J141 – jeudi 20 avril – Don Khon / Muang Khong

Ce matin, c’est l’envie d’uriner qui me réveille à 4h du mat’. « Une bière ça va, trois bières bonjour l’état des draps ! ». Evidemment, après je me rendors et ne me réveille qu’à 6h00. Aucune importance ce matin vu que je vais me la jouer cool et me balader d’île en île. A 6h30, je quitte ma chambre.

Vu l’heure matinale et l’endroit touristique, il n’y a pas grand monde dans la rue à cette heure-ci. Je pars me balader à la pointe nord de cette petite île que je n’avais pas visitée hier. Un jeune baigneur est déjà dans l’eau alors que le soleil se lève à peine.

Je traverse ensuite le temple en suivant cette dalle de béton qui permet de circuler tranquillement sur cette île.

Je reviens vers le fleuve et comprends pourquoi cet endroit a été nommé les 4.000 îles. Ils ont dû recenser toutes ces îles microscopiques avec un arbre dessus. Et, effectivement, il y en a un sacré paquet entre les différents bras de ce Mékong tentaculaire.

A 7h00, je quitte l’île de Don Khon pour aller sur celle de Don Det. J’y accède par l’ancien pont du chemin de fer qui est devenue une voie 2 roues. Et oui, il n’y a aucune voiture sur ces petites îles et, ma foi, que c’est agréable.

En-dessous de ce pont, la barque fluviale est déjà bien chargée et attend l’heure pour rejoindre sa destination.

Par contre, les terrasses des cafés et restaurants sont encore vides. D’ailleurs je n’ai pas pu déjeuner sur cette île. Tout le monde roupille.

Sur cette île de Don Det, c’est aussi très calme. Mais, j’arrive à trouver une gargote ouverte pour y déjeuner d’un plat de haricots frits à la poêle. J’ai dû me planter dans la commande ou la patronne est aussi bien réveillée que moi. Je me balade ensuite dans la rue longeant le fleuve. Cette ile est plus sauvage que l’autre bien qu’elle commence, hélas, à s’ouvrir aussi aux touristes. Des Guesthouses et Hôtels sont déjà construits et d’autres suivent.

Mais la quiétude matinale est des plus agréables. Quelques vaches paissent alors que des gamins sont déjà à l’eau tandis que des barques naviguent sur le fleuve. Je me trouve une petite terrasse pour y boire un café au lait en sachet. Ce n’est pas ça qui va me réveiller. Les cafés vietnamiens me manquent …

Je remonte ensuite vers le nord de l’île en suivant toujours le fleuve avec ces paysages de magnifiques arbres perdus au milieu des eaux. Celui-ci a la forme d’un gastéropode marin.

Vers 8h30, j’arrive à Hua Det au bout de l’île. C’est de là que partent des barques dans toutes les directions. Cette fois-ci, il ne faut pas que je me plante. Je réserve un billet pour l’île de Don Som. Le départ est prévu à 9h20. J’ai un peu de marge. Je pars me balader de l’autre côté qui est beaucoup plus sauvage. Puis je reviens à mon embarcadère. Entre-temps, de nombreux backpackers (touristes avec sac à dos) sont arrivés. La plupart parte vers Ban Nakasang sur le continent pour rejoindre Pakse en bus. C’est un peu le bordel à l’asiatique mais, comme d’hab’, tout se fait dans le calme et la sérénité. A 9h20, je suis le dernier sur le quai mais j’embarque comme prévu. Je quitte Don Det et ces grands hôtels qui gâchent un peu la quiétude des lieux.

Haka2 se retrouve seul à l’avant de la barge à 2 barques et peut admirer le paysage.

Quelques minutes plus tard, je débarque sur Don Som, une île toute en longueur. Là, il n’y plus aucun touriste. Donc plus aucune piste bétonnée. Je suis un chemin de terre parallèle au fleuve côté est. je traverse des rizières asséchées. Le contraste est saisissant avec les 2 autres îles.

Cependant, je passe devant de charmantes maisons aux couleurs chatoyantes. Il y en a des bleues, des vertes … et des pas mûres ! Vers 10h00, je m’arrête dans l’une d’elles pour y boire, cette fois-ci, un vrai café servi sous la maison à la fraîche et dans les courants d’air.

