J132 – mardi 11 avril – Phú Tho / Cam Ranh

Ce matin, j’ai mis le réveil à sonner. J’ai bouquiné tard après avoir étudié mes cartes. Finalement, je ne vais pas aller à Da Lat dans la montagne au nord-ouest. Cela me dévie un peu de ma route et, surtout, j’ai un col à gravir pour y accéder. Je vais donc continuer ma route en remontant jusqu’à Nha Trang, puis bifurquer vers le nord-ouest pour rejoindre le Laos. Depuis mon retour en Thaïlande en-dessous de Pattaya, voici la trace de mon parcours à travers Thaïlande du sud-est, Cambodge, Vietnam du sud.

Mais, pour l’instant, je me prépare et quitte mon hôtel peu après 6h du mat’. En fait, je suis dans un quartier nouveau de la ville de Phan Rang- Tháp Chàm. C’est une station balnéaire en pleine construction.

Je me dirige rapidement vers le front de mer. En m’y rendant, j’achète des chaussons au riz enveloppé dans les feuilles de bananier à une marchande ambulante. Je déjeunerai le long de la plage où le spectacle est au RDV. Il est un peu plus de 6h00 et les baigneurs matinaux sont déjà à l’eau.

Sur cette magnifique baie, il y a déjà foule à se baigner, jouer au volley, faire son Qi-Qong ou marcher. Au fond, une Twin Tower est en cours d’achèvement. Il est temps pour moi de partir à l’intérieur des terres. En effet, je vais contourner le grand cap rocheux qui ferme cette baie. Le sommet de cette montagne est à plus de 800m d’altitude. Il y a bien une route qui suit la mer mais ça grimpe vraiment trop dur. Même mon traceur Mapy.cz ne me propose pas cette route 702.

Après avoir bu mon café matinal, je me dirige donc dans les terres. Je traverse d’immenses marais. Sur la route, je remarque encore ces traces à la peinture qui matérialisent un accident. Ici, c’est un scooter (2) qui a dû être embarqué par un véhicule (3).

Après avoir traversé les marais, je monte au nord pour contourner le cap. Les rizières sont toujours présentes ainsi que les éoliennes. Elles sont installées dans des couloirs où le vent s’engouffre. J’en ai bien profité aussi.

Je continue sur une charmante route à travers cette paisible campagne. Je m’arrête pour photographier cette bicyclette alors que sa propriétaire est au milieu de cette rizière. Au loin, les sommets sont pris dans les nuages. Bientôt je serai dedans …

Quant à ma bicyclette Haka2, elle va toujours aussi bien. Je dois lui changer bientôt le pneu arrière qui est vraiment fatigué. Heureusement, je roule sur une petite route bétonnée agréable. Le long de cette route, un canal d’irrigation permet d’avoir ces rizières toujours aussi vertes.

Je poursuis ma route avec toujours ces paysages bucoliques. De plus, cette route n’est empruntée par pratiquement aucune voiture. C’est d’un calme olympique. Je me régale. Cependant, malgré ce cadre champêtre, des travaux pharaoniques se déroulent au fond à gauche. Une (auto)route est en train d’être percée à travers la montagne.

A ce sujet, savez-vous quel est le bénéfice engrangé par les sociétés privées (Vinci, Eiffage et Avertis) gérant nos autoroutes françaises depuis la privatisation de 2006 ? 20 milliards d’euros et pas des dongs vietnamiens ! Et quel était le directeur de cabinet décisionnaire sous le gouvernement de Dominique De Villepin (encore un roturier) ? Notre bon ministre actuel de l’économie Bruno Le Maire. Ce rapport est resté planqué sous le tapis pendant 2 ans alors qu’on nous bassine (mauvais jeu de mots) avec ce report de l’âge de départ à la retraite pour, soi-disant, économiser 1 ou 2 milliards. Et qui raque pour enrichir ces sociétés aux superprofits, ses patrons et actionnaires compris ? Les cochons de payeur ! En parlant de cochons, revenons à nos moutons.

J’arrive au lac artificiel de Hó Sông Trâu. Je vais le contourner par la gauche. Au fond sur la gauche, j’aperçois des constructions ou des serres. Je n’arrive pas à distinguer ce que c’est. Je ne vais pas tarder à le savoir.

Arrivé à l’autre bout de ce lac, je découvre finalement un immense champ de panneaux solaires implantés soit sur l’eau, soit sur terre. Entre les éoliennes et les panneaux solaires, ils sont avant-gardistes les vietnamiens. Dommage que ce ne soit pas la même chose pour les ordures.

Vers 9h00, je m’arrête dans le hameau de Phuoc Chien pour ma traditionnelle pause café. Cette fois-ci, je suis servi avec la petite cafetière au-dessus du verre. Le temps que le café coule, j’en profite pour pianoter un peu. Il y a bien des clients à une table mais la communication est toujours aussi compliquée.

