Après ces 2 jours off, nous reprenons nos bonnes habitudes. Lever à 7h30, départ à 8h15, p’tit déj roti canai à 8h30. À 9h00, nous sortons facilement de la ville d’Ipoh. Nous traversons ensuite une grande zone pavillonnaire de banlieue. Les quartiers aux maisons identiques sont barricadés et surveillés.

Nous longeons ensuite le fleuve Kinta River. Nous allons d’ailleurs le longer une bonne partie de la journée jusqu’à Teluk Intan. Comme toutes les rivières et fleuves, l’eau est de couleur terre.

Dommage qu’aucun parcours cyclable ne suive ce fleuve. Nous sommes obligés d’emprunter la route secondaire A15. En ce dimanche matin, la circulation est relativement dense. Ce matin la trace a été facile à faire. Il n’y a pas trop le choix. Cela tombe bien, j’ai un peu la tête dans le cul après ma courte nuit. J’ai regardé le superbe match de rugby jusqu’à plus de minuit heure locale. Rien à redire sur la victoire irlandaise si ce n’est que le referee rosbeef Mr Barnes ne nous a, comme d’habitude, pas trop favorisé. C’est le moins qu’on puisse dire. Pourquoi ne pas mettre un arbitre non britannique pour arbitrer ces rencontres ? Mystère et boule de gomme …
En milieu de matinée, nous traversons la ville de Batu Gajah. C’est jour de marché de plein vent. C’est d’ailleurs le plus grand depuis notre départ. Nico s’arrête acheter une bouteille d’eau au supermarché du coin. C’est jour de course aussi. Le parking est blindé.

Je me balade entre les étals en poussant mon vélo. Je tombe en arrêt devant ce stand de vente de fritures. Je confirme que ce sont bien de minuscules poissons séchés vendus 0,40€ les 100 grammes.

En évoquant ces prix, cela me remémore notre conversation avec Nico au sujet de la ferme à thé BOH (Best Of Highlands) visitée hier. Il m’apprend que, en fait, c’est une ferme-usine fondée en 1929 par un écossais. Elle n’emploie plus que des migrants sans papier payés 0,20RM le kilo de feuilles de thé ramassées. Derrière la jolie façade se cache un tout autre décor. En parlant de thé, nous nous arrêtons à Tanjung Tualang pour notre pause matinale. Je me prends un thé-citron glacé vu que la chaleur commence à se faire sentir. Deux frères jumeaux officient dans ce magasin. Leur papa, qui leur ressemble comme 2 gouttes d’eau, est au ménage.

Auparavant, nous longeons un très grand lac. D’ailleurs, cette région est parsemée de lacs. Au fond, nous apercevons les montagnes. Les nuages commencent à bourgeonner. Malgré cela, la chaleur est toujours présente. Il n’y a pas un souffle d’air. Le bitume rend bien. On progresse à bonne allure.

Arrivé au village de Sunga Galah, nous bifurquons à gauche pour emprunter une petite route qui serpente à travers les marécages. La circulation y est beaucoup plus restreinte. Les paysages changent. La chaleur augmente. Il fait 33°C (ressenti 39°c) au thermomètre.

Par contre, les plantations de palmier à huile sont toujours aussi présentes. De grandes plantations de cocotiers sont abattues au profit de la palme. On en décernera aucune à cette mono-culture. De l’autre côté de la route, la Kinta River continue de charrier ses eaux boueuses et ses détritus. Bientôt elle rejoindra la Perak River avant de se jeter à la mer, détritus compris.

Nous nous arrêtons déjeuner dans la première gargote trouvée. Les villages sont rares dans le coin. Nous sommes à Air Kuning, village jumelé avec celui de Air Lingus au Laos. Les plats sont en libre-service mais il ne reste plus grand chose. J’opte pour une belle assiette de poissons frits de rivière avec du riz et des légumes estimée à 5RM (1€). Il nous faut repartir sans trop tarder vu que les orages sont annoncés en milieu d’après-midi. Nous filons bon train. Vers 14h30, nous arrivons en périphérie de Teluk Intan. Nous franchissons la Bidor River, un autre affluent du fleuve Perak, par une passerelle pour deux-roues tandis qu’un pêcheur remonte la rivière sur sa barque à moteur.

Arrivés en ville sous une chaleur accablante, nous nous posons à l’ombre à la recherche d’un hôtel. J’en dégote un sur Agoda. La chambre avec lits jumeaux et douche, mais sans fenêtre, est bradée 56RM (12€) au lieu de 300RM. Nous y allons direct. C’est un hôtel à la sortie de la ville avec un hall accueillant (aquarium, thé et café offert, …). Je récupère la clé. Nous montons illico dans notre chambre close pour nous doucher et siester. Ensuite, j’ai atelier réparation de ma crevaison puis atelier couture de ma languette de casquette Adidas et de mon cuissard Fox. Alors que je suis en plein boulot, l’orage éclate.

Pendant ce temps, Nico a sympathisé avec un couple de coréen Hou et Cho (en phonétique !). A 18h30, nous partons dîner ensemble dans une halle à restaurants à quelques pas de l’hôtel. Ils sont en vadrouille pendant 4 semaines en partant de Kuala Lumpur et se rendant à Bangkok. L’homme est âgé de 36 ans. Il est auto-entrepreneur (conception et fabrication de casquettes). Lui a déjà bourlingué à vélo de New-York à Vancouver. Sa compagne est plus jeune. Elle a 30 ans. C’est une ingénieure free-lance en IT. Et c’est sa première expérience en voyage itinérant à vélo. Ils circulent tous les deux sur des vélos Surly, vélo américain réputé.

Après ce dîner, nous retournons à l’hôtel. Après avoir parcouru 86 kms à bonne allure sous une très forte chaleur pour cette petite journée de reprise, nous avons prévu d’essayer de partir un peu plus tôt demain matin. Bonne nuit les petits …