J171 – samedi 20 mai – Repos à Muang La

Comme tous les matins depuis un bon moment maintenant, je suis réveillé au lever du soleil. Mais, comme quand j’étais plus jeune et faisais mon réveil le dimanche matin pour avoir le plaisir de me rendormir, je n’ai pas à me lever. Je peux me rendormir en toute tranquillité. Pas de p’tit déj’ à improviser, pas de sacoche à boucler, pas de Haka2 à charger, pas de pneu à regonfler, pas de route à tracer. REPOS !!! J’émerge à nouveau vers 7h30. Je me dirige vers la terrasse. Le patron émerge à peine également. Je lui commande une papaya salade, notre p’tit’ déj’ préféré avec Nico en Thaïlande, accompagné d’une portion de riz.

Par contre, j’ai oublié de prononcer les 2 mots magiques « No spicy ». Le boss doit me prendre pour un laotien vu que ma salade est bien pimentée. Ça passe quand même. En parlant du patron, je viens de retrouver l’expression « ne pas perdre la face » correspondant à certaines attitudes typiquement asiatiques. Notamment, lorsque j’ai été refoulé dans des hébergements alors que je venais de réveiller le gérant, lorsque je me suis fait envoyer sur les roses alors que je négociais un prix à la baisse, lorsque hier j’ai poireauté une vingtaine de minutes à son comptoir avant que je lui propose un prix acceptable, … Comme les thaïs, personne ne vous dira jamais « Non. ». Ils vont vous envoyer n’importe où, vous faire un signe de la main pour dire que c’est plus loin ou un autre signe pour vous envoyer paître. Après ce premier repas de la journée, je vous emmène faire le tour du propriétaire. Voici donc ma petite maison de Schtroumpf. La mienne est la verte.

Elle donne sur la rivière qui se trouve devant mon palier. Devant, des bungalows peuvent accueillir des clients qui viennent déjeuner. Mais ce sont surtout ceux les pieds dans l’eau qui sont privilégiés. Sur la droite au loin, j’aperçois le temple bouddhiste du village. Cela faisait un moment que je n’en avais plus vu.

Vu de derrière, la clim’ forme une verrue pas très esthétique. Sur le côté à droite se trouve le restaurant et sa grande terrasse ventilée.

Je vous fais maintenant la visite de l’intérieur de cet hébergement pour le moins original. Je vous présente la pièce à vivre avec son grand lit nuptial.

Sur la gauche en rentrant se trouve le coin bureau.

Et, sur la droite, le coin toilette (avec le robinet qui ne fonctionne toujours pas). De toute façon, il y a toujours un boggue quelque part.

Je passe ma matinée à bien nettoyer Haka2 avant la dernière ligne droite qui va nous emmener toujours plus au sud en passant par Luang Batang, Vientiane la capitale laotienne jusqu’à Bangkok la capitale thaïlandaise. Je me fais également une épilation au rasoir des jambes en évitant la brûlure au mollet. A ce sujet, ma tata Gene a été efficace car la cicatrisation s’est opérée sans problème et sans douleur. Je mets aussi à jour ma carte routière asiatique en stabylotant les dernières étapes. Et puis, je monte au village à la recherche d’un coiffeur. Mais je n’en trouve pas. Je vais également visiter le temple avant d’aller déjeuner d’une soupe et rentrer pour une grosse sieste.

L’après-midi, je profite de ce temps libre pour passer des appels téléphoniques à la famille. En résumé, toutes les choses que je ne prends pas le temps de faire après une étape. Mais que cela fait du bien de ne rien faire ! En lisant le Libé d’hier sur les dramatiques incendies au Canada, je voulais aussi revenir sur ce sujet du dérèglement climatique. Notamment lorsque j’évoquais cette problématique d’eau dans les 2 autres GuestHouse. Comme l’écrivaient les scientifiques dans leurs nombreux rapports sur les conséquences de ce dérèglement causé par l’activité humaine, notamment depuis l’industrialisation à marche forcée des pays occidentaux (pour les sceptiques, c’est FACTUEL), les premiers touchés seront les pays pauvres.

A travers ce voyage, je le constate avec, notamment, ces fortes chaleurs (tous les records de chaleur en Asie du Sud-Est en cette période viennent d’être battus), ces pénuries d’eau, ces incendies non maitrisés, … Et, ici, les habitants n’ont ni climatisation, ni eau courante, ni appareils électroménagers comme je le disais hier. Ils subissent de plein fouet l’incurie de nos politiques depuis des décennies quant à la mise en place d’une transition écologique, solidaire et sociale. « Encore des mots, les mêmes mots ! » comme le chantait Dalida (quelle culture musicale !). Et pour les plus démunis : « Encore des maux, toujours des maux, les mêmes maux ! ». RÉVOLUTION BORDEL !!!

Sur ces nouvelles réjouissantes, je pars dîner en tête-à-tête avec moi-même sur ma terrasse solitaire.

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