La vue sur le fleuve est toujours aussi belle avec toutes ces petites « îles » qui le parsèment. Sur ces chemins de traverse, je croise de nombreux enfants également en vacances comme au Cambodge. Les « Hello ! » ont fait place à « Sabadi ! » le bonjour local et, de temps en temps, à des checks à mon passage. Je me régale à nouveau à rouler dans ces superbes paysages. Tout est calme. Pas un bruit. Les gens sont paisibles. Beaucoup regarde le temps qui passe allongé dans un hamac. Que cela fait du bien …

Un peu plus loin et donc un peu plus tard, j’entends de la musique. D’ailleurs, dans tous ces pas, la musique est très présente. Dans quelques maisons, de grosses enceintes sont installées. Tout le voisinage en profite. Dans ce cas, il s’agit d’un « festival » d’après ce que me dit l’homme debout à la chemise bleue bariolée qui me salue. Il s’occupe de l’animation. Il m’invite à se joindre à la fiesta alors que les convives sont à table et picolent bien qu’il ne soit que 10h30. Quant à moi, je me contenterai d’un verre de bière bien frais.

Je ne m’attarde pas trop vu que de charmantes femmes m’invitent à danser et de charmants hommes à boire. Le chemin est cabossé. La chaleur est présente. La route m’attend. Les vitesses ne passent toujours plus. Plus loin, les rizières irriguées sont en train d’être moissonnées à la serpe.

Sur cette sente, je croise quelques scooters mais aussi marcheurs, tout du moins marcheuse en mode pieds nus. Sur la gauche est stationnée une machine qui permet de se rendre dans les rizières avec ses roues crantées.

Vers 11h00, je parviens au bout de cette île. A l’ouest se trouve l’embarcadère pour se rendre sur l’île de Don Khong. A part quelques maisons, le coin est paumé. J’ai bien peur de poireauter un moment avant de pouvoir traverser. Quand j’arrive sur zone, j’aperçois un jeune allongé dans son hamac. C’est le pilote qui attend la clientèle. Me voici donc. Je m’excuse de le réveiller en plein boulot. Nous embarquons.

Cette fois-ci, les barques sont dépareillées. Mais cela n’empêche pas la barge de nous mener à bon port. Le pilote gère son affaire tranquillement. Chacun doit connaître le fleuve comme sa poche. Cela semble facile mais, vu les courants, cela ne doit pas être si aisé je cela à manœuvrer. Malgré cela, hier, un des pilotes conduisait, non pas comme un pied, mais avec ses pieds.

En fin de matinée, j’aborde sur la dernière et la plus grande île de Don Khong. Celle-ci est reliée au continent par un pont. Je préfère continuer mes pérégrinations insulaires. C’est trop agréable. Cependant, sur celle-ci, une route bitumée la parcourt. Je prends alors un chemin en latérite le long du fleuve. Je m’arrête déjeuner dans le village principal de Muang Khong. Au menu unique, ce sera noodle soup. Bien qu’à l’écart du fleuve et des restaurants avec terrasse qui n’attirent pourtant pas grand monde, celui-ci est blindé. Je pars ensuite à la recherche d’un hébergement. La chaleur est accablante. J’ai envie de me poser et de profiter encore et encore de ce calme avant de retrouver le continent et les routes à bagnole. Je déniche un GuestHouse charmant en bordure de fleuve. La nuitée est à 150.000LAK (8€) avec air cond. Parfait.

Alors que je sors sur le balconnet pour étendre mon linge, un vieux laotien au grand gabarit, torse nu, assis sur sa chaise devant sa chambre contiguë à la mienne, m’interpelle en français. Il se présente et commence à engager la conversation. Il se nomme Philippe. C’est un ancien directeur d’hôtel du groupe Accor. Depuis 11 ans, il est revenu s’installer sur la terre de ses ancêtres dont le père était instituteur français puis militaire en tant que traducteur sur la base aérienne qui se trouvait sur cette île. Nous papotons un moment avant que chacun ne parte siester. Nous nous retrouverons le soir pour dîner dans le restau avec terrasse donnant sur le fleuve qui se trouve juste en face. La soirée se termine devant un café arrangé glacé après quelques bières. Il est temps de rejoindre mes pénates après cette journée cool à vagabonder en suivant les méandres du Mékong.

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