J139 – lundi 17 avril – Duc Co / Veun Sai (KHM)

Hier, je vous ai quittés un peu précipitamment … comme mon départ du restau. En effet, vers 19h00, alors que je finissais de rédiger mon article à la terrasse du café-hôtel pour choper la wifi, un gros orage a éclaté. Comme le toit n’était pas trop étanche, j’ai juste eu le temps de sauvegarder et publier l’article avant de me réfugier dans ma chambre pour la soirée. Donc, pour terminer la journée d’hier, je l’ai passé à bichonner Haka2 (nettoyage, graissage, changement pneu). Puis j’ai à nouveau étudier mes cartes sans wifi, ni électricité.

Trois options possibles pour la suite des opérations :

  • Continuer au Vietnam en montant au nord par la QL14C, mais sans passer par le Mékong et les 4.000 îles, vu qu’il me reste 3 jours de Visa.
  • Passer la frontière du Cambodge et retourner à Stung Treng par la route 78 mais en étant obligé de prendre la piste tôlée sur 100kms pour monter au Laos (merci du conseil Jacques !)
  • Passer la frontière et bifurquer à Banlung vers Veun Sai et prendre une piste pour rejoindre le Laos.

J’opte finalement pour la première solution et tant pis pour les 4.000 îles. A 6h00, je suis dans les starting-blocks et quitte ce café-hôtel.

Je prends la route de la frontière mais bifurque à droite pour récupérer la route nationale QL14C. Au départ, après une grosse descente, j’emprunte une route bétonnée. Mais, très rapidement, cette route se transforme en une méchante piste boueuse. Je vérifie ma carte. Je suis bien sur la bonne route. Je continue sur un kilomètre espérant retrouver une route carrossable. Rien. Je suis dans la pampa. Personne. Je n’envisage pas de poursuivre sur cette piste pendant 150 bornes. Finalement, je décide de rebrousser chemin et de suivre l’option 3 comme initialement prévu. Le poste frontière n’ouvrant qu’à 7h, je m’arrête déjeuner à Duc Co. Cela commence bizarrement ce matin.

Je sors du Vietnam en passant sous cette immense arche à la gloire de République Socialiste du Vietnam. Le contraste avec le poste frontière cambodgien est saisissant. J’arrive et me présente au guichet des admissions. Mais il n’y a personne. Un gars en terrasse est obligé d’aller réveillé le garde frontalier. Puis, il remplit ma fiche à la main ce qui prend un temps certain, pour ne pas dire un certain temps. Ensuite il me faut aller tamponner mon visa au bureau d’à côté. Mais le fonctionnaire est occupé avec les sorties du territoire pour les cambodgiens qui partent bosser au Vietnam. Finalement, après une bonne vingtaine de minutes, je peux entrer à nouveau au Cambodge.

La frontière se trouve bien sur la ligne de crête. Je vais dorénavant emprunter la route 78 pendant une soixantaine de bornes jusqu’à Banlung. Les premiers kilomètres sont costauds avec pas mal de relief. Puis je finis par descendre dans la plaine. Le paysage devient vallonné. Je retrouve ces villages aux baraques de tôles et de bois …

… mais également ces belles demeures de propriétaire terrien.

Les temples bouddhistes sont également de retour. D’ailleurs, c’est la fête en ce moment, et également, les vacances scolaires pendant 2 semaines.

Et puis, comme il doit y avoir des ouvriers agricoles musulmans, je retrouve aussi des mosquées de toutes les couleurs.

Peu avant 9h00, je m’arrête pour ma pause café tokleu. Je reprends mes vieilles habitudes. Je m’installe à une table et regarde les joueurs de carte. Le monsieur sur la droite s’interrompt un moment pour discuter en anglais.

Ce n’est pas le tout mais il faut que je poursuive ma route 78. J’avais 69 kms à parcourir depuis la frontière. Il m’en reste encore 42. Un marathon. Facile d’autant plus que la route est carrossable. A part de nombreux scooters, le trafic est relativement fluide. J’avance à un bon rythme.

Je m’arrête tout de même pour prendre en photo ces plantations qui me sont inconnues. Un peu plus loin, je passe devant d’autres protégées par un enclos. Au fond une usine. Devant l’enseigne avec « Pepper ». Il s’agit de poivriers.

J’arrive à Banlung peu avant 13h00. Je m’y arrête pour déjeuner. Ce midi, ce sera riz et poule au pot. Une fois, la peau du ventre bien tendu (merci petit Jésus), je prends la direction de Veun Sai au nord-ouest. Mais avant d’attaquer ce long tronçon, j’ai besoin de récupérer un peu. En sortant de la ville, je repère une plateforme alors que de nombreux marchands ambulants dorment déjà dans leur hamac. Je m’y installe pour 30 minutes de repos amplement mérité.

