J149 – jeudi 27 avril – Pakxong / Phakkagna

Le jeudi, c’est comme le mercredi : réveil aux aurores. Alors que 6h du mat’ vient juste de sonner aux cloches du temple hindouiste, je suis déjà prêt à partir pour cette nouvelle longue étape. Je quitte Soukmeexay GuestHouse, agréable et situé en plein centre. Aujourd’hui, comme hier, je n’ai pas besoin de tracer ma route. Je n’ai qu’à suivre la route 13 jusqu’à Savannakhet qui se trouve à 74 kms. J’aurais pu rejoindre puis suivre le Mékong. Mais, en sus de quelques kms, c’est surtout d’emprunter une mauvaise piste sur une quinzaine de bornes qui m’a freiné dans mon élan. C’est une info donnée par Sergio à Henriet & Chris qui me l’ont retransmise.

J’avale quelques bananes avant de partir. J’ai prévu de tracer cette route au plus vite et de ne pas m’arrêter manger de soupe. Je fais juste un arrêt au stand, tenu par un girly boy peut-très thaï, « galettes de riz & brioches » à la sortie de la ville. Je retrouve ensuite la même configuration qu’hier avec cet axe au bitume toujours aussi traitre et ces bus chargés comme des mules.

Je double également quelques motoculteurs dont celui-ci à la remorque bleue et l’ombrelle rose.

Puis celui conduit par une barrique bleue.

Et enfin ce chargement d’acajou au bois si rouge.

Je traverse à nouveau de nombreux villages où les enfants se rendent à l’école et où de magnifiques arbres colorés assurent un bel ombrage.

En milieu de matinée, je m’arrête au stand boisson. En prononçant le mot magique café dâm et montrant en plus la photo d’hier avec ce beau café noir glacé, j’obtiens enfin ma boisson désirée. Comme ces deux jeunes collégiennes, je pourrais sortir de ma zone de confort et essayer ces boissons colorées. Mais cela ne m’inspire pas trop … Je préfère rester sur des valeurs sûres et certainement moins chimiques.

Je repars alors qu’il ne me reste à peine 10 kms pour arriver dans cette grande ville de Savannakhet. J’ai coché les 3 magasins de vélo repérés sur mes cartes. J’espère trouver mon bonheur, en l’espèce une chambre à air, d’autant plus que mon pneu était légèrement dégonflé ce matin. Il faudrait que je puisse enlever la saloperie rentrée dans le pneu. J’arrive en ville vers 10h30 et me dirige vers le 1er point. Le magasin n’existe plus. 1-0. Balle au centre. Je tournicote ensuite pendant une bonne demi-heure pour trouver le second. Je demande à droite et à gauche dans ce quartier près du Mékong mais queue de chique. Cependant, je tombe sur des peintures de street-art. Je décide de partir à la découverte de ces fresques murales. Je reprendrai mes recherches vélocipédiques après. En voici quelques unes.

Les femmes
Les enfants
Les enfants et la maman
Thierry-la-fronde
Le pousse-pousse et la scooter
La gargote

Finalement, j’arrive à dénicher ce vélociste sans aucune enseigne et installé dans un tout petit local sombre. C’est un vieil homme qui tient cette boutique de 3m2 encombré d’un sacré bordel. Je lui montre mon pneu avec la dimension dessus et la valve de la chambre à air. Il part dans sa caverne et revient avec un sachet doré contenant une chambre à air. Je paie (cher) ce bien précieux et repars sans vérifier son contenu. J’oublie aussi de photographier l’endroit. Je me sens quelque peu mal à l’aise avec le comportement de cet homme. Sentiment étrange de me faire arnaquer. J’essaie quand même de trouver le 3è magasin mais celui-ci ne vend que des vélos. Il est bientôt midi. Je m’arrête déjeuner dans cette zone aux nombreuses entreprises où je suis arrivé. Je prends du poisson-chat pour changer un peu, accompagné d’une marmite de riz. En partant, je remarque ces bonbonnes d’alcool contenant de drôles de bestioles (geckos, chauve-souris, crotale, varan, …). Je m’abstiens. Ni absinthe, ni tords-boyaux.

Après ce bon repas, je reprends la route sous le cagnard. Je me dirige vers le bord du Mékong pour le remonter vers le nord. Au premier temple, je mets le clignotant à droite. Je me trouve un endroit ombragé et me pose pour une trentaine de minutes. La sonnerie retentit. Je mets quelques secondes à émerger. Le réveil est compliqué. Cela faisait un bail que je n’avais plus siester dans un lit en fin d’étape. Il me faut repartir pour me rapprocher de la ville de Thakhek à plus d’une centaine de kms au nord.

Je retombe sur le majestueux Mékong. La température y est plus supportable. En sortant de la ville, je passe sous le pont qui permet de rejoindre la ville de Mukdahan, sise en Thaïlande. Bangkok est distant de 650 kms d’ici. Je pars à l’opposé et n’y reviendrais que dans 50 jours si tout va bien.

J’emprunte effectivement une mauvaise route bitumée longeant le fleuve. Cependant, après avoir parcouru une dizaine de bornes, je dois rentrer à l’intérieur des terres pour éviter une zone sablonneuse. Des pistes permettent d’y accéder et de raccourcir l’itinéraire mais je préfère ne pas prendre de risque. En ce début d’après-midi, la chaleur est à nouveau étouffante. De plus, la route traverse des collines. J’ai repéré un hébergement mais en revenant le long du Mékong. Cela va être chaud patate. Auparavant, j’aperçois un pêcheur qui est au frais dans l’eau pour attraper des poissons-chats au carrelet. Et ça marche ! Juste au moment où je m’arrête, il vient d’en choper un.

Je le laisse à ses occupations et continue mon chemin sous un soleil de plomb. Alors que je traverse un village, je repère un stand boisson. je m’y arrête pour commander un jus de canne à sucre glacé. Juste à côté de ce stand, il y a une pancarte … GuestHouse ! Je récupère ma boisson glacée, me dirige vers la maison d’à côté, pousse le portail, hèle un jeune homme qui roupille et me fait ouvrir une des 4 chambres avec ventilo mais sans clim. Celle-ci est 2 fois plus chère comme au Cambodge. De plus, cette fois-ci, c’est la wi-fi qui manque. Décidément, il y a toujours un truc qui cloche. Je me douche, fais ma lessive et vais l’étendre au fond du jardin qui donne dans la campagne jaunie.

Ensuite, je me décide à ouvrir mon paquet cadeau. Effectivement, mes impressions étaient bonnes. Ce vieil enfoiré, pour rester poli, m’a refilé une chambre à air avec une valve VTT qui risque fort de ne pas entrer dans ma jante.

Fin imprévue de cette longue étape de 100 bornes pile-poil. Demain, je serai à 90kms de Thakhek en suivant le fleuve.

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