Après avoir contourné le lac, j’emprunte à nouveau une charmante route sous les frondaisons. Je me régale vraiment à circuler sur ces chemins de traverse. De plus, à l’intérieur des terres, il n’y a plus de vent. Par rapport aux jours précédents, cela me change.

Alors que j’arrive dans le hameau de Ma Trai, je rate la route qui tourne à gauche pour emprunter ce chemin réservé aux scooters … et aux piétons dont celui-ci qui est chargé comme un chameau.

Je longe un autre lac artificiel beaucoup plus petit que le précédent, celui de Hó Ma Trai. Mon regard est attiré par des remous dans l’eau. Je m’arrête. Il y a effectivement quelques chose qui bouge dans l’eau en bas à droite de la photo. Je m’avance au plus près. Il s’agit d’un pêcheur qui a dû poser son filet et qui frappe l’eau de ses 2 mains pour rabattre les poissons dans les mailles. Bon, ça va, je n’aurais pas à faire le sauveteur.

Je poursuis mon chemin dans le calme et la sérénité de cette belle campagne. Mais c’est maintenant un troupeau de vaches, mené par deux vachères, qui encombre la route. Je ne suis pas particulièrement pressé. De plus, je n’ai ni klaxon hurlant, ni sonnette trébuchante. Je ne peux que claquer la longue pour signaler ma présence et ne pas trop effrayer ces bovins.

Alors que je les ai dépassés sans difficulté, je retombe sur ce chantier pharaonique pour construire un nouvel axe (auto)routier. Deux mondes se percutent à nouveau : le monde rural et paisible, le monde citadin et agité. Je n’ose imaginer ces superbes endroits traversés une fois cet axe mis en service. Adieu calme et tranquillité. Bonjour bruit et fureur.

Je rejoins la route bétonnée. Puis redescends vers la plaine. Au loin, j’aperçois l’immense baie de Cam Ranh. Je me rapproche de la côte.

En arrivant dans la plaine, je retombe sur la National Road … que je ne vais pas encore emprunter. En effet, un chemin longe la voie ferrée qui va de Saigon à Hanoï. Finalement, je ne vais pas le prendre … si tout se goupille comme prévu. Et, vu la voie ferrée, je comprends pourquoi ce train met autant de temps à faire le trajet. Au bout de ce chemin, je retombe à nouveau sur l’Asian Highway 1 que je suis obligé d’emprunter quelques kms. Avant cela, je m’arrête au marché du village pour y acheter un ananas épluché, éborgné et découpé pour à peine 1€. Je me pose à l’ombre, me régale et refais le plein d’énergie avant cette dernière partie d’étape.

Après tous ces kilomètres parcourus au calme, le choc est rude de retrouver la circulation et le bruit incessant des coups de klaxon. Heureusement, cela ne va pas durer. Je bifurque à gauche contourner un autre massif montagneux alors que la route principale suit la côte sur la droite. Je circule à présent sur la route provinciale 9 (QT9) quand un tracteur me double. J’accélère et prend sa remorque pendant quelques kms. C’est toujours ça de gagné.

Encore quelques kms à parcourir avant que je ne m’arrête déjeuner dans le village suivant de Cam Hiep. Puis je repars avant un nouvel arrêt au stand pour boire un café dâ et siester dans un hamac. La prochaine fois, je testerai un jus de canne à sucre glacé. Comme ce que prépare la jeune patronne de ce café.

Après une bonne sieste, je repars pour descendre vers la station balnéaire de Cam Ranh. J’avise de nombreux hôtels sur le boulevard principal qui mène à la mer. Mais les prix sont, comme hier, au-dessus de mon budget. La moindre chambre est à 350.000VND et aucune négociation n’est possible. Après 4 échecs, je commence à trouver le temps long. Je décide de m’éloigner de cet axe. Je pars sur la gauche le long d’un lac intérieur parallèle à la mer. Je dégote par hasard et après demande à des autochtones un hôtel neuf au bout d’un chemin de terre. La mamie à la réception n’est pas d’un accueil fort chaleureux. Elle finit quand même par appeler sa fille avec qui je négocie une chambre à 250.000VND. C’est tout neuf et j’ai même une fenêtre qui donne sur la montagne. A 17h22, je prends le soleil qui décline avant qu’il ne soit caché par les nuages.

Par contre, je suis loin de tout. Pour diner, comme je n’ai pas envie de ressorti Haka2 qui se repose à l’écurie, je pars à pied pour essayer de trouver de quoi becqueter. A quelques centaines de mètres, Je dégote une petite épicerie dans une maison. A part des nouilles lyophilisées en box à préparer avec de l’eau bouillante que je n’ai pas, je me résous à acheter un paquet de gâteaux au sôcôla évidemment en guise de dîner. Mais accompagné d’une bia Tiger quand même. C’est pas tous les jours Versailles ici !

Fin de cette magnifique journée sur ces petites routes rurales et charmantes.

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