J181 – lundi 29 mai – Sakai / Vientiane

180 jours soit presque 6 mois déjà que je suis parti de Blagnac. Cela fait quand même un sacré bail. Pour en revenir au quotidien, c’est à nouveau l’orage qui m’a réveillé à 3h45 du mat’. Des hallebardes sont tombées pendant 30’. Une fois l’orage passé, je me rendors pour me sortir du lit à 6h00 du mat’. Ce matin, je n’ai pas la pression pour rouler à la fraiche. L’étape sera courte et je devrais arriver à la capitale en milieu de matinée. A 6h30, je quitte ce GuestHouse plus que passable.

A ce propos, je vous présente ma salle de bain pour le moins rudimentaire : pas d’évier, pas de tuyau lave-fesse, pas de chasse d’eau. Mais, dans celle-ci, j’avais un tuyau de douche.

Je repars sous un beau ciel bleu. « Après la pluie, le beau-temps ! » comme dit l’expression populaire. La capitale se trouve à une quarantaine de kms à l’est en suivant toujours les rives du Mékong. Pour une fois, je pars avec le soleil dans les yeux. Après quelques kilomètres à l’intérieur des terres, je rejoins le fleuve. Les cailloux affleurants ont pratiquement disparu.

Je traverse quelques villages mais sans m’arrêter. En effet, j’ai déjà déjeuné avant de partir. Hier soir, en guise de dîner, j’ai acheté des brochettes avec du riz gluant. Et le jeune couple qui m’a servi n’y a pas été de main morte. En plus d’une brochette offerte, ils m’ont servi une sacré dose de riz. En guide de dessert, j’avais acheté un sachet de Chocapic thaï. Et ce matin donc, j’ai fini le riz avec mes croquettes chocolatées. Cela change de la soupe. Je poursuis ma route encore relativement calme alors que ce panneau m’interpelle. C’est la 1ère fois que je le vois alors que je vais quitter le Laos.

En m’approchant de la capitale, ce sont ensuite quelques demeures bâties au bord du Mékong qui attirent mon attention. Cela me change des cabanes en bois ou en osier. J’aimerais bien savoir qui habite ces somptueuses demeures et quel est leur métier.

Après une pause café en cannette, je poursuis ma route à bonne allure malgré son état à nouveau chaotique avec pas mal de trous remplis d’eau. C’est quand même étonnant alors que la capitale se rapproche et que la circulation devient un peu plus dense. Ce n’est pas non plus la rocade toulousaine aux heures de pointe … Un stand attire à nouveau mon attention. Dans des sachets en plastique suspendus, des serpents ou couleuvres et d’autres poissons tournicotent en rond. Est-ce pour les manger ou pour décorer dans un aquarium, je ne le saurais pas malgré ma demande (et mimes) à la jeune femme.

En évoquant le plastique, cela me fait penser à l’article de Libé d’il y a quelques jours. Un sujet traitait notamment de cette pollution à Bali, pollution qui m’avait particulièrement frappé à mon arrivée en Asie du Sud-Est.

Extrait de l’article de Libé : Comme le dénonce l’ONG Greenpeace, l’essentiel, pour les «grands groupes intégrés verticalement du secteur des combustibles fossiles, tels qu’Aramco, Total, Exxon et Shell», est d’investir massivement dans la production pétrochimique et plastique, afin de trouver de nouveaux débouchés. Alors que les pays réduisent leur dépendance aux hydrocarbures, programment l’interdiction des véhicules à essence et diesel, ces multinationales font face à une «incertitude existentielle» que le plastique vient combler. Et les géants de la chimie et de la pétrochimie, comme Dow, BASF ou Ineos, font tout pour préserver leur poule aux œufs en plastique doré. Leur credo, afin de pouvoir continuer à produire toujours plus ? «Mettre l’accent sur le recyclage et le comportement des consommateurs (par exemple « ne pas jeter de déchets »)» et exercer un lobbying en ce sens auprès des décideurs politiques, estime l’Atlas du plastique, publié en 2022. Cela alors même que «des documents internes à l’industrie datant des années 70 montrent que les producteurs savaient déjà que le recyclage n’était pas une solution acceptable», s’insurge Human Rights Watch.

Cette pollution est présente partout dans tous ces pays traversés. C’est vraiment catastrophique. Cependant, j’avais été agréablement surpris en traversant les montagnes du nord Vietnam et du Laos. Cette présence de saloperies partout dans les fossés et dans les villages y étaient beaucoup moins importantes. Peut-être que ces peuples des montagnes (Hmong, Akha, …) sont beaucoup plus respectueux de leur environnement que les autres ethnies. Pour appuyer ces propos, je n’ai pas besoin de faire beaucoup de kms pour tomber sur des décharges à l’air libre en bord de route et du Mékong. Et, forcément, tout ce merdier finira un jour à la mer.

Peu après 9h00, j’entre dans Vientiane en empruntant un cheminement en construction le long du Mékong. Que c’est agréable d’entrer dans de grandes agglomérations en longeant un cours d’eau. Il faut dire aussi que cette capitale de 1 million d’habitants n’est vraiment pas impressionnante. Et que les buildings n’y ont pas encore poussé comme des champignons.

La première chose que je fais en arrivant dans le centre est de trouver un vélociste. A part huiler la câblerie et tenter de régler les butées, il ne me change rien. Il me dit qu’il faudrait changer toute la distribution (câblerie, K7, chaîne voire dérailleur). Je ne vais pas me lancer dans une telle opération alors que je rentre sur Bangkok. J’essaierais de vendre Haka2 en l’état. Sinon il faudra que j’envisage de le rapatrier et que je me charge de le remettre en l’état dans mon atelier. Je pense que le plus ardu est derrière moi. Et j’espère que ça tiendra jusqu’au bout.

Ensuite je vais me boire un bon café dans un vrai café. J’en profite pour choper la wifi, repérer les endroits à visiter et trouver un hébergement bon marché. Je m’y rends. Il se nomme « TT Hostel » mais c’est, en fait, une petite auberge de jeunesse récente … tenue par un couple de vieux français. Après avoir acheté un repas dans un stand, je déjeune et sieste à l’hôtel. En milieu d’après-midi, je pars me balader en ville. Il fait une chaleur étouffante. Je vais à pied jusqu’au Chao Anouvong Park, un grand parc tout en longueur, ceinturé par 2 boulevards, parallèle au Mékong. La statue de Chao Anouvong (1767-1829) fait face au Palais Présidentiel. Ce fût le dernier roi du LAO Kingdom of Vientiane.

Cette statue est surtout riginale de par les innombrables statuettes de chevaux et d’éléphants qui ceinturent son piédestal.

Dans ce parc, se tient également un énorme marché de nuit. Je le traverse alors que les marchands du temple installent leurs stands. Pour amener leur camelote, la plupart des vendeurs conduisent de vieilles pétrolettes puantes et pétaradantes. De plus, ce ne sont que des stands de fringues, montres, lunettes, … de contrefaçon. Toutes les grandes marques occidentales (Versace, YSL, Dior, Vuitton, Nike, … etc …) y sont présentes. C’est à l’image de cette ville : complètement anachronique. De nouveaux bâtiments sont construits au milieu de vieux quartiers délabrés. Je dîne dans le marché alimentaire avant d’aller admirer le coucher de soleil sur le Mékong … et la grande friche au pied de la ville !

Fin de cette petite journée tranquille.

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