Avant d’attaquer cette journée en Malaisie, je vous livre quelques infos sur ce pays d’Asie du Sud-Est. Il occupe une partie de la péninsule Malaise et de l’île de Bornéo. Il est réputé pour ses plages, ses forêts tropicales et ses influences culturelles malaises, chinoises, indiennes et européennes. Kuala Lumpur en est la capitale. Sa population est de plus de 34 millions d’habitants. Sa superficie est de près de 330.000km2 (1,66 fois plus petit que la France). Son point culminant est le mont (Gunung) Kinabalu sur l’île de Bornéo à 4.095 m. Sa monnaie est le ringgit malaisien (MS). La Malaisie est une fédération de 13 états fonctionnant au sein d’une monarchie fédérale parlementaire multipartite (sic !).

Donc à 8h30, nous quittons notre hôtel, moche d’aspect mais très confortable, en bord de rocade.

Puis nous partons vers le centre de Kangar afin de trouver un 7-Eleven où acheter nos cartes SIM. Après une vingtaine de minutes, il s’avère que, une nouvelle fois, il n’est pas possible d’en acquérir une. Cette fois-ci, c’est l’enregistrement de mon portrait dans l’appli qui boggue. Nous renonçons et filons vers un magasin de téléphonie. En 10 minutes, nous obtenons nos cartes.

Nous partons ensuite vers la ville portuaire de Kuala Pertis. Le ciel est à nouveau voilé. Un léger crachin nous accompagne. En nous dirigeant vers la mer d’Andaman, nous tombons sur une méga passerelle qui enjambe le fleuve Perlis River et permet de rejoindre le bout de péninsule sous la frontière thaïlandaise.

Des hommes repeignent aux couleurs LGBT cette passerelle. Un cycliste pousse son vieux biclou pour revenir du côté sud de la ville.

Du haut de cette passerelle, nous dominons le quartier du port côté sud avec la mosquée au fond.

Ainsi que le quartier du port côté nord et, au fond, les montagnes délimitant la frontière.

Nous avons également vue imprenable sur la zone portuaire et l’estuaire. Au loin, nous apercevons l’île de Langkawi.

Par contre, la promenade du bord de mer est effondrée. Nous sortons rapidement de cette ville sans charme. Cependant, nous notons une nette différence avec la Thaïlande. Moins de masures, moins de gargotes et side-cars ambulants en bord de route, aucun chien errant, des maisons modestes mais bien entretenues et fleuries, des administrations au style occidental et des écrits en lettre latine. Nous attaquons notre descente plein sud en longeant au plus près le bord de mer qui n’incite pas vraiment à la baignade.

Toutefois, nous nous arrêtons dans un des rares restaurants ouverts pour y déjeuner. Il est déjà 10h30 passé et il fait faim. Nous attaquons notre premier Nasi Goreng qui me rappelle Bali. Et, dorénavant, je peux boire mon café en déjeunant.

Nous repartons. Quelques pêcheurs vendent des coquillages sur des étals en bord de route. Puis nous laissons cette route qui rentre dans les terres pour emprunter une petite route où il devient difficile de croiser une voiture. Du côté droit, la mer toute plate et saumâtre, une sommaire digue en pierre censée protéger la plaine. Du côté gauche, un canal d’irrigation et des rizières à l’infini. La récolte de riz par d’énormes moissonneuses a déjà commencé.

De temps en temps, nous traversons un village de pêcheurs bâti sur un bras de rivière. A chaque fois, nous devons rentrer dans les terres pour passer le pont qui enjambe la rivière avant de revenir en bord de mer. Comme dans le sud de la Thaïlande, chaque personne croisée nous salue d’un sonore Hello ou nous gratifie d’un grand sourire.

Vers 14h, nous trouvons un restaurant en bordure de route dans la grande ville portuaire de Kuala Kedah. Apparemment, c’est un self-service avec de nombreux plats tous plus appétissants les uns que les autres.

Devant notre air dubitatif, une femme élégante d’âge mûr se propose de nous aider. Elle parle un parfait anglais. Nous apprendrons plus tard que cette femme est prof d’anglais en Chine du sud pas très loin de la frontière vietnamienne. Elle et son mari voyagent énormément en mode roots. Ils ont de la famille en Australie. Là, ils rentrent d’un périple en Indonésie. Ils projettent de bientôt venir en Europe et d’aller de Rome à Londres en passant par Paris. Nous échangeons nos coordonnées avant de poser pour la postérité.

Après ce délicieux repas (curry de poisson à la cassolette, riz et légumes variés) suggéré par ce couple, nous repartons sous le soleil. De temps en temps, la petite route bitumée se transforme en mauvais chemin voire en une simple trace. Et quand un troupeau de vaches décident de se mettre en travers, ça devient encore plus compliqué de circuler.

La fatigue et le repas nous incite à faire une pause sieste sur les planches d’un abri parfaitement ventilé. Le pied ! Cela faisait 8 jours que l’on n’avait pas siesté. Par contre, lorsqu’on repart en milieu d’après-midi, de gros nuages noirs et menaçants se sont formés à l’horizon au-dessus des monts. Nous filons droit dessus vent dans le dos. On se pose pour rechercher un hébergement au plus près. Il s’avère que l’on se trouve entre 2 villes portuaires et qu’il nous faut filer jusqu’à Yan Besar à 30kms au sud pour trouver un hôtel repéré sur Maps.me. Je ne le sens pas et m’arrêterais bien dans le premier Homestay rencontré pour se mettre à l’abri. Mais finalement, on file quand même droit dans l’orage … et les emmerdes. La pluie commence à tomber.

Je m’arrête à nouveau pour réserver une chambre dans un autre hôtel au plus près quitte à rentrer dans les terres. Nous repartons sous une bonne pluie. Le vent est tombé. Je ne le sens toujours pas. La route est trempée. L’orage a dû être fort. Nico se prend une douche avant l’heure ou du moins des gerbes d’eau projetées par un véhicule nous doublant. Ma batterie est presque à plat. Mon portable, protégé par un pochon en plastique, prend l’eau. Je ne le sens vraiment pas. Nous arrivons enfin à destination sous le déluge. Mais la maison au n°4, indiquée par le site Agoda, ne semble pas être la bonne. Nous sonnons. Personne ne répond malgré les voitures stationnées devant. Nous nous abritons sous l’abri garage d’un particulier. Nous sonnons. Personne ne répond malgré les enfants qui jouaient là en arrivant. J’essaie de joindre l’hôte. Nous conversons difficilement. Nous allons patienter plus d’une heure avant de comprendre que la chambre se trouve à 100m dans un ancien hôtel miteux au n°4A. Un homme à scooter nous apporte enfin la clé du bonheur. Enfin d’une chambrette sans charme, sans wifi, sans eau et café offert. Mais avec une bonne douche chaude !
Nous filons dîner dans la gargote la plus proche avant de rentrer au chaud. Encore une journée bien remplie et bien humide.