Comme d’hab’, réveillé à 5h30, parti à 6h00. Le soleil pointe le bout de son nez. La température est idéale. Je prends la route QL279 d’entrée et je monte le col les doigts dans le nez. « Non je plaisante, car ça se passe pas ainsi.» comme le chantait Zebda. En fait, j’ai été réveillé vers 1h00 du mat’ par le bruit de la pluie qui fracassait le toit en tôle ondulée. Je sors dans l’appenti qui donne sous le hangar. C’est le déluge. De plus, mes affaires ne sont toujours pas sèches. Je fabrique un support avec les tringles servant à tenir la moustiquaire. Je les étends dessus une fois mon support positionné devant le ventilo. Je peux me recoucher. Je repartirai avec des fringues sèches. J’ai évidement du mal à me rendormir avec tout ce ramdam. Finalement, j’attends que la pluie se calme. Je quitte cet endroit à 8h00. J’aurais fait ma grasse mat’ en ce dimanche matin.

Je retourne en ville pour m’acheter un Bánh bao, au même endroit qu’hier soir, en guide de p’tit déj’. Sur ces entrefaites, un nouveau grain s’abat. Je patiente à l’abri en attendant que ça se calme. La journée s’annonce humide.

Je pars à droite dans la rue principale traversante. Je sors de la ville puis roule un peu avant d’apercevoir sur une borne kilmétrique que je suis la route QL6B ! Cette route longe la rivière vers le sud. J’ai zappé de faire demi-tour en ville. Cela commence fort. Je n’ai plus qu’à faire demi-tour, revenir à mon point de départ et reprendre la route QL279. Cette fois-ci, je vérifie sur mon iPad-GPS, laissé au fond de ma sacoche avant à cause de la pluie, que je suis dans la bonne direction. Effectivement, après avoir roulé à peine un km, la route commence à s’élever. Finalement, j’aurais fait un bon échauffement pour me mettre en jambe. C’est parti pour un petit moment. J’aperçois quelques maisons isolées dans la montagne.

Cette fois-ci, la pente est régulière. Ça grimpe entre 8 et 10%. Je suis tout à gauche. La pluie a cessée après la sortie de la ville. Par contre, c’est légèrement humide et brumeux. De temps en temps, un panneau confirme que ça grimpe sec. Je monte alors en danseuse pour soulager un peu les cuissous.

Autant dire que je ne croise pas grand monde bien que, en ce dimanche, la majorité des magasins était ouvert en ville. Et que je ne croise que des paysans qui partent aux champs. Là, je dois dire qu’il faut être sacrément vaillant. Ils viennent à scooter, le dépose en bord de route puis grimpe je ne sais où sur des sentes sacrément pentues. Respect !

Malgré la mauvais temps, je prends le temps justement d’admirer ces paysages montagneux. Quelques fermes sont disséminées à travers ces monts. En grimpant, je me pose la question de savoir comment accéder à celle-ci en bas à gauche.

Après 11 kms de grimpette, j’arrive en haut de ce col. Il est déjà 10h30. Le plus dur de la journée est derrière moi. J’attaque la descente qui ne va pas durer bien longtemps.

En effet, je retrouve des routes au profil de ces derniers jours : des enchaînements de petites descentes et de gros raidards. Alors que je roule sur une partie relativement plate, j’aperçois des points blancs sur ma gauche. « Mais qu’est-ce donc ? » m’interro-je. Je m’arrête. Ce sont des paysan.nes qui ont grimpé par une sente sur la gauche et qui font des plantations sur le flanc d’un mont hyper pentu. Hallucinant !

Arrivé dans la ville de Minh Thāng dans une petite vallée à l’intersection de la QL279 et de la QL6, je prends ma pause syndicale dans un café « écolo ». J’accompagne mon café d’un gâteau et de quelques graines. Je suis paré pour la seconde partie de matinée.

Il est temps de repartir. Je retrouve ma route QL279 sous un crachin breton. Je me dirige maintenant vers le village de Tuân Giáo aux confins de plusieurs vallées. Dans ces montagnes, toutes les habitations sont construites en bois. Il y en a d’anciennes avec de simples planches et un astucieux système de rangement de vêtements à l’extérieur …

… et d’autres plus récentes avec de beaux panneaux sculptés.

Je grimpe à nouveau pour sortir de cette petite vallée et quitter ce village aux toits multicolores.

Je poursuis ma route jusqu’au prochain village pour y déjeuner. Il est déjà plus de midi. Alors que je regarde les panneaux à la recherche du mot magique « Cóm », j’aperçois une femme à scooter à l’arrêt. J’en fais de même. Je sors mon iPhone pour la photographier avec son joli casque rose posé sur le chignon carré typique du coin. Je pense que l’utilité du casque doit être nulle. Mais bon … Je ne dis rien vu que je roule sans, excepté dans les grandes villes.

Je m’arrête ensuite entre 2 panneaux « Cóm ». Choix comélien ! Une femme dans celui de droite me hèle. J’y entre. Je commande du riz et du poulet (Gao et Ga). Et je me retrouve à nouveau avec des plats pour 2 personnes. Je suis si maigre que cela ?

J’ai droit en plus à des pousses de bambou que je trempe dans la coupelle avec le sel et les épices. L’autre est pour la viande que je mets dans mon petit bol avec le riz et le poulet. De la main droite je tiens mes baguettes pour attraper les morceaux de poulet et, de ma main gauche, la cuillère pour manger le riz. C’est tout un art ! Par contre, l’addition est, comme le contenu de la coupelle, légèrement salée (100.000VND soit 4€). Ce n’est pas cher vu d’Europe mais, ici, un plat poulet-riz est à 40.000VND en moyenne. Mais vu que je vais faire 2 repas avec, cela relativise. Après ce plantureux déjeuner, il me faut reprendre la route. Je sors du village. Je traverse la rivière Nâm Hua qui permet d’irriguer toutes ces rizières.

La route s’élève à nouveau pour quitter cette vallée. Je ne cherche même pas d’endroit où siester. Je suis à 20kms du terme de cette étape. Je trace la route au plus vite. Je n’ai qu’une hâte : poser mes affaires trempées, me doucher et dormir ! Les bornes indiquant Dên Biên Phu font leur apparition. Celles-ci m’indiquent 49 kilomètres, mon chiffre fétiche. Plus que 9 kilomètres et je serai arrivé à Mùong Àng.

Je compte les bornes. La route est relativement plate. J’envoie du lourd. Vers 14h30, j’entre en ville. Je sors le radar pour détecter un Nhá Nghi. J’en trouve un presque à la sortie de la ville. Des gamins m’accompagnent à vélo. L’un d’eux est le fils de la proprio. Vu l’heure, je lui laisse la charge d’aller réveiller sa mère. La chambre est correcte et au tarif conventionnel de 200.00VND. Je me pose enfin.
Après une bonne douche bien chaude, une grosse lessive et une méga sieste, il est l’heure de partir à la recherche d’un café pour me poser. Je rentre avant la nuit pour diner de mes restes. Demain, je devrais être à Dên Biên Phu puis il me faudra grimper un nouveau col avant d’arriver à la frontière. J’espère que tout se passera bien. De toute façon, il me faut quitter le Vietnam demain. Fin de cette journée humide et montagnarde avec 84 kms, 2.162D+, 1.934D- au compteur Mapy.cz