J68 – dimanche 5 février – Butterworth / George Town (île de Penang)

Même ritournelle que d’habitude. A 8h30, nous quittons notre grande chambrée pour nous diriger vers l’embarcadère en direction de l’île de Penang. En ce dimanche matin, la ville est silencieuse. Nous empruntons les grands boulevards sans risquer de nous faire caramboler.

Nous arrivons à l’embarcadère un peu avant 9h00. Ce n’est pas très bien indiqué surtout pour les vélos. Nous montons à la plateforme principale. Un gars de la sécurité nous dit qu’il faut suivre la direction « Ferri » mais que les vélos sont interdits. Nous y allons quand même. Nous arrivons au bon endroit alors que le ferry de 9h00 vient de partir. Les vélos peuvent être embarqués mais que 4 maximum. Nous patientons dans la salle d’attente comme beaucoup d’hindous (nous comprendrons ensuite pourquoi)

A 9h45, les vélos sont embarqués, nous également. Le ferry est blindé majoritairement d’hindous (patience …). La traversée est rapide. D’ailleurs deux ponts relient cette île au continent.

A 10h15, nous débarquons à George Town. Premiers rentrés, derniers sortis (First In, Last Out – FILO en informatique). A notre descente, nous croisons un couple d’anglais en tandem. A côté du ferry, un superbe 3 mâts est accosté.

Nous partons tranquillou à la découverte de George Town, ancienne colonie anglaise. Mais avant cela, nous nous arrêtons déjeuner dans le premier restaurant ouvert. Pour moi, ce sera breakfast anglais ce matin pour rester dans le ton.

Nous allons ensuite vaquer sans but précis dans les rues de cette ville hétéroclite avec ses buildings et gratte-ciels ultra-modernes, …

… ses belles demeures coloniales au jardin parfaitement entretenu,

… ses quartiers aux maisons identiques avec parc ouvert et grands arbres, et ses quartiers de cabanes en tôle (cf plus bas).

De plus, la mixité religieuse est impressionnante. Nous apercevons des églises chrétiennes et protestantes …

… des mosquées,

… devant celle-ci se dresse un arbre remarquable,

… quant à celle-ci, c’est son cimetière planté d’arbustes qui retient notre attention.

… des temples hindouistes

… et bouddhistes évidemment (cf plus bas).

Au cours de notre balade matinale, nous passons devant un vélociste Giant ouvert en ce dimanche. Je m’arrête pour m’enquérir d’un nouveau pneu. Celui arrière de mon vélo est en fin de vie. Les chemins empierrés et le poids des sacoches l’ont bien usé. Il faut que j’en change rapidement. Las ! Une nouvelle fois, je ne trouve pas la dimension souhaitée (700x32c). Je note l’adresse d’un autre magasin où j’irai demain matin. Nous continuons notre vagabondage quand je commence à sentir de drôles de sensation à l’arrière. J’ai une crevaison lente. Arrêt au stand pour changer la chambre à air. Un éclat de verre a percé mon pneu usagé Schwalbe.

Nous repartons vers notre hôtel alors qu’une musique forte et rythmée nous interpelle. Nous nous y dirigeons. Nous croisons alors un hindou, pieds nus, couvert de gamelles, les joues percées par une longue épingle et qui a l’air de souffrir le martyre. D’autant plus que la chaleur est suffocante. Il s’agit de la fête hindouiste spectaculaire Thaipusam aux rituels assez éprouvants pour les néophytes. Nous confirmons. Et ceci explique la forte présence d’hindous sur notre ferry matinal.

Nous le laissons cheminer sans croix mais c’est tout comme. Puis nous nous arrêtons devant la prison de la ville où cette fête religieuse se déroule. Une immense table est dressée sous un chapiteau. D’un côté des personnes boivent, de l’autre elles mangent voire s’empiffrent. Tout autour, une file d’attente. Le repas est offert. Chacun attend sa pitance.

