La soirée n’a pas été si tranquille que cela. L’autre appartement a été loué à des jeunes qui fêtaient un anniversaire. Ils ont diné et festoyé dans le jardin, presque sous mes fenêtres, jusqu’à 22h30. A cette heure précise, ils ont arrêté la musique et sont rentrés dans leur appart. Quant à moi, pendant ces agapes, j’ai regardé la superbe victoire du Stade Toulousain contre les sud-af’ des Sharks. Avec le décalage de 5h, cela tombait nickel. Mais c’est quand même étrange de regarder ce match à 10.000kms de distance alors que j’habite à 2 kms à vol d’oiseau du stade Ernest Wallon. A 6h00 ce matin, c’est beaucoup plus calme. je peux apercevoir le port de Phan Thiêt depuis ma fenêtre.

Je me prépare sans faire de bruit vu que la jeune proprio et son fils dorment à côté. Mais, avant de partir, je suis surpris de les voir débarquer. Elle tenait absolument à me saluer avec son fils. Trop sympa. Je pense à les photographier.

Si vous passez dans le coin, n’hésitez-pas à lui rendre visite. A 6h20, je passe la grille rose et quitte ce sympathique Homestay.

Je redescends en ville. Nous sommes dimanche mais c’est déjà super animé. Il y a du monde partout dans les rues. Je repère un magasin qui vend des pâtisseries. Je m’y arrête et achète une brioche en ce jour du Seigneur. Puis je trouve un café où me poser. Je commande un café dâ. Le thé froid est servi avec une carafe. Le patron n’arrête pas de venir me servir. Il doit avoir peur que je parte déshydraté. D’ailleurs, je dois repartir. Je traverse le fleuve avant de revenir vers la mer.

Puis je retrouve ma route secondaire 716 qui longe la mer, mais à quelque centaines de mètres. De plus, de nombreux Resorts en interdisent à nouveau l’accès. Je finis quand même par trouver une plage publique. Un surfeur vietnamien (et oui, il y a quelques vagues à surfer apparemment) me demande en anglais si je fais le Tour du Monde à vélo. Après mon Tour d’Europe à finaliser, le Tour d’Asie suffit amplement pour le moment.

Vers 8h00, j’arrive dans la ville de Mūi Né qui ferme la baie de Phan Thiêt par un cap impressionnant. La ville est bâtie sur ce cap. De plus, ce cap forme une rade où une multitude de bâteaux sont au mouillage. Je suis aussi surpris de voir autant de touristes occidentaux à bord de 4*4. Des inscriptions en russe sur certaines vitrines attirent également mon attention. Je comprendrai pourquoi un peu plus tard.

Je traverse cette ville en passant par le cap. L’agitation règne à nouveau d’autant plus qu’il y marché. Je ne m’attarde pas. Trop de monde. Trop de bruit. Trop de trop. Je retrouve ma route 716 qui longe dorénavant la mer. Au bout de cette baie de Mūi Né, je suis surpris de voir autant de bus à l’arrêt le long de la route. De l’autre côté de la chaussée, ce ne sont que restaurants et bars en enfilade. Je ne peux même pas y accéder sans consommer. Je me fais virer à 2 reprises par des vigiles. J’aimerais bien voir la plage.

Finalement, j’arrive à mes fins après m’être arrêté dans le village de Long Son qui ferme cette petite baie. J’aperçois au loin un amas d’humains amassés sur une plage. Derrière cette baie, de grandes dunes de sable orange complètent ce charmant tableau … de loin.

Après avoir acheté un régime de bananes sur un état marché et passé ce nouveau cap, j’entre dans une nouvelle baie. J’emprunte une petite route en bordure de mer parallèle à la route 716. Il n’y a personne. La majorité des Resorts construits dans cette baie sont fermés et laissés à l’abandon. C’est assez lugubre comme endroit. Par contre, je trouve justement un Resort fermé, où laisser mon vélo sans risque, pour pouvoir aller me baigner. J’ai la plage et la mer pour moi tout seul. C’est assez hallucinant.

Après cette bonne baignade dans des vagues à 27°C, je repars. Il n’y a plus grand monde sur la route. Malgré ce désert et ces Resorts à l’abandon, je tombe sur deux gigantesques immeubles construits sur la dune. Ce n’est pas possible. C’est un mirage ! J’ai trop pris le soleil. Et non, l’endroit se nomme Khu Nghi Dūong Peace. Mais qui peut bien vouloir habiter ici au milieu de nulle part dans ce truc immonde ?

Effectivement la baie est splendide et sauvage. La plage de sable est magnifique. Mais il fallait quand même oser. J’aimerais bien revenir ici dans quelques années. Pour le moment, je continue ma route en remontant toujours vers le nord-est. Je vais attaquer le gros morceau de la journée. En effet, il va me falloir rentrer dans les terres et contourner ce cap imposant.

