Comme d’hab’, réveillé à 7h30. Je tire les rideaux. Il pleut. Avec mes boules Quiès, je n’entends rien. « Même sans ! » me rétorquerait Nico qui est obligé de me hurler dessus. J’exagère à peine. C’est vrai que, depuis mes baignades océaniques avant que la mousson ne débarque, j’ai encore une oreille bouchée. Il va falloir que je consulte en rentrant. On trainasse donc un peu ce matin en attendant que la pluie se calme. Et aussi peut-être inconsciemment en sachant que la journée ne va pas être terrible. Après avoir bu le traditionnel café offert, on prend la route.

Ce matin, ce n’est pas compliqué. On prend à gauche en sortant de l’hôtel jusqu’à Pak Phanang. Puis tout droit jusqu’à l’océan par la route 4103. On tourne ensuite à droite et longue ligne droite jusqu’au lac de Thale Luang. Autant dire que la matinée va être longue. Auparavant, on s’arrête à la ville pour recharger le porte-monnaie, déjeuner d’un plat de nouilles avec des abats de poulet (faut quand même oser le matin) et trouver un garagiste scooter (4 tentatives) pour regonfler nos pneus avec valve Presta (et non pas Schrader comme scooters et VTTs).
En repartant, je m’arrête devant cette bâtisse. C’est une maison bleue arrosée par une pluie fine. On y vient à pied. On ne frappe pas. Ceux qui vivent là ont jeté la clé.

Nous ne nous arrêtons pas et poursuivons notre route. En arrivant en front de mer, j’aperçois ma première éolienne depuis mon départ de France. Quant aux panneaux solaires, je n’en ai pas encore vu un seul. Au bout de cette première ligne droite d’échauffement, nous tournons à droite pour longer la côte.

C’est parti pour une ligne droite … de 65 kms. On va sniffer grave ! Heureusement, le vent a la bonne idée de venir de la mer et de nous pousser légèrement aux fesses. A main gauche se trouvent la mer. En parallèle une ligne d’éolienne, un marécage, une ligne électrique et la route. Ce sera notre paysage pendant quelques kilomètres avant la fin du parc d’éoliennes.

Quant au ciel, il est toujours aussi chargé et menaçant. Mais, pour l’instant, il ne pleut pas. C’est dans ces conditions que le fait d’être à deux est vraiment appréciable. Seul, cela devient vite gonflant (pour rester poli) même accompagné par de la musique. En fin de matinée, nous nous arrêtons dans un point café tenu par deux jeunes femmes. Cela rompt la monotonie de cette grise matinée. Même la petiote accrochée à l’épaule de sa mère semble s’enquiquiner.

Alors que je bois mon café noir frappé et Nico un thé glacé, la pluie s’invite à nouveau. Un grain (et pas de café !) éclate. Nous attendons la fin de cet orage avant de reprendre notre monotone route. La mer n’est qu’à une centaine de mètres mais nous ne la voyons pas. Il nous faut bifurquer pour « admirer » le spectacle. La mer se déchaine contre les 2 digues sensées protéger habitations et commerces.

Mais il y a belle lurette que tout a été laissé à l’abandon. La faute à l’érosion de cette côte causée par l’arrachage de la mangrove. De plus, ce golfe de Thaïlande, comme le golfe de Gascogne, est une vaste poubelle maritime qui se déverse sur la côte. Depuis le départ, nous longeons des tonnes d’immondices. Non seulement, l’Homme détruit Dame Nature mais la saccage aussi avec son béton et ses étrons. Comme cette jetée devenue laide et inutile.

Vers 13h30, nous trouvons une gargote en bordure de route. Il commence à faire faim. Avant de passer à table, nous nous changeons vu que nous sommes à nouveau trempés-guenés.

Puis nous passons à table pour déguster des une délicieuse soupe aigre-douce aux nouilles et porcs cuisinées par la petite-fille, parlant aussi anglais, et sa grand-mère. La maman assure le service. En dessert, je prends un sachet contenant des tamarins confits qui ont un peu la consistance de la datte. Après le repas, je demande à nos hôtesses si elles acceptent de se faire tirer le portrait avec les deux vieux lascars. C’est oui et avec un grand sourire en prime.

Nous repartons sous la pluie mais ragaillardis. Et nous retrouvons notre fameuse ligne droite. Celle de Longchamps peut aller se rhabiller. En ce lundi morose, nous apercevons sur le bord de la route un mariage et un seul enterrement (ça, c’est pour les cinéphiles). La vie quoi … Vu la météo pourrie et le peu d’hôtels dans le coin, nous décidons de bâcher une fois arrivés au bout de la ligne droite à Ranot et après 80 bornes tristounettes.
A 15h15, nous nous présentons devant l’entrée de Tarin Hôtel à la sortie de la ville. Comme il n’y vraiment pas grand monde, la gérante nous propose une chambre avec grand lit à 550THB (15€). Parfait. Comme il est tôt et que Désirée et Haka2 ont pas mal dégusté ces derniers jours, nous leur consacrons une partie de l’après-midi à les bichonner.

Une fois nos chéries à nouveau présentables, c’est à notre tour de passer à la douche. En fin d’après-midi, nous partons à pied, pour ne pas déjà les dégueulasser, dans la rue principale à la recherche d’une gargote. Au menu : salade de papayes, cuisse de poulet/riz, crêpe gaufrée banane/nutella. Après ce dîner et cette journée morose, il est temps d’aller se coucher. Comme hier, la wifi s’avère défaillante.
Bon voyage à tous les 2 et merci pour vos récits et photos. Bises . Anne-Marie