Réveillé aux aurores après une nuit hachée causée par une lampe à détecteur de présence restée allumée toute la nuit. J’émerge vers 5h30. Je vais me doucher dans le coin toilette super bien aménagé. Puis je range mes affaires. Avant de quitter la pagode, je prends en photo les 3 jeunes moines qui s’occupent du déjeuner pour les fidèles.

Une fois mes affaires pliées et rangées. Je rejoins Vanna pour prendre le thé. Nous discutons un moment avant que les fidèles ne viennent lui apporter des offrandes. Il me dit entre autre qu’il doit retourner à Toulouse vu que son visa Shengen expire fin juillet. Il me confirme aussi que les forêts sont bien brûlées pour que de pauvres paysans récupèrent et cultivent la terre. Avant de le quitter, je lui laisse mes coordonnées. J’espère pouvoir l’accueillir à L’Arche lors de sa venue. Je le remercie à nouveau, lui et ses jeunes moines, pour son chaleureux accueil.

Avant de partir, j’immortalise ce modeste temple avec sa grande pagode, la maison de Vanna …

… et le temple principal au-dessus duquel se lève le soleil.

Je retrouve le bout de ma (trop) longue piste qui rejoint la route 7 (AH11). A part un bus touristique, il n’y a pas foule en ce mercredi matin. Avant d’attaquer ce portion de route, je me pose à la station service pour manger quelques fruits. Le gérant m’apporte une bouteille d’eau fraiche. Trop sympa.

Je me dirige ensuite vers la frontière distante de 11 kms. C’est désert. Il n’y a personne. A 7h40, j’arrive dans le poste frontière cambodgien.

Les formalités sont rapides pour sortir du pays. Par contre, pour entrer au Laos, il me faut remplir la paperasse pour obtenir mon visa et m’acquitter de 42$. J’ai un visa touristique d’un mois. Cela me laisse du temps pour me balader dans le pays.

Peu après 8h00, j’entre au Laos. J’étais tout seul pour remplir les formalités. Si c’est comme cela toute la journée, les fonctionnaires doivent se faire chier à 100 sous de l’heure. Je m’arrête dans les premières gargotes après la frontières pour y changer un bifton de 10$ et y déjeuner du solide. Depuis hier midi, je n’ai mangé que des fruits. Déjà que j’ai perdu du poids … Je commande du riz frit. J’ai droit à une belle assiette avec un bouillon pour 30.000 LAK (Kip Laotien) soit 1,60€.

Je prends la route bitumée mais mauvais en direction du nord. Une borne kilométrique, en mauvais état aussi, m’indique que la capitale Ventiane se trouve à 822 kms. J’espère que je trouverais une gaine de changement de vitesse avant cela.

Mais, plutôt que monter en direct vers la capitale, je bifurque à gauche pour me diriger vers le Mékong et ses 4.000 îles. C’est avec plaisir que je retrouve ce majestueux fleuve. Pour vous y retrouver(et moi aussi; vous le verrez un peu plus tard), voici le plan de ces fameuses 4.000 îles.

Je traverse un premier bras de fleuve avant d’arriver sur l’île de Don Sadam.

Je continue ma route jusqu’au village de Ban Hang Khon. Une fois arrivé, je descends directement sur le « port » le long du fleuve. Des personnes attendent le traversier. Des gamins s’y baignent. Sur la gauche, l’un d’eux arbore le maillot du PSG. Et oui, le foot est devenu business …

J’en profite pour nettoyer Haka2 qui en avait bien besoin.

Plutôt que de vérifier mes cartes, je tape la causette en anglais avec les touristes qui attendent. Le pilote en jaune, d’une des barques à quai, arrive. Bêtement, je suis le troupeau. J’embarque à mon tour avec sacoches et vélo à l’avant. La croisière s’amuse !

Après cette traversée sauvage, j’accoste sur l’autre rive. Je me pose. Je consulte ma carte pour voir quelle direction prendre. Mais je m’aperçois que je suis revenu sur le continent. Quel couillon ! La nuit a été hachée mais quand même … Après avoir acquitté 50.000LAK, je n’ai plus qu’à me poser et attendre à la terrasse d’un restau donnant sur le fleuve. J’en profite pour recharger mon iPhone et rédiger ces lignes. De toute façon, j’avais décidé de faire une journée cool pour récupérer de ces derniers jours de ouf. Mais quand même … Vers 11h00, j’embarque avec 3 autres personnes pour revenir à mon point de départ. On dépose une première personne, chargée de 2 caisses de bière et d’un sac de glaçons, au milieu de nulle part sur un îlot. Seuls quelques buffles l’attendent.

