J182 – mardi 30 mai – Repos à Vientiane

Nuit horrible dans mon auberge de jeunesse. Entre 2 nanas qui ont discuté jusqu’à pas d’heure, des gonzes qui sont rentré tard en faisant un boucan d’enfer, la lumière du couloir restée allumée et, cerise sur le pompon, le mec dans le lit du dessous qui a regardé son écran avec sa loupiote allumée jusqu’à 0h40 et qui faisait bouger le lit (en se branlant ?), la nuit fût courte. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir demandé d’éteindre sa lumière. Pour une journée de repos, je suis servi. A 5h00 du matin, j’ai moi aussi pris grand soin de réveiller la chambrée après avoir pris un malin plaisir à faire du bruit avec mes sacoches, secouer le lit, laisser ma lumière et celle du couloir allumée.

Vers 5h30, je pars à pied faire le tour du centre et des temples à visiter. Le ciel est menaçant ce matin. L’air est lourd. Cela sent l’orage. Je me rends d’abord au Patouxai distant de 2 kms à pied. Ce monument ressemble étrangement à l’arc de triomphe parisien. Le Patouxai, également appelé « Porte de la Victoire », a été construit dans les années 1960 d’après les plans de l’architecte Tham Sayasithsena … qui avait fait ses études à Paris. A chaque niveau se trouve une boutique de souvenirs réservée aux touristes mais, à cette heure indue, tout est fermé. Les oiseaux que l’on voit tournicoter autour sont des hirondelles. Ici, elles n’ont pas encore disparu comme dans la plupart de nos villes. Pour rappel, l’hirondelle était l’emblème de notre liste ECOSOL (Écologie, Solidarité, Citoyenneté) lors des dernières élections municipales blagnacaises.

Puis je file 3 kms au nord pour aller admirer le Pha That Luang Temple alors que le soleil se lève. En laotien, ce nom « grand stupa doré ». Ce monument bouddhique de Vientiane est le plus sacré du Laos, il symbolise à la fois la religion bouddhique et la souveraineté. L’intérieur du Pha That Luang est censé contenir un cheveu de Bouddha. Devant ce stupa doré quadrangulaire de 35 mètres de hauteur se dresse une statue du roi Setthathirat qui a ordonné la construction du stupa.

Je contourne ce monument pour profiter des rayons de soleil qui l’illuminent. Par contre, les portes n’ouvrent qu’a 8h00. Et, comme il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur, j’entame mon retour vers le centre.

A côté de ce grand stupa se trouve le temple bouddhiste de That Luang Tai. J’entends la psalmodie des moines. Je m’y rends.

Il est 7h00. C’est l’heure des offrandes apportées directement aux moines dans la pagode. Étrange cérémonial. Une fois les offrandes récupérées, les moines s’assoient et reprennent leur psalmodie pour remercier les fidèles.

Je me balade ensuite dans le parc où trône un Bouddha couché. J’ai hâte de faire comme lui et de m’allonger à nouveau pour récupérer de ma courte nuit.

Dans ce temple, je retrouve aussi ces représentations de personnages de la religion bouddhiste.

Je redescends ensuite le grand boulevard emprunté à l’aller où j’ai aperçu des vendeurs de brochettes. Je prends ma commande et m’installe dans le parc voisin pour déjeuner. Au menu, ce sera du riz gluant accompagné de 3 sortes de saucisse et quelques bananes frites. Je vous fais remarquer que j’ai récupéré 4 sachets plastiques pour embarquer le tout.

En repartant vers le centre, je traverse des quartiers en empruntant des chemins de traverse. Je retrouve cette impression d’anachronisme que j’évoquais hier. Ici, je longe un égout à ciel ouvert devant de vieilles baraques en bois alors que derrière on distingue un des plus hauts bâtiments de cette capitale très étendue au-delà du Mékong.

Là, en me rapprochant de mon auberge de jeunesse, c’est à nouveau une vieille maison qui n’a pas encore été remplacée par une construction neuve alors que les fils électriques et téléphoniques pendouillent, comme à Bangkok, devant les habitations.

Et je ne montre pas les grosses bagnoles rutilantes et les pickups qui squattent de vieux trottoirs tout défoncés. Vers 9h00, alors que le soleil a percé les nuages et que la chaleur devient déjà écrasante, je reviens où j’étais hier pour aller visiter le Wat Si Muang. Ce temple est le plus visité de Vientiane et le plus fréquenté par les laotiens depuis plus de 1000 ans. Selon une légende, une femme enceinte se serait sacrifiée en se jetant dans le trou prévu pour le pilier de la ville, devenant ainsi la gardienne de la ville.

A cette heure, j’ai la chance qu’il n’y ait pas grand monde. Je peux profiter de ces monuments en étant tranquille et pouvant les photographier sans personne … si ce n’est ce moine corpulent qui vient d’arriver avec son baluchon. Et lui aussi s’occupe en regardant son téléphone portable.

Comme dans la majorité de ces temples bouddhistes, les bâtiments et les représentations sont ô combien nombreuses. Par rapport à un temple protestant, c’est vraiment le jour et la nuit.

Je me dirige ensuite vers le temple Ho Phra Keo (ou Haw Pha Kaeo) est un des plus beaux sanctuaires de Vientiane. Ce temple a été construit en 1565 pour abriter le bouddha d’émeraude. En 1779, suite à un conflit avec la Thaïlande, le bouddha d’émeraude a été dérobé et se trouve actuellement dans ce pays. Aujourd’hui, le Wat Pha Kaeo est devenu un musée d’art religieux avec notamment les portes sculptées en bois d’époque. Par contre, les photos sont interdites à l’intérieur du musée.

J’achève ma visite religieuse par celle du temple de Wat Sisaket. C’est le plus vieux temple de Vientiane construit en 1818 par mandat du roi Anouvong et achevé en 1824. Le Wat Sisaket est le seul temple à avoir survécu à l’invasion des Siamois pour son style thaï.

ll est également interdit de prendre des photos à l’intérieur. Mais je peux quand même, depuis le seuil, montrer cet intérieur avec ces peintures murales encore bien conservées et ces petites niches contenant des sculptures en bois de Bouddha.

D’ailleurs, ce temple est connu pour ces 7000 statues de Bouddha

… se trouvant principalement dans la galerie de la cour qui ceinture ce superbe temple central.

Avant de rentrer à mon hôtel pour éventuellement changer de lit voire d’hébergement, je passe devant les différents ministères à l’appellation française ainsi que devant le Palais Présidentiel. Je plains les pauvres gardes qui font le planton. Il n’est que 10h30 et la chaleur moite est déjà difficilement supportable. Cela promet pour les derniers jours en Thaïlande.

Je passe ensuite dans une rue bien gardée où se trouve une Université Américaine au mur graffé.

Je finis ma visite touristique pédestre en passant devant le That Dam (Black Stupa) datant du 16è siècle.

Après avoir bu un bon jus d’ananas bien frais, il est temps de rentrer dans mes pénates. Je monte de suite dans ma chambrée. Mon voisin du dessous est parti. Tant mieux. Bon débarras. J’espère que cela sera plus calme ce soir. Je passe le reste de la journée au frais