J86 – jeudi 23 février – Kuala Besut / Perhentian Archipel

Ce matin, j’ai mis le réveil à sonner à 7h00. En effet, nous devons être à 8h30 au bureau pour nous faire enregistrer sur le bateau de 9h00. Nous avons préparé notre sac de plage hier soir. Nous bouclons nos sacoches et les déposons sur nos vélos que nous laisserons à l’hôtel comme convenu avec les jeunes femmes.

Puis nous partons déjeuner de notre traditionnel roti. Dommage, il est un peu cramé et la pâte pas assez aérée. Nous devenons des spécialistes de la chose. A 8h20, nous sommes au bureau à côté du port. Je nous fais enregistrer. Je rencontre 3 jeunes italiennes originaires du lac de Côme. Un des responsables me dit que nous ne prendrons pas le premier bateau. Je commence à rouspéter un peu. Nous nous rendons ensuite sur le quai d’embarquement. Le ferry est en fait une grande barque profilée avec 2 moteurs Century hyper puissants. Un premier contingent de douze personnes (dont les italiennes) en théorie monte dans une embarcation et part. Nous sommes à l’avant du quai et attendons un second bateau qui accoste. Ils font rentrer les personnes par l’arrière. Un second contingent part. Je commence à fulminer. Un 3è accoste. Je monte par devant. Nico me suit. Ce sera le bon. Nous serons une petite vingtaine avec les enfants. Ça s’empile à l’arrière avec des cartons, des sacs, des grands-mères et des enfants. Tout le monde accroche sa ceinture et c’est parti mon kiki.

Une fois la baie franchie, nous attaquons la mer. Les vagues nous arrivent frontalement. Ça monte. Ça descend. Ça secoue. Ça hurle quand le bateau retombe en tapant lourdement. On se croirait au rodéo. Le manège va durer 40 minutes. Nous arrivons à destination au port de Coral Bay au centre de la petite île de Kecil à l’ouest de cet archipel.

Nous débarquons alors que quelques passagers restent à bord pour se rendre dans une autre baie. En effet, il n’y a aucune route dans cet archipel. Les déplacements se font uniquement en bateau-taxi. Après nos journées dans les pots d’échappement, cela fait du bien de ne plus entendre ni coups de klaxon, ni ronflements de moteur. Quoique ceux des bateaux ne sont pas mal quand même.

Avant d’attaquer notre journée sur cet archipel de Perhentian, je vous présente la carte avec ces deux îles principales Kecir (petite) à l’ouest et Besar (grande) à l’est, et de nombreux ilets non habités au nord.

Nous avons juste le temps de nous remettre de nos émotions et, moi, d’enfiler ma combi de triathlon qui me protègera du soleil. Notre bateau pour le snorkeling apponte. Nous montons à bord avec une quinzaine de malaisiens dont beaucoup d’enfants. Nous traversons la passe pour nous rendre sur la grande île. Nous débarquons sur la plage de Coral View et notre premier spot de plongée de Coral Point.

Nous enfilons nos masques et tubas. Puis nous nageons vers les rochers. Je retrouve le plaisir de mes premières plongées en Guadeloupe à Malendure dans la réserve Cousteau. Nous barbotons au-dessus de nombreux poissons multicolores (poisson perroquet, poisson clown, poisson papillon et beaucoup d’autres dont j’ai oublié le nom) nageant à travers des massifs de coraux et de grands bénitiers qui déploient leur manteau bleu hors de leurs valves. Tout simplement superbe !

Après une vingtaine de minutes, nous remontons à bord et partons vers le 3è spot. Même spectacle que le premier. Puis nous nous dirigeons vers le spot de Shark Point. Pour les non-anglophones, shark veut dire requin ! Mais je ne pense vraiment pas voir de requins ici. Le bateau mouille au sud de l’île principale. Nous plongeons. Le fond sablonneux doit être à une vingtaine de mètres. Je nage en tournant en rond autour du bateau comme conseillé par notre pilote. J’aperçois des poissons déjà vus à part de long poissons argentés. Puis je vois notre pilote en short et tee-shirt rouge à l’eau. Il plonge et ramasse quelques morceaux de coraux morts sur le sable. Il remonte à la surface et les frotte l’un contre l’autre. Il me fait signe de rester près de lui. Et, tout à coup, je vois surgir un requin à pointe noire d’un bon mètre de long nous passer dessous en se dandinant tranquillement. Incroyable ! La scène se reproduit à deux reprises. Je remonte à bord scotché.

