Comme d’hab’, nous quittons notre home sweet home à 8h00 pétantes. Comme d’hab’, la wifi malaisienne a merdé. Comme d’hab’, la nuit fût calme pour moi. Malgré la présence de l’aéroport à notre porte, nous n’avons pas été dérangé par les nuisances aéronautiques.

Nous avions d’ailleurs l’impression de dormir en bout de piste à Cornebarrieu aux portes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. La circulation automobile n’a pas été trop gênante non plus.

Avant de reprendre la route, nous refaisons le plein d’eau à ce distributeur d’eau filtrée repéré hier alors que nous dinions dans le restau derrière. C’est beaucoup moins onéreux que d’acheter des bouteilles d’eau minérale (2,80RM). Le remplissage d’un ou deux litres coûtent 0,10 ou 0,20RM.

Avant de récupérer la route secondaire 3685, nous nous arrêtons déjeuner dans un restau hindou blindé. Ce sera roti canai et telur. Nous longeons la côte en suivant la petite route T148. Nous passons devant un petit cimetière musulman en bordure du littoral. Le ciel est à nouveau menaçant.

Nous continuons notre cheminement sur cette charmante route. Par contre, la côte sableuse est attaquée par les vagues de la Mer de Chine. Des renforcements en pierre ont été construits le long de cette côte pour casser les vagues. Sera-ce suffisant pour endiguer la montée prévue des océans ? Je ne pense pas. C’est comme de mettre en emplâtre sur une jambe de bois. Le ciel s’assombrit de plus en plus. Nous allons droit dessus.

Quelques gouttes commencent à tomber. Comme nous nous sommes fait couillonner à quelques reprises, nous anticipons et nous abritons avant que l’orage n’éclate. Nous sortons nos vêtements de pluie et attendons stoïquement le déluge. La pluie s’intensifie quelque peu. Nous patientons. La pluie cesse. Le ciel se dégage avec le vent qui vient de la mer. Nous repartons. L’air est chargé d’humidité.

Nous empruntons dorénavant la route secondaire 3685. Nous allons d’ailleurs l’emprunter une bonne partie de la journée. Cette route secondaire a pris le relais de la route n°3 qui, elle, s’enfonce dans les terres. Comme dit Nico, après l’autoroute nous empruntons la nationale. C’est une deux voies mais très empruntées. Heureusement, un espace sur le bas-côté nous permet de rouler en toute sécurité. Avant l’entrée de Kampung Rhu Tapai, nous longeons un stade couvert qui attire notre attention. Il s’agit en fait d’un manège couvert avec des tribunes. A côté, une piste de course avec ses stalles de départ et son stade d’échauffement. Derrière nous, des bungalows pour les VIP. Plus loin, le centre hippique. Superbe complexe en course d’aménagement.

Nous passons Merang qui dessert les îles de Bidong, Redang et Lang Tengah. Dès que nous le pouvons, nous quittons notre nationale pour retrouver des villages en bord de mer comme ici à Kampung Telaga Putat. Une famille a planté la tente sous les frondaisons malgré les détritus qui jonchent toujours plages et forêts. Les enfants jouent dans ce beau décor souillé.

Nous continuons à longer cette petite route côtière très peu empruntée. Quelques voitures sont stationnées ça et là. Les enfants profitent des vacances sous le regard de leurs parents. Ceux-là s’éclate (enfin façon de parler) sur ces blocs rocheux posés sur la plage. Le vent a chassé les nuages dans les terres.

Nous poursuivons nos pérégrinations sur cette route idyllique pour les cyclotouristes. Dommage que cela ne dure pas éternellement. C’est du pur bonheur : une route ombragée sans circulation avec la forêt d’un côté et la mer de l’autre. Pour celles et ceux qui me suivent depuis quelques temps déjà, ils savent que ce sont ces paysages que j’aimais à parcourir lors de mon périple autour de l’Europe en suivant la côte. De Blagnac à Oslo d’abord en 2020. Puis, en 2021, de Blagnac à Venise en faisant le tour de la péninsule ibérique et de la botte italienne. Et, enfin, en 2022 de Venise à Istanbul en descendant la côte adriatique puis faisant le tour de la Grèce avant de filer à l’est vers la Turquie puis d’en faire le tour jusqu’à Antalya avant de remonter jusqu’à Ankara en traversant l’Anatolie.

