J70 – mardi 7 février – Tanjung Tokong / Perai

Réveil à l’heure syndicale du cyclotouriste. Le premier boulot de la journée est de regarder la météo. Le ciel est légèrement couvert avec de belles trouées bleues. Nous décidons alors de partir faire le tour de l’île comme initialement prévu. Mais, avec cette météo capricieuse, ce n’est pas évident de planifier nos activités. A 8h30, nous quittons ce bel endroit en direction du nord-ouest. A gauche de la photo, on devine la mer.

Auparavant, nous passons au jet nos montures Désirée et Haka2. Et je vais aussi photographier ces grands immeubles délabrés dont je parlais hier.

Nous empruntons la route 6 qui fait le tour de cette île. C’est une 2 * 2 voies jusqu’à la station balnéaire de Batu Ferringhi. Avant d’y arriver, nous nous arrêtons en bord de route pour y déguster notre roti canai et roti telur matinal. Après quelques kilomètres, nous nous arrêtons sur l’immense plage de sable fin de cette station balnéaire. Les couleurs nationales et locales sont hissées. Des enfants jouent à faire des bulles de savon. J’immortalise les deux avec, au fond, la pointe de l’île.

Cette pointe est inaccessible par route. Elle englobe le Penang National Park. On ne peut s’y rendre qu’en bateau. Nous allons la contourner par l’intérieur des terres. En sortant de cette dernière station balnéaire, la route se rétrécit et commence à grimper tranquillement à travers la forêt tropicale. La circulation y est très calme. Quelques cantonniers ramassent les feuilles avec d’antiques râteaux en bambou. Nous passons devant l’immense réservoir de Teluk Bahang fermé par un barrage.

La route continue de grimper à 4 ou 5%. Je reste sur la plaque du milieu. Nous sommes sous le couvert des arbres de cette forêt qui couvre tout le centre de l’île. De temps en temps, des singes à lunette (Langur obscur) nous saluent à notre passage. Après 6 kms de grimpette, nous nous arrêtons à la Tropical Fruit Farm. Pour y accéder, il me faut passer tout à gauche dans un mur à 15%. Cette ferme vend les produits de ses plantations qui sont visitables. L’accueil n’y pas très chaleureux. Nous nous contenterons d’un jus de fruit maison. Pour moi, ce sera banane-citron. Étonnant mélange mais fort bon. La dégustation se passe sur une terrasse avec vue magnifique sur la forêt et la mer au loin.

Encore quelques hectomètres et nous basculons du côté ouest de l’île. Je mets tout à droite et me laisse griser par la vitesse. Je double même quelques voitures peu habituées apparemment à la conduite montagnarde. Nous arrivons au-dessus de Kuala Sungai Pinang. Vu le peu de construction le long de la côte, il est à parier que la longue plage de cette partie de l’île n’est pas de sable fin.

Nous arrivons dans la vallée après cette très belle escapade dans cette belle montagne luxuriante. Vers midi, nous déjeunons dans un restaurant chinois. L’accueil y est froid (comme souvent avec les chinois du coin) et le plat quelconque. Nous décidons de couper par de petites routes avant de rejoindre la route 6. Par contre, pas de sieste aujourd’hui. Nous aimerions boucler le tour de l’île et savoir si nous pouvons emprunter un des 2 ponts. Il nous faut grimper un nouveau mont pour basculer du côté sud. La route repasse à 2*2 voies. La circulation devient plus dense en revenant sur George Town. Nous contournons ensuite l’aéroport par le sud puis arrivons à l’embranchement avec le fameux pont … interdit aux vélos.

Heureusement que Nico a vu ce panneau caché par un camion garé juste devant. Quant à moi, je roulais sur la droite de Nico en surveillant les véhicules arrivant dans notre dos pour éventuellement bifurquer à droite. On s’y attendait un peu après avoir demandé à quelques personnes. Mais aucun avis définitif. La chaleur devient accablante en ce début d’après-midi. Le vent est de dos. Les arbres sont trop peu nombreux pour nous abriter efficacement. Nous poursuivons sur ces grands axes sans intérêt. Heureusement, nous récupérons une piste cyclable en bordure de mer. De là, le paysage est beaucoup plus agréable avec notamment cette vue sur ce pont de 24 kms qui en fait le plus long pont d’Asie du Sud-Est !

Nous longeons, toujours sur notre piste cyclable, de grands condominiums ultra-modernes d’un côté de la route et d’immenses entreprises électroniques (Motorola, Intel, Fuji, Hitachi, …) de l’autre. Ceci explique le niveau de vie élevé et le mode de vie « occidental » sur cette île. Toutes les grandes enseignes commerciales y sont d’ailleurs implantées. Nous arrivons à l’embranchement du second pont qui ne fait que 13,5 kms. Un grand panneau rouge (cette fois, je l’ai vu) en interdit également l’accès aux vélos, tracteurs et autres engins.

Il est 15h00. On se pose pour faire le point. Nico aimerait trouver un hôtel dans le coin et se poser. De mon côté, je préfèrerais pousser jusqu’au ferry pour éventuellement traverser et dormir sur le continent. Et, ce, d’autant plus que la météo est clémente. Nous choisissons cette option et filons en direction du ferry. Nous traversons des quartiers périphériques avant de retrouver nos petites rues du vieux-centre et d’arriver à l’embarcadère. Le ferry part à 16h00. Nous patientons quelques minutes avant d’embarquer nous et nos montures … d’une façon plutôt acrobatique. Vous remarquerez en arrière plan un « immeuble » nommé Royal Caribbean International. J’y reviens après.

Le passage du détroit de Penang est gratuit contrairement à l’aller. Trente minutes plus tard, nous débarquons à Butterworst. Nous récupérons nos montures. Avant de quitter l’endroit, je me retourne pour dire au revoir à cette surprenante île de Penang. Et dire aussi mon aversion pour les 2 mastodontes à quai de George Town. Ces « villes flottantes » ont des conséquences désastreuses pour l’environnement au niveau de la consommation massive de fioul lourd très polluant, de la pollution aux particules fines, dioxyde carbone, de soufre, … qui en résulte, du déversement des eaux usées en pleine mer, de l’envahissement des villes touristiques (Venise, …) par ses passagers. Une véritable aberration !

Une fois débarquée, nous empruntons la route principale 1 pour couper au plus court et rallier rapidement notre hôtel réservé pendant la traversée. A 17h30, nous sommes arrivés dans cet hôtel musulman. Notre chambre est minuscule, sans ouverture sur l’extérieur et forcément aux murs moisis. Nous prenons notre douche et partons diner dans un restaurant hindou-musulman après avoir acheté et bu notre bière quotidienne dans un magasin non musulman. La soirée se termine dans le hall de l’hôtel beaucoup plus spacieux et accueillant. L’orage éclate à nouveau. Nous rentrons nous coucher pour bouquiner dans notre petit lit douillet.

Fin de cette journée «Tour de l’île de Penang» avec 90 bornes au compteur et 700 mètres de dénivelé positif.

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