Après notre folle cavalcade d’hier pour sortir de la Malaisie, nous traînons un peu ce matin. Je me réveille après 8h00. Le temps de se doucher, de ranger nos affaires étendues, de refaire les sacoches et de se boire un thé, il est plus de 9h00 quand nous quittons ce bel hôtel.

Nous sortons du parking et allons déjeuner juste à côté. Les autochtones sont toujours surpris de nous voir débarquer. C’est clair qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de touristes dans les parages.

Ce matin, nous testons un p’tit déj’ à base riz et de noix de coco accompagné de brochettes de poulet caramélisé. Perso, j’adore.

Avant que je n’oublie, je publie le tracé de notre parcours en Malaisie en rappelant que la montée vers Cameron Highlands au centre a été effectuée en bus et que la traversée au sud en taxi Grab.

Une fois les batteries rechargées, nous partons en direction de la gare pour nous renseigner sur la possibilité ou pas d’embarquer nos vélos ainsi que sur le prix. A priori, cela ne pose pas de problème. Le prix est quant à lui minime : 118 THB (3,20€) pour aller jusqu’à Bangkok. La SNCF devrait s’aligner sur ces prix. Cela inciterait certainement les français à délaisser leur bagnole pour prendre le train ! Enfin nous trouvons un magasin de téléphonie pour acheter une nouvelle carte SIM avec forfait illimité sur 1 mois au prix de 350 THB (soit 10€). Nous pouvons sortir de la ville, emprunter la route principale pendant 7kms et retrouver nos tant désirés chemins de traverse.

Bien que nous ayons quitté la Malaisie et sa forte communauté musulmane du nord-est, nous retrouvons ici aussi la même présence. Cependant, les haut-parleurs des minarets ne diffusent que les appels à la prière. Malgré les recommandations de Nico, je prends ce plan en photo avec cette vielle bicoque au premier plan et la mosquée bleue en arrière-plan. Le ciel est à nouveau menaçant. Les nuages s’accrochent sur les sommets à plus de 1.000 mètres du parc national de Bang Lang que nous allons contourner par l’est.

Notre parcours va suivre la voie ferrée qui traverse toute la pointe sud thaïlandaise pour remonter jusqu’à la capitale. C’est une voie ferrée à un seul sens de circulation comme celle que j’avais prise pour redescendre de Chang Mai à Bangkok. D’ailleurs, alors que nous longeons la voie, nous entendons la sirène du train qui rentre en gare.

A bord, il ne doit pas y avoir la climatisation. Beaucoup de voyageurs prennent l’air aux fenêtres. Nous verrons cela d’ici peu. Nous poursuivons notre route à travers la campagne thaïlandaise. Les paysages sont beaucoup plus variés. Terminées ces immenses plantations de palmiers à huile. Cependant, de temps en temps, nous longeons à nouveau des plantations d’hévéas.

Dans les pâturages, les vaches paissent en liberté. Elles peuvent à loisir regarder passer les trains. Par contre, les nuages noirs s’amoncellent de plus en plus sur les sommets. Je sors mon ciré de marin-pêcheur au cas où.

Finalement, l’orage a éclaté avec que nous ne passions. La route est trempée. L’air chaud est saturé d’humidité. Nous sommes en nage. Nos vêtements de cyclistes ne serons pas restés secs, propres et parfumés très longtemps. Autre sujet qui n’a rien à voir avec mes histoires de guenille. Là, il s’agit plutôt de chenille de chars. Ou, tout du moins, de poste militaire. En effet, depuis que nous avons passé la frontière, nous remarquons de nombreux points de contrôle. Nous n’en connaissons pas la raison. C’est assez impressionnant bien que les militaires présents nous gratifient de grands sourires à notre passage.

Vers midi, nous arrivons aux portes du village de Bang Satia. En ce samedi matin, c’est jour de marché comme à Blagnac. Là-bas, c’est Carmina qui s’y colle avec mon pote David pour l’aider. Ici, c’est quelque peu boueux après le déluge qui a dû tomber. Mais cela n’a vraiment pas l’air de déranger grand monde. Nous faisons le tour du village pour trouver une gargotte mais sans succès. Nous revenons donc au marché.

J’achète, dans un des nombreux stands, une barquette contenant du riz curry et un morceau de poulet pané avec un sachet de sauce. Nico m’indique un endroit où nous asseoir à l’abri. Je dévore mon plat en le mangeant avec ma main droite. Contrairement à mon acolyte, j’ai trop la flegme de retourner au vélo chercher mes couverts. En dessert, je me prends 3 crêpes fourrées (une offerte pour mes beaux yeux) à la noix de coco. Un délice. Nous repartons. En sortant du village, je m’arrête à nouveau boire mon café alors que Nico repart à un rythme tranquillou.
Pour le rejoindre, je prends la roue d’un papy à scooter. Je lui fais signe d’un pouce levé que tout va bien. Au bout de quelques minutes à vive allure, je reviens sur Nico … qui m’attend. Nous repartons. Nouvelle halte pour faire un tour dans ce premier temple bouddhiste aperçu depuis notre départ. C’est le temple rose de Wat Welu Wanaram. Les extérieurs sont propres et bien entretenus bien qu’il semble abandonné par les moines.

Nous finissons par rejoindre la route principale bien vallonnée qui nous mène à notre destination finale de Rueso. Finalement, sur les 92kms de cette étape, nous n’aurons emprunté qu’une vingtaine de kms sur de grands axes. Et encore sans trop de circulation automobile mais plutôt de scooters. La règle des 80/20 s’est inversée depuis le changement de pays. Vers 16h30, nous arrivons en ville où nous repérons rapidement un endroit où dormir. Sur nos sites Agoda et Booking et sur nos applis GPS, aucun hôtel n’est proposé. Mais la gérante nous propose une chambre à 800THB ce qui nous semble très onéreux ici. Nous partons donc faire un repérage en ville qui se trouve embouteillée par un camion avec remorque dont le chauffeur a bien du mal à se sortir du pétrin.

Après s’être renseigné puis avoir suivi un homme à scooter, nous revenons à notre point de départ. Nous arrivons à négocier une chambre borgne avec un grand lit pour 400THB. Ce sera parfait pour la soirée. Vers 18h00, je rejoins Nico parti à la recherche d’une banque pour changer ses billets malaisiens oubliés dans une poche de sa sacoche. Mais la seule de la localité est fermée jusqu’à lundi. Puis c’est à la recherche d’une bière que nous partons. Nico se fait interpeller par un policier qui l’emmène sur son scooter acheter 2 Leo. Improbable. Les 2 autres jeunes policiers en faction nous demandent ensuite de nous prendre en photo. Incroyable !

Puis nous dégotons une gargote où deux femmes dînent. L’une des deux a l’air bien éméchée. Elle en est à sa deuxième bière, finit son repas puis en prend un 3ème avant d’embarquer sa copine plus sobre sur son scooter. Quant à nous, nous trinquons à nouveau à notre retour en Thaïlande et à la gentillesse des locaux qui nous encouragent et nous saluent par des « Vélos ! » fort à propos.

Nous dînons d’un plat de riz avec des œufs cuits dans le thé à la couleur noire et à la consistance si particulière. Il est temps de rentrer dans notre chambrette après cette belle journée de vadrouille.