A midi pile, nous nous arrêtons déjeuner en bordure de mer à Kampung Beting Lintang. Nous profitons une dernière fois de ces paysages. En effet, nous allons hélas devoir rentrer dans les terres pour contourner un bras de mer et des marécages. Le sourire est encore sur les visages. Cela ne va pas durer …

Après avoir mangé un mee accompagné d’une brochette et d’une crêpe de poisson, et, après cette belle matinée avec de nombreuses escapades côtières, il est temps de se poser pour notre sieste bienvenue. Nous repérons un kiosque devant le restaurant. Il n’est pas besoin de me chanter une berceuse. En 5 minutes, je roupille du sommeil du juste.

Cette fois, j’ai mis le réveil à sonner. L’après-midi va être longue. Nous avons prévu de nous rendre à Kuala Besut à une quarantaine de kms au sud. A 13h00, il est temps de reprendre la route « nationale » T3. Elle est toujours aussi fréquentée. De plus, la bande sur le côté s’est rétrécie. Il faut serrer les fesses.
A ce sujet, une petite digression suite à un commentaire de mon ami Joël. Effectivement, le fessier est la partie qui souffre le plus lors de ces périples au long cours à vélo. Pour ma part, je me protège lors des premières étapes avec de la crème NOK anti-frottement le temps que le « cuir » se fasse. Sur ce périple, je suis parti avec la selle d’origine Cannondale assez profilé comme je les aime. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu de problème. D’autant plus que je ne suis parti qu’avec mon seul cuissard de VTT. D’ailleurs, il n’y a pas que la selle qui est importante mais également le cuissard. Pour exemple, je n’ai effectué que 3 sorties avec le dernier cuissard de mon club du Stade Toulousain Cycliste. Au bout de 2 heures de vélo, j’avais le feu au cul ! D’où l’impératif de bien tester votre matériel (vélo, selle, guidon, chaussure, short/cuissard, maillot, …) avant de prendre la route. Fin de la digression.
Pour en revenir à nos moutons, la route devient aussi pénible qu’hier. C’est un flot incessant de véhicules qui nous doublent souvent en nous klaxonnant pour nous saluer. Bonjour le mal de crâne. Heureusement, la trace de Nico nous envoie dès que possible dans la pampa. Nous suivons de petites routes quadrillées comme à New-York. Il n’y a ni culture, ni plantation, ni pâturage. Pourtant de splendides maisons sont construites dans ce coin perdu.

Mais, paradoxe de ce pays, dans la même zone se trouvent aussi des maisons authentiques en bois qui ont un autre charme.

Ou d’autres du même style mais qui ont été restaurées. Avec, derrière, toujours la présence de ces grands blocs de béton avec appeau sur haut-parleur pour attirer les moineaux, les pigeons, tout du moins, les martinets, leurs œufs et leurs déjections.

Vers 16h00, nous arrivons enfin à destination. Un homme à scooter nous propose de le suivre et nous emmène dans une agence de voyage. Nous avons en effet prévu de nous rendre sur l’île de Perhentian demain. Nous passons un moment à étudier les différentes possibilités entre les horaires des ferries, les activités de snorkeling (nage avec masque et tuba pour admirer la faune marine) et de walking (chemin côtier faisant le tour de l’île). Puis il nous faut trouver un hôtel pour la nuit. Et enfin, the last but not the least, aller dîner. A 19h30, nous réintégrons nos pénates (La Wood) dans un bel endroit à l’espace de vie très spacieux, à la wifi qui fonctionne et tenu par 3 jeunes femmes très arrangeantes. Demain, nous pourrons laisser nos vélos et nos sacoches puis les récupérer vendredi à notre retour de notre séjour sur l’île.

Fin de cette nouvelle journée chargée avec presque 100 bornes au compteur.