J63 – mardi 31 janvier – Ranot / Pak Phayun

On ne change pas une équipe qui gagne. Donc réveil à 7h30, départ à 8h30. Nous quittons cette escale à consonance francophone (Hôtel Tarin à Ranot). La nuit a été tranquille malgré la pluie battante selon St-Nico. Le ciel est à nouveau couvert mais des trouées de ciel bleu apparaissent. Prions pour que le ciel nous épargne un peu.

Après avoir étudié nos cartes et les 3 options de poursuite de notre route vers la Malaisie (route le long de la côte, en longeant les lacs côté est ou côté ouest), nous optons pour la 3è option. Après quelques kilomètres, nous nous arrêtons déjeuner de notre traditionnelle salade de papaye matinale. Puis nous rejoignons l’immense lac Thale Luang.

La superficie du lac Songkhla, le plus grand du pays, qui englobe les 3 lacs Noi, Luang, Sap et ses lagunes est de plus 1.000 km2. Environ 150 espèces d’oiseaux, 50 de mammifères et 40 de poissons ont été répertoriés dans cette zone aux eaux saumâtres. Tout simplement impressionnant.

Nous le contournons par le sud. Les rivières qui se jettent dedans sont propices à la pêche au carrelet. L’homme sur la gauche est en train de relever le sien. Mais il est vide. Peut-être va-t’il passer sa journée à actionner le mécanisme de balancier en grimpant sur son échelle ? Et quels poissons va-t’il réussir à attraper ?

Nous ne le saurons pas. Nous continuons notre pérégrination en longeant le lac. Le long de cette route 4083, des stands vendent des têtes de buffle et d’autres ossements dans des sacs en platstique. J’imagine que c’est pour fournir la médecine chinoise.

De nombreuses baraques en bois, devant lesquelles sont amarrées des barques effilées, se trouvent également le long de cette route. La production de la pêche est mise à sécher. En ce moment, le séchage est un peu plus long que d’habitude. Le vendeur attend le chaland confortablement installé sur son hamac. Mais le chaland est rare !

Nous continuons notre chemin par l’une des plus belles routes empruntées jusqu’à maintenant. Celle-ci est montée sur pilotis. Elle enjambe les marais qui séparent les lacs Thale Luang et Thale Noi. Des panneaux éducatifs répertorient les oiseaux de ce secteur.

Au loin, nous apercevons des masses sombres à la surface de l’eau. Serait-ce des hippopotames asiatiques ? Des sous-marins russes égarés ? Des monstres du Loch Luang ? Non. En fait, ce sont des buffles amphibies !

Ils avancent dans cet immense marais en file indienne. De temps en temps, ils broutent le fond en restant un moment en apnée. Nous sommes interloqués par cet incroyable spectacle. Nous restons de longues minutes à les observer. Je découvre même des passagers clandestins (cette fois, ils sont blancs !) qui profitent de cette procession pour se déplacer à l’œil.

Nous continuons notre route éducative puis finissons par revenir sur la terre ferme. J’en profite pour immortaliser ces quelques nénuphars en fleur.

Vers midi, nous arrivons à Lampam après avoir longé le premier tiers de ce lac. Nous croisons à nouveau un mariage qui occupe une partie de la route. Décidément, on se marie tous les jours dans ce pays.

Quant à nous, nous nous posons dans un endroit plus modeste pour y déguster un des poissons du lac cuisiné au curry. Sa tête (à gauche de la photo) fait penser à un poisson-chat voire un petit silure. Sa chair est assez ferme et goûteuse avec le curry. On se régale.

Par contre, à nouveau, l’après-midi est moins exaltante. Tout d’abord, nous tombons sur une portion de route en travaux. Puis, plus loin, ce sont une dizaine de ponts qui sont en reconstruction alors que la route est déjà bitumée. Autant dire que le nettoyage de nos montures est bien salopé.

Et, heureusement, il n’a pas encore plu. Le ciel est toujours aussi menaçant et la moiteur prégnante. Nous continuons notre descente plein sud. Je m’arrête photographier ces longues barques déjà évoquées précédemment. Celle-ci est amarrée le long d’une petite rivière qui se jette dans le lac au fond.

En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons pour souffler un peu et déguster un ananas chacun. A 0,50€ le kilo, on ne se prive vraiment pas. J’avale également un café frappé pour me redonner de l’énergie. Un peu plus loin, nouvel arrêt sur une jetée pour regarder une longue pointe qui avance au milieu de ce lac. Sur la droite, une créature étrange semble sortir de ces fonds saumâtres.

L’heure avance. La recherche de notre hébergement approche. Ma trace nous a conduit plus au nord que celle de Nico qui suivait le lac pour filer vers Pak Phayun. Du coup, nous avons raté l’hébergement espéré. En consultant mon appli, je ne trouve plus d’hôtel dans le secteur. Quant à Nico, il ne peut plus charger de données sur son portable. Et, évidemment dans ces cas-là, le ciel s’assombrit méchamment. J’essaie de positiver avec mon mantra favori : « Tout se fera ! ».

Nico rumine. Il finit par demander à un autochtone avachi dans son hamac. Celui-ci nous indique une petite route ramenant vers le lac. On s’y dirige et trouvons un endroit avec bungalows. Les femmes à l’accueil nous disent que c’est complet de alors qu’il n’y a pas un chat ! Un peu plus loin, un autre établissement hébergeant probablement des ouvriers est vraiment complet. Le 3ème sera le bon. C’est un couple de vieux qui nous accueille et insiste pour qu’on réserve sur l’appli Agoda avant de nous donner enfin les clés d’une chambre. Ouf de soulagement ! Alors que je suis sous la douche, le déluge s’abat. Nico a la présence d’esprit d’abriter mon vélo toutes sacoches ouvertes ! Une fois l’orage passé, nous partons diner à vélo à quelques encâblures dans un restau qui donne sur le lac. « A votre santé m’sieur dame ! »

En ce mardi 31 janvier (1.000 kms déjà parcourus à vélo), une grosse pensée pour les manifestant.es qui battent le pavé contre cette réforme scélérate des retraites. Macron et toute ta clique de nantis, vous êtes des vrais salopards et des sacrés charognards ! HONTE A VOUS !!!

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