que par l’accueil qui nous réservé par toutes les personnes de l’encadrement de cette fête. Nous traversons ensuite la ville sans charme de Sichon avant de partir en quête d’un nouvel hébergement. Nous en repérons un (Natural High Beach Café et Homestay) qui se trouve en bordure de plage mais a l’air compliqué d’accès. Effectivement, Nico confirme vu sa trombine pour traverser cette passerelle.

Après l’avoir franchie, nous empruntons un mauvais chemin sablonneux qui nous mène près du littoral. Mais un bout de quelques hectomètres, nous sommes contraints de faire demi-tour. Nous reprenons la route à la recherche d’un toit pour la nuit. Il pleut à nouveau. Alors que nous pensions avoir trouvé une chambre d’hôte mais sans hôte pour nous accueillir, je décide de poursuivre un peu plus loin. Bingo ! Je tombe sur une superbe résidence avec piscine (Emmanuel Garden Resort). Je négocie le prix à 10€ par tête de pipe. Nous voilà hébergé dans une belle chambre avec balcon.

Il est temps de se doucher et se changer avant de nous rendre à pied diner dans un restau indiquée par la charmante propriétaire de ce bel endroit. La commande est toujours aussi compliquée à prendre. Finalement, nous dînons d’une soupe au mâé (légume inconnu au bataillon), d’un mijoté de choux kale et de porc … et de morceaux de porcs frits accompagnés d’une sauce aigre-douce. C’est une nouvelle fois délicieux. A chaque repas, nous découvrons de nouvelles saveurs, de nouvelles textures et de nouveaux légumes ! Il est temps de rentrer dans notre petite chambre douillette. Une fois rentrée, le déluge s’abat.