A 14h00, je reprends la route 78A. Au début, le profil est descendant, la route est bitumée. Tout cela s’annonce très bien. J’ai encore 37 bornes à parcourir pour arriver dans cette ville en bordure de rivière. J’espère je j’y trouverais un hébergement. Sur mes cartes, je n’ai rien repéré.

Hélas, après quelques kms parcourus, avoir traversé la bourgade de Ou Chum et laissé sur ma droite un grand réservoir d’eau, la route bitumée va faire place à une piste en latérite. Ce n’est plus la même musique. A ce sujet, je branche Led Zepp’ pour me refiler la patate. Heureusement, sur le côté, c’est plat et roulant. Il me faut éviter le centre de cette piste qui est tôlé. A nouveau, les scooters en tout genre sont fort nombreux. Celui-ci trimballe des emballages vides de cannettes et bouteilles en plastique. Sacré recyclage !

Je poursuis mon chemin dans la poussière soulevée dès qu’une voiture ou un camion passe. Heureusement, ce n’est pas la majorité des véhicules circulant sur cette piste. Le paysage devient à nouveau sauvage après avoir traversé des plantations d’anacardiers.

Dans le dernier hameau traversé, j’évite le fil électrique arraché par un arbre qui a dû être couché par l’orage d’hier soir. Quelques

Je poursuis ma route à bonne allure malgré le revêtement pour le moins instable. Je n’ai même pas besoin pour m’arrêter faire le plein. A part de l’eau et du café, je ne consomme pas grand chose.

Peu avant 16h00, j’arrive enfin à destination. J’aurais parcouru ces 37 kms en à peine 2 heures pauses comprises. Au retour, je vais voler sur mon Rocco carbone. Je m’arrête devant le temple bouddhiste pour y boire une boisson fraiche. C’est également la fête ici. En discutant avec ces 2 jeunes, j’apprends qu’ils fêtent la nouvelle année comme au Laos.

Par contre, ils m’annoncent également qu’il n’y ni hôtel, ni GuestHouse dans ce village. Il va me falloir trouver un plan B. Je vais quand même dans le centre du village pour m’en assurer. C’est également la fête mais un peu plus aquatique ici. J’ai droit à ma douche en arrivant.

Ça tombe bien. Je suis couvert de poussière. J’en profite pour me faire rincer copieusement. Le problème est que certains plaisantins me versent des seaux d’eau froide dans le dos. J’évite de justesse la farine, signe de renaissance. Je pose mon vélo et suis invité à venir trinquer à l’intérieur de la maison sur la droite. Après quelques bières, douches froides et « Happy New Year Cambodia ! », il est temps de quitter cette joyeuse équipe. Je n’ai pas envie de finir comme hier au restau. Je pars faire un tour dans le village et admirer la rivière Song Se San qui le traverse.

En écrivant ces lignes, j’ai un doute concernant le traversier. Il ne me semble pas en avoir aperçu un. Et, demain, je dois franchir cette rivière pour monter au Laos. Demain, il fera jour. Donc, j’ai maintenant le choix de dormir au temple avec la musique une bonne partie de la soirée ou de trouver un squat. Je me balade des 2 côtés du chemin qui longe cette rivière. En remontant la rivière, j’arrive à la sortie du village. Juste sur ma gauche, se dresse une bâtisse en bois. C’est la Maison des Rangers du Parc National de Veun Sai qui se trouve au-dessus de la rivière. Je vais aller voir s’ils peuvent m’héberger. Je rentre. La maison est vide. Je visite et trouve une pièce, certainement une chambre mais sans mobilier, qui donne côté rivière. Ce sera parfait pour cette nuit.

Je retourne au village pour y dîner, rédiger ces lignes mais sans wifi et faire provision d’eau. Puis je reviens m’installer confortablement dans mon squat avant qu’il ne fasse nuit. Cependant, j’ai beau ouvrir les 2 fenêtres et portes pour essayer de faire un courant d’air, il fait une chaleur moite.

Et, ce soir, je n’ai ni air cond, ni ventilo. On fera sans. Pas le choix. Vers 19h00, je sors mes quotidiens pour ma revue des infos sportives et politiques. Après cette grosse journée à 110 kms, demain s’annonce un sacré chantier avec de la piste sur une centaine de bornes et peu de chance de trouver un hébergement à nouveau. Vivement le Laos !

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