Après être parvenu au sommet de la bosse balayée par les vents, je trouve un café en bord de route. Il n’y a à nouveau pas un chat pourtant l’endroit est superbe. Je m’installe. Une mère et sa fille nettoie des poissons dans le coin de la terrasse. Le père consulte son portable. Le fils, allongé dans son hamac, joue à un jeu de guerre. Personne ne me calcule. Le fils interpelle les femmes qui interpelle le père qui demande à son fils de me servir. C’est la 1ère fois que l’on me sert un café dâ en plusieurs morceaux. Je me compose ma mixture alors que le fils retourne à ses fusillades.

Après avoir franchi ce cap, le paysage change radicalement. Ce sont dorénavant de grandes dunes de sable orangé ou blanc parmi des étendues arides balayées par un vent violent. Des champs d’éoliennes ont été installées. Ce sont les premières que je vois depuis mon arrivée en Asie. C’est désertique. Pourtant, sur la gauche, une pelouse verdoyante se trouve devant une propriété.

Un peu plus loin, je remarque un grand plan d’eau. Derrière de gigantesques dunes de sable blanc me rappellent le désert marocain. D’ailleurs, des affiches font la publicité pour des promenades à dos de dromadaire. Je ne pensais vraiment pas voir ces paysages désertiques en ces lieux. Je passe ensuite devant des stands de 4*4 et de quad. Je comprends maintenant pourquoi j’ai croisé tant de 4*4 ce matin. Ils viennent ici avec leur touriste pour se balader dans les dunes de sable !

Quant à moi, je me balade avec difficulté sur le dos de mon Haka2. Il en bave grave ce matin. J’enchaîne de longues montées sur la petite plaque vent dans le nez sur une 2*2 voies (logique pour faire venir des 4*4) où il n’y a vraiment pas grand monde. Si ce n’est quelques vendeurs ambulants dans leur camion. Pourtant le paysage avec vue sur la mer est de toute beauté. Mais que c’est rude à vélo. Surtout avec ce zef qui fait même plier cet arbuste à droite.

Il est bientôt midi. J’ai faim. Je me rapproche enfin de la mer. Je traverse enfin un village, celui de Hòng Tháng. Heureusement que j’avais acheté mes bananes et fait le plein d’eau. Cela me permet de tenir. Par contre, aucun restau, aucune gargote. Je poursuis ma route à travers cette nature sauvage pas encore bétonnée par l’Homme.

J’arrive enfin dans la ville portuaire de Phan Ri Cùa. Il est 12h30. Je m’y pose pour déjeuner sans que personne ne me calcule à nouveau. Tant pis. Par contre, j’hésite entre m’arrêter dès à présent ou poursuivre jusqu’à la prochaine bourgade à 7 kms. Je suis crevé. J’ai envie de siester. Je me dirige vers le 1er hôtel repéré sur ma carte. C’est classieux. 350.000VND la chambre la moins chère. Trop cher. J’en visite 3 autres (dont le Paris Hôtel) mais toutes les chambres sont dans ces prix. Hors budget pour ce que je me suis fixé. Je repars vers Chì Công qui ferme cette baie au bout de cette immonde plage.

Déjà cela ne donne pas trop envie de s’arrêter. Et, de plus, je ne trouve rien même en demandant aux autochtones. Quelques-uns me font ce signe en balançant la main pour me signifier de déguerpir. Je n’ai pas d’autre choix que de continuer ma route jusqu’à Thôn Hai à 12kms. C’est reparti vent dans le pif. Je m’arrête devant un Homestay. Le prix de 500.000VND me refroidit. Je pense que ce devait le tarif de l’appart d’hier soir. Cependant, la proprio est sympa et demande à son fils de m’accompagner à scooter jusqu’à la ville pour m’indiquer des hôtels. Je décline et poursuis ma route. A 14h30, j’arrive à l’entrée de ce village de pêcheurs.

En regardant mes cartes, j’ai repéré des hôtels mais derrière ce village. Je m’y rends en suivant un large boulevard et après avoir franchi une grande arche.

En fait, c’est un quartier neuf qui a été construit pour les touristes chinois. J’apprendrais cela le soir en dînant dans une gargote devant mon hôtel en discutant avec le neveu de la cuisinière. Il parle très bien anglais et nous discutons un moment de mon périple et de ce lieu étrange. Mais j’y trouve une chambre dans mon budget (200.000VND) après avoir négocié avec le conciliant patron. Sinon, c’était dans les mêmes tarifs que précédemment. Je me pose après cette longue journée de 100 bornes à nouveau.