Ce matin, le réveil sonne à 6h00. En effet, je dois embarquer à 7h00 pour me rendre à Siem Reap en suivant la Sangker River. Hier, je n’ai regardé que la 1ère mi-temps de France-Galles. Cela faisait trop tard. Je me prends une douche vite fait. Puis je descends à l’accueil récupérer mes sacoches. Je sors ensuite charger mon barda sur Haka2 qui a passé la nuit dehors attaché à un arbre. Il tire un peu la gueule. A 6h20, je quitte cette charmante auberge de jeunesse.

Je me dirige vers l’endroit, indiqué par le patron de l’auberge, qui se trouve le long de la rivière. A part le soleil qui se lève, je ne vois rien. Aucun bateau. Aucun ponton. Aucun port. C’est bizarre.

Je demande à un promeneur matinal. Il me dit que le port est à 8kms d’ici. Il se propose d’appeller l’auberge de jeunesse. La réceptionniste, saluée ce matin, lui précise que l’endroit où je suis est un point de RDV. Je dois attendre qu’on vienne me récupérer. Je propose d’y aller à vélo. Je dois attendre. OK. J’attends donc en discutant avec le charmant jeune homme parlant très bien anglais. Il m’apprend qu’il restaure aussi de vieux vélos et me montre ses photos. Il me quitte car il doit ramener le déjeuner à sa femme. La veinarde. Je pense voir arriver un pick-up mais c’est un tuk-tuk qui s’arrête ! A son bord, un américain de Los Angeles. On charge Haka2 qui tire encore un peu plus la gueule.

Puis nous nous arrêtons faire le plein. L’heure avance. Il est déjà 7h00. Cela n’a pas l’air d’inquiéter notre chauffeur. Contrairement à nos pays occidentaux, il n’y a aucun stress. Tout se fait tranquillement. Il nous explique qu’il fait partie de la compagnie et que le bateau nous attendra. Nous nous arrêtons ensuite devant une gargote. Un scooter doit déposer un autre voyageur. J’en profite pour manger une assiette de riz avec un œuf accompagné d’un café glacé. Le passager scootérisé arrive. Il s’agit de Vincent un jeune nantais, technicien en génie climatique qui a décidé de tout plaquer et de se balader en Asie. Par contre, il faut revoir l’arnachement. Haka2 se retrouve à l’arrière du tuk-tu. Il ne m’adresse même plus la parole.

Nous voilà repartis à 4 dans le tuk-tuk avec tous les bagages et mon destrier au cul. Après quelques kms, nous arrivons au « port ». Cinq cambodgiens sont déjà à bord et attendent patiemment. No stress. Je charge mes affaires sur le toit du bateau avec l’aide du capitaine. Il est bientôt 8h00. Nous voilà partis pour une balade dominicale.

Comme sur les long tail, l’énorme moteur fait un boucan d’enfer. Cela promet. Le dépaysement est total. La vie le long de cette rivière s’écoule tranquillement. Je vous laisse porter par les flots avec moi.








A certains endroits, la rivière est vraiment très étroite et pas très profonde. Notre capitaine doit mettre les gaz à fond pour arriver à passer en raclant le fond. Malgré cela, il s’encalmine. Il est obligé de descendre dans l’eau, réhausser le moteur et pousser. On finit par repartir.

Vers 11h30, il amarre son bateau devant une gargote. Il nous invite à nous restaurer et nous désaltérer. Je prends une belle assiette de riz avec du poisson, de la rivière évidemment, frit.

Nous repartons. Le temps semble suspendu dans ce paysage aquatique et ces abords si misérables.

Vers 12h30, le capitaine donne quelques coups de sirène. On ne comprend pas trop pourquoi. Quelques secondes plus tard, une embarcation apparaît. Les 2 premières passagères débarquent … en changeant de bord.

La rivière s’élargit. Les premiers villages lacustres apparaissent. La misère est moins prégnante.




Les carrelets en bambou font également leur apparation. Je vais en voir des centaines jusqu’au lac. Par contre, je ne sais pas si les familles vivent dans la cabane au bout ou pas.

Le 2ème débarquement s’opère. C’est au tour de la maman et de sa fille à la magnifique chevelure brune, qu’elle a malheureusement cachée par une serviette, de nous quitter.

Les scènes de la vie ordinaire, mais sur l’eau, continue de se dérouler dans mes yeux. J’ai l’impression d’être un peu voyeur de toutes ces scènettes. Mais cela n’empêche pas les enfants et les adultes de nous adresser un salut amical. Nous passons à travers le village flottant de Khum Koh Chiveang.






Peu après 15h00, la rivière se jette enfin dans le lac Tonlé Sap. Le paysage aquatique change à nouveau.

Après avoir coupé la pointe de ce lac, nous traversons maintenant le village flottant de Chong Kneas.

Nous croisons quelques bateaux de touristes. Et toujours ces bateaux profilés qui tracent sur les eaux scintillantes de ce milieu d’après-midi.

Puis nous rentrons dans la Siem Reap River où je retrouve les baraques aussi miséreuses que ce matin.

A 16h00, après 8h00 de voyage, nous accostons enfin au port cul-de-sac de Siem Reap. Il me faut décharger mon vélo et mes sacoches, recharger tout le barda, monter la passerelle puis rejoindre la ville à une douzaine de kms. Vincent et l’américain repartent eux en tuk-tuk.

Je rejoins mon auberge de jeunesse. La journée s’achève tranquillement en discutant avec une écossaise d’Edimburgh, souvenir de mes premiers voyages en stop et sac à dos. J’espère que vous avez fait un beau voyage. Quant à moi, je me suis régalé.
Extra cette journée
Tout se fera…
!
Bisous