Devant cette tente, des danseurs en transe suivent le pas de cette musique endiablée devant une foule considérable amassée le long de la rue non fermée à la circulation !

Ils dansent pieds nus. De temps en temps un homme arrose l’asphalte brûlant.

Vers 14h00, après ce spectacle étonnant, nous rejoignons le quartier de Air ItamNico a réservé une chambre avec Booking.com. Nous arrivons sur zone mais impossible de trouver cette foutue chambre. Nico tourne dans le quartier, écrit puis appelle le propriétaire pendant que je surveille nos vélos et demande aux proches commerçants s’ils connaissent cet hôtel. Apparemment non. Cela me rappelle ma galère à mon arrivée à Chang Mai. Finalement, il s’avère que la chambre est accessible depuis un escalier qui se trouve à l’entrée du restaurant où je viens juste de me renseigner. Je suis vert. Nico fulmine. Ensuite il nous faut quémander le code pour récupérer la clé. Eurêka ! Heureusement, pour nous récompenser de notre persévérance, nous avons droit à une vue splendide sur le temple Kek Lok Si.

Après une bonne douche bien fraiche et une sieste réparatrice, nous partons à pied à la découverte de ce temple conseillé par mon ami Loïc, qui, après 3 semaines de périple en Nouvelleet Zélande, vient de se poser à Bangkok. Nous attaquons notre visite par le temple principal. Je suis surpris par l’architecture de ce temple qui mélange des styles chinois, birman et thaïlandais. Cela change des autres temples bouddhistes déjà visités. Mais les bouddhistes chinois (et les chinois tout court) sont très présents dans cette ville et en Malaisie aussi.

A l’intérieur se tient une cérémonie. Je suis toujours autant touché par les mantras récités par le prêtre. Et aussi par la beauté des fresques murales. En ce qui concerne la chenille finale avec la procession de présentation des offrandes …

Ensuite nous nous baladons dans les nombreux petits temples de ce palier. Il est à noter la présence à de nombreux endroits de la svastika qui signifie « bien-être » ou « bonne fortune ». Symbole spirituel ou religieux, on le retrouve dans nombreuses cultures de l’Europe à l’Océanie. Cette croix gammée a été utilisée comme symbole par Hitler et les nazis en référence aux peuples « aryens » dont ils se réclamaient.

Puis nous contournons ce jardin au milieu duquel est érigé une petite pagode. Nous traversons ensuite un magasin où acheter offrandes et souvenirs. Business is business !

Ensuite nous montons, après avoir acquitté quelques RM, à la pagode principale.

Avant de grimper les nombreuses marches qui nous mènent au sommet de cette pagode. Nous sommes pratiquement les seuls à faire la grimpette. Du sommet, la vue sur les toits et la ville au loin est magnifique. Quel contraste saisissant ! Je préfère mille fois le premier plan.

Il nous faut ensuite redescendre les petites marches (comme les thaïs, les malaisiens ne sont pas très grands). Puis trouver l’accès au funiculaire pour nous emmener au pied de la statue de Guanyin mesurant plus de 30 mètres de haut, donc la plus haute de Malaisie.

De nombreux fidèles en fond le tour pour y déposer une piécette dans chacune des 108 urnes représentant les 108 états du Bouddha. Elle contemple la ville et le continent au loin …

… alors que derrière elle de multiples répliques plus petites incitent à la prière.

En redescendant du temple, la vue est aussi splendide depuis la mer de lanternes.

Après ces 2 heures de balade, nous allons dîner d’une spécialité malaisienne et chinoise l’Asam Laksa (soupe de nouilles, crevettes, maquereaux, ananas, menthe, …) avant de faire le tour du quartier pour admirer les nombreuses œuvres de street art. Mais il faudra patienter demain pour les voir. Nous rentrons à l’hôtel alors que la nuit tombe et que de gros nuages s’accumulent au-dessus du temple.

Je rédige cet article dans le hall avec vue imprenable sur le temple illuminé alors que l’orage a éclaté et que le déluge s’abat.

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