(C) animauxmarins.fr

Le 4è spot de Leman Grass est évidemment moins spectaculaire. Nous nageons cette fois-ci le long d’un quai où un énorme banc de poissons fusiliers de couleur jaune se balade sous nos yeux. D’autres petits poissons de couleurs noir et blancs viennent carrément me zieuter. Ce monde du silence si cher à Cousteau est décidément captivant. Il me donne l’envie de me remettre à la plongée. Avant cela, nous remontons à bord avant de nous diriger vers notre dernier spot Turtle Point situé dans la passe entre les deux îles.

Nous nageons à nouveau dans des eaux assez profondes, sablonneuses et couvertes d’algues dont les tortues raffolent. Quand, tout à coup, je vois une énorme tortue verte en train de casser la croûte sans se soucier de ce qui se passe au-dessus d’elle. Je l’observe un moment. J’aperçois alors notre pilote qui me fait signe de changer de direction. Et là, spectacle magique, une autre tortue verte nage entre deux eaux. Je me positionne au-dessus d’elle. D’ailleurs, j’ai vraiment l’impression qu’elle a des ailes et qu’elle vole. Je la suis en nageant. Elle me parait aussi grande que moi mais, avec le masque, il faut se méfier. Elle doit bien faire un bon mètre de long. Je prends ma respiration puis plonge jusqu’à presque la toucher. Nico qui l’a également repéré plonge également. Elle s’enfonce alors dans les profondeurs. Quel spectacle incroyable !

(C) blog-voyage.tn

Il est temps de remonter sur le bateau et de se poser au village des pêcheurs pour se remettre de nos émotions et de notre fatigue. Et aussi déjeuner. Il est 13h30 et cela fait déjà 3h30 que nous sommes partis. Tout cela pour la modique somme de 45RM (10€). Ce midi, pour rester raccord, je vais bien évidemment manger du poisson.

A 14h30, après nous être changé, nous remontons sur le bateau qui nous ramène à notre point de départ alors que ce soir nous dormirons ici. Nous avons en effet prévu de faire le chemin qui longe la côte entre ces deux villages. Mais avant cela, nous partons de l’autre côté de la petite île à une quinzaine de minutes à pied pour aller admirer Long Beach, le rendez-vous des fêtards. La plage est magnifique mais la baie est envahie de bicoques construites de bric et de broc et d’un hôtel très moche. Sans parler des détritus et des chemins défoncés qui gâchent vraiment cette sublime baie. Seuls quelques couples d’occidentaux font bronzette sur cette plage.

Quant à nous, nous trouvons une plateforme en bois pour y faire une sieste bien méritée au son des vagues qui se fracassent sur la plage de sable blanc. Puis nous repartons en sens inverse pour emprunter le petit chemin côtier qui descend plein sud … vers le village des pêcheurs. Vous me suivez ? Nous allons de petite crique magnifique …

… en crique sublime avec ces chalets en bois disséminés dans la forêt …

… dont seuls quelques privilégiés profitent.

Après 1h15 de crapahute sur ce sentier mal entretenu où il nous faut, à maintes reprises, escalader des arbres couchés en travers ou contourner de nouvelles verrues bétonnées en construction, nous arrivons au village de pêcheurs.

Nous arrivons au village. Nous empruntons toujours une sente qui serpente entre les masures. Devant nous, trois gamines font du vélo. Quand surgit un énorme varan qui essaie de se faufiler entre la palissade et les vélos. Les gamines n’ont pas l’air plus effrayé que cela. Le varan arrive à s’échapper par un trou de la palissade. Nous retrouvons le port. Les embarcations de pêche, mais surtout de taxis, sont toujours aussi nombreuses dans cette baie parfaitement abritée.

Il nous faut maintenant trouver notre hébergement. Google Maps nous envoie sur une mauvaise piste. Mais nous finissons par dénicher notre chambre qui se trouve à quelques encâblures de la mosquée argentée dont le minaret baigne les pieds dans l’eau.

C’est sans conteste la plus moche (la chambre pas la mosquée !) depuis notre départ. Et encore, celle proposée en premier était repoussante. Elle sentait le moisi et l’humidité. Nous nous douchons puis filons rapidement dîner sur le quai de ce midi. J’y déguste un succulent mee ayam avant de m’octroyer une gaufre au chocolat. Nous finissons la soirée en terrasse avec vue sur les lumières des villages de la grand île en face de nous. De retour à ma chambre, je me connecte à une wifi très performante. Étonnant vu le décor.

Il est temps de publier cet article, feuilleter quelques pages de mes magazines préférés et récupérer de cette splendide journée. Cela nous récompense de tous nos kilomètres de galère pour venir jusqu’ici.

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