Comme m’avait averti le fils du proprio hier, j’ai eu droit à la sono du temple jusqu’à 21h30. Ce matin, les prières ont commencé vers 5h du mat’. Mais je trouve que c’est quand même moins agressif que les prêches malaisiens. Je traîne un peu dans mon grand lit sous moustiquaire. A 6h45, je sors prendre ma douche alors que le soleil pointe à l’horizon. La petite famille est déjà effervescente.

Vers 7h15 avant de quitter ce bel endroit, je vais saluer le grand-père, ses filles et ses petits-enfants. Les hommes sont déjà partis bosser. Aujourd’hui, j’ai décidé de me la jouer cool après la longue et rude journée d’hier.

J’ai prévu d’aller me balader sur ce promontoire puis de visiter et me poser à Battambang. Pour me rendre à Siem Reap où se trouvent les temples d’Angkor, et distants d’une centaine de kms au nord-est à vol d’oiseau, je suis obligé de contourner par l’ouest l’immense marécage du lac Tonié Sap et de passer par Sisophon à 70kms par la route principale n°5 mais à une bonne centaine par des chemins de traverse.

Je prends donc la direction du promontoire ensoleillé. Au pied, quelques gargotes et vendeurs ambulants attendent les clients. Je m’arrête devant un side-car pour y acheter de quoi me sustenter avant d’attaquer la montée au temple. Je dévore plusieurs variétés de sachets de riz sous feuille de bananier. J’adore. Je pose mon vélo. J’attaque la montée par un escalier, aux marches irrégulières, façonné dans la paroi.

Après une belle grimpette et une bonne suée, j’arrive au sommet. Cinq temples sont érigés à cet endroit ainsi que quelques baraques. De pauvres hères y vendent de quoi boire et se restaurer. Le temple principal est hélas fermé à la visite.

Sur le côté, un autre bâtiment abrite des fresques murales retraçant la vie de Bouddha.

De l’esplanade, la vue sur la vallée est splendide que ce soit sur la bourgade à l’ouest …

… ou côté sud d’où je viens.

Une nouvelle fois je suis seul au monde. Il est bientôt 8 heures. En me baladant, je découvre des pièces d’artillerie datant probablement de la guerre du Cambodge. J’ai la chance d’assister à la relève de la garde.

Pour mémoire, la guerre civile cambodgienne (1967-1975) opposa les forces du Parti Communiste du Kampuchea (les Khmers rouges), soutenues par leurs alliés de la République Démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam) et du Front National de Libération du Viêt Nam (sud Viêt Nam), à celles du Royaume du Cambodge soutenue par les USA et la République du Viêt Nam (sud Viêt Nam).

Le prince Norodom Sihanouk estima le nombre de victimes à 600.000 et plus d’un million de blessés (chiffres jamais confirmés) dont les bombardements aériens américains intensifs firent entre 50.000 et 150.000 victimes.

Après cet intermède militaire en altitude, je descends au pied du promontoire pour y admirer d’imposantes sculptures dans la falaise beaucoup plus pacifiques. D’abord ce Bouddha couché …

… puis ce Bouddha assis

Ces sculptures se trouvent juste devant l’entrée d’une des 5 grottes qui abritent des colonies de chauve-souris. Elles seraient plus d’un million. Hier soir à la tombée du jour, averti par le papy, j’ai pu assister au vol de ces milliers de chauve-souris semblable à celui de nos étourneaux avant de se poser dans les arbres pour la nuit. Mais elles étaient trop éloignées pour les photographier.

Malgré ce présentoir qui indique qu’il est interdit de les capturer, je suis interloqué, une fois reparti, de voir de nombreux stands de grillade en bord de route. Je m’arrête. Il s’agit bien de chauve-souris grillées ! Comme il est un peu tôt, j’attendrais avant d’en goûter une.

En parlant de manger, je m’arrête à la sortie de cette bourgade pour faire un tour au marché. Et oui, c’est samedi. Et, comme chaque samedi, j’ai une pensée particulière pour mes collègues de L’Arche qui tiennent le stand au marché de Blagnac. Sur celui-ci, il n’y pas besoin de monter les tables et les parasols, ni d’installer la balance et la caisse enregistreuse.

Quant aux stands de poissons et de viandes, l’hygiène est toute relative. Un chasse-mouches rudimentaire fait l’affaire. Sur cette photo, ce sont des poissons-chats qui sont principalement en vente. Certains frétillent encore. Au moins, c’est certain que ce soit du poisson frais !

J’arrive en ville. La chaleur est toujours aussi étouffante. Mon thermomètre indique 37°C. Je me pose dans un beau café en bordure de fleuve. De nombreuses personnes bossent sur leur PC profitant du calme et de l’air conditionné. J’en fait de même pour rédiger ces lignes. J’en profite aussi pour réserver une chambre dans une auberge de jeunesse sise en plein centre, pas très loin du marché. Décidément, c’est la journée. En attendant que mon dortoir ouvre, je prends une douche et pars déjeuner … au marché évidemment. Ce midi, ce sera à nouveau soupe de bœuf et de vermicelle. Je transpire.

Je rentre me doucher avant de m’allonger dans mon lit une nouvelle fois perché. Puis, je pars me balader dans les rues autour de l’auberge. J’ai repéré une galerie de photos Human Gallery. Las ! En ce mois de mars, elle ferme à 13h. Tant pis. Sur le trottoir, je rencontre une française, Constance, qui est aussi en vadrouille en Asie. Elle m’indique une autre galerie de photos Tep Kao Sol avec des aquarelles reflétant parfaitement l’ambiance des scènes de vie de cette région. A ce propos, comme partout dans ce triste monde, le contraste est parfois saisissant.

Je profite de ma balade pour acheter une nouvelle paire de lunettes de soleil. Les miennes, empruntées dans un Décathlon danois après avoir perdu mes Oakley avec verres de correction lors de mon périple 2019 de Blagnac à Oslo, étaient vraiment au bout du rouleau. Le fleuve coupe la ville en deux. En fin d’après-midi, je le longe. La promenade le long des quais est très fréquentée. Mais, le long de la rivière, seule une femme arrose ses plantations.

Alors que le soleil se couche, je rentre à mon hôtel. Non, ce n’est pas celui-ci. Constance m’y avait donné RDV avec d’autres français mais je n’ai pas vu l’heure tournée. J’ai aussi pris du temps pour regarder la suite de mon trip.

Finalement, demain, je prendrais un bateau qui m’emmènera directement à Siem Reap en remontant la Sangker River. Je réserve ma place ainsi que celle de Haka2 pour 36$. Cela me fera gagner 2 jours de vélos sur de mauvais chemins et en plein cagnard. Ensuite, je monte sur le rooftop pour me prendre l’apéro avant d’aller dîner.

Fin de cette chaude journée de récupération.
J’adore les geos boudha !
Tu vas pouvoir te mettre au yoga en rentrant !