J65 – jeudi 2 février – Hat Yai / Kangar (MYS)

Comme d’hab’ vers 7h30, je m’éveille. J’ôte mes boules Quiès. Ça tambourine sur le toit en tôle. La pluie est de retour. En principe, il ne pleut que 9 jours/an en Thaïlande. Il faut croire que l’on est tombé en plein dans la période. Ou alors serait-ce fameux dérèglement climatique dont tout le monde parle ? Nous patientions jusqu’ 9h avant d’emprunter la rocade pour quitter la ville. A 9h30, nous nous arrêtons déjeuner.

Nous repartons vers 10h. La pluie a cessé mais les vélos sont à nouveau dégueulasses. Sans parler de mes fringues vu que mon garde-boue arrière ne descend pas assez bas pour me protéger efficacement des gerbes d’eau. Après une quarantaine de minutes, nous sortons de la ville puis retrouvons nos petites routes campagnardes. Comme nous avons un léger coup de pompe, nous nous arrêtons à la 1ère station-service pour refaire le plein.

Non. Je ne parle pas du plein d’essence mais du plein de café. Tout du moins, en ce qui me concerne. Nico est toujours abstinent sur la caféïne.

A présent, nous traversons d’immenses plantations d’hévéas. Nous passons devant une ferme où une femme est justement en train de manipuler des bidons. Nouvel arrêt. Elle nous explique par geste le processus. Elle verse donc un produit dans le latex récolté pour le faire durcir avant de l’étaler et le vendre.

Après ces explications, nous repartons sur nos chemins de traverse. Je double un pauvre hère chantant un air inconnu. Nico trace la route devant. En grimpant par la gauche, nous contournons le massif aperçu hier depuis le Bouddha debout. L’accès à ce massif semble interdit pour raisons militaires.

Alors que nous approchons de la frontière, nous nous arrêtons vers 12h30 pour déjeuner. La femme est au fourneau pendant que son mari garde la boutique … allongé sur un lit pliant en consultant son portable. Je le surprends après le repas en allant acheter mon dessert (quelques gâteaux secs à 5 THB). Je suis gourmand et aime bien finir mon repas par du sucré. Par contre, Nico est aussi abstinent sur les gâteaux. Pas sur le salé par contre. A ce sujet, nous venons de déguster une délicieuse soupe au porc.

Les ânes repartent. Les vaches broutent. La végétation pousse. La Malaisie se rapproche.

Nous arrivons enfin à Padang Besar marquant la frontière entre Thaïlande et Malaisie. Avant de la franchir, nous achetons notre fruit quotidien. Aujourd’hui, c’est mon tour et ce sera ananas. Alors que je paie les 50 THB au vendeur, je m’aperçois qu’il a la même marque de tee-shirt que celle de ma casquette (trouvée sur la route au nord du pays). Nous posons pour Boy London.

En bonus de cette pub gratuite, le vendeur m’offre une noix de coco dont je bois l’eau d’une seule traite. J’adore la Coco ! Cette eau permet de lutter efficacement contre la cellulite grâce à ses vertus drainantes. En ce qui me concerne, je n’ai pas trop besoin de lutter en ce moment. Nico, lui, n’est pas trop fan. Il devrait pourtant pour finir d’éliminer ses excès festifs.

Après cette pause Boy’s band, nous nous dirigeons vers le poste frontière. Arrivé en Thaïlande le 23 décembre, je quitte ce pays 2 jours avant l’expiration de mon visa touristique de 45 jours. J’avais une petite marge mais nous avons bien fait de couper pour rejoindre la côte ouest malaisienne. De ce côté, ça coince un peu à cause des nombreux scooters devant nous. Il n’y a évidemment pas de file « vélo » !

Les formalités sont vite remplies : contrôle du passeport, empreintes digitales des 2 majeurs, pas de contrôle sanitaire. Il est 14h00 côté thaï. Nous voilà en Malaisie. Il est 15h00 ici.

Après avoir dégusté notre ananas et retiré des ringgit malaisien (abrégé RM – 100RM=21,44€), nous prenons la route de Kangar. Nous empruntons une 2*2 voies pour sortir de la ville frontalière. Une route avec un panneau en contrebas de cette 4 voies indique Kangar. Je consulte mon GPS et veut partir à gauche mais Nico me dit de continuer tout droit. Planté. On fait demi-tour un peu plus loin en prenant une bretelle à contresens. Arrêt pour consulter nos cartes. Je décide de repartir sur la route précédemment fléchée mais Nico tergiverse. Je l’attends un moment. Il m’explique que l’on aurait pu poursuivre sur la 2*2 voies puis emprunter une route longeant la voie ferrée puis récupérer cette route un peu plus loin. Et là, j’explose ! Cela fait plusieurs fois qu’il me remet en question sur mes traces GPS avec mon outil MAPS.ME. Je l’avais déjà averti hier que ses réflexions et commentaires m’agaçaient quelque peu. J’ai parfois la désagréable impression qu’il me prend pour un de ses clients montagnards et qu’il dirige le tracé. Nous aurons une explication au dîner pour remettre les choses à plat. Dont acte. L’ambiance et le paysage ont changé.

Des pains de sucre poussent au milieu des champs et des rizières. De celui de gauche s’élève un nuage électrique comme l’atmosphère ambiante. Nous les contournons pour rejoindre notre destination finale. Comme la végétation, ces pains de sucre poussent partout !

Nous poursuivons notre route sans échanger un mot. Un magnifique cimetière musulman (61% de la population pour 20% de bouddhistes, 9% de chrétiens et 6% d’hindouistes) rompt quelque peu la glace malgré la chaleur ambiante. L’heure avance. Nous nous arrêtons 2 fois en bord de route dans des Home Stay mais sans succès. Avec ma super appli MAPS.ME, je repère un hôtel au plus près de notre position et me dirige dessus. Nico traine à nouveau les pieds.

Après avoir emprunté des cheminements, nous arrivons finalement à ce bel hôtel en bordure d’une 2*2 voies. L’hôtesse me conseille de réserver par l’appli Agoda pour obtenir un meilleur tarif. Je chope la Wifi et réserve une chambre. Toujours sur ses conseils, nous partons diner à quelques encâblures à pieds dans une gargote en bord de route. Par contre, nous ne pouvons trinquer à la bière après avoir signé la paix des braves. Ce sera à l’eau plate. Fin de cette longue journée de près de 100 bornes plutôt tendue du string malais.

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