Nous repartons. J’ouvre ma sacoche pour regarder l’heure sur mon portable … et m’aperçois que je l’ai laissé à charger au café. Ce n’est pas possible ce matin. Je préviens le jeune pilote en mimant l’oubli de mon portable. Il comprend. Haka2 commence à rire jaune à force d’être trimbalé de barque en barque.

Il dépose le couple sur cet îlot perdu et retourne sur le continent côté cambodgien. Je remonte fissa chercher téléphone et chargeur. Et on repart. Enfin, on essaie de repartir. J’entends un méchant bruit alors qu’il accélère pour quitter la plage. L’hélice s’est barrée. Non, mais c’est un gag. Ou, c’est la caméra cachée qui est de retour. Le jeune téléphone. Puis il remonte au village et revient avec un machette et une nouvelle hélice qu’il fixe en s’aidant de sa machette.

Une fois fixée et attachée avec un bout de fil de fer, la nouvelle hélice a l’air de fonctionner. C’est reparti mon kiki. Revenu à mon point de départ et une fois vélo et sacoches déposés à terre, il me demande 10$. Devant mon refus catégorique, il essaie de négocier pour que je paie en Riel cambodgien. C’est bien essayé mais, comme je n’ai payé que 2,65$ à l’aller, ce sera le même tarif au retour. Ce coin est aussi tortueux que le parcours du Mékong. Il est plus de midi quand je reviens à mon point de départ sur la plage du débarquement. J’aurais dû partir à droite vers la petite bande de sable au pied de la colline. Mais je suis allé en face !

Aucune barque n’est prête à partir. Je remonte au village et m’arrête déjeuner à la table commune dans une gargote. J’explique au patron que j’aimerais bien me rendre enfin sur l’île du con. Il passe un coup de fil et, quelques instants plus tard, un gars arrive. J’embarque à nouveau mais sur une barquette. Je m’accroche au bastingage vu que ça secoue pas mal avec les remous. Manquerait plus que Haka2 ou une sacoche se barre à la baille.

Je pose enfin pied sur l’île Don Khon. Mais, il me faut ensuite grimper un escalier pentu avant de pouvoir rouler un peu. J’emprunte une jolie piste bétonnée qui traverse l’île de part en part. Je croise quelques touristes occidentaux à vélo. Cela me fait bizarre après ma traversée du Vietnam et du Cambodge en ne voyant que des autochtones.

Avant de me rendre dans le village principal de Khong, je bifurque pour aller boire un café au bord de la plage le long d’un bras du Mékong.

Puis je me dirige vers Khong où existe encore une ancienne voie ferrée.

Après avoir visité un GuestHouse avec piscine à 28$ la nuit, je me trouve un endroit plus modeste sans piscine, sans clim mais avec ventilo à 6$ la nuit. Parfait. Après avoir fait ma lessive et huilé Haka2, je me pose dans le café-restaurant qui gère ce GuestHouse. Il est l’heure de trinquer à cette incroyable matinée de con avec ma première bière Beerlao. Santé !

Je me pose pour régler quelques affaires courantes avant de partir dîner. J’évite les terrasses à touristes, pas très nombreux finalement, en bord de Mékong, Je trouve une gargote côté terre. Une table est occupée par un couple laotien; une autre par un homme âgé, occidental, assis seul en train de siroter sa bière. Je m’installe à une autre table. Le patron me donne le menu mais je n’ai pas pris mes lunettes. Je dois me dire à haute voix : « Mais quel con, j’ai pas pris mes lunettes ! ». Le gars m’interpelle en français en me disant de prendre les siennes. Finalement, je m’installe à sa table et nous passons la soirée à discuter. Il se nomme Roger, 68 ans, ancien du Crédit Agricole dans le Sud-Est, originaire de St-Martin-de-Crau en Camargue, cycliste sur route et en vadrouille pendant 3 semaines dans le coin. Donc quelques points communs pour passer une agréable soirée. Je rentre dans ma chambre pour terminer cette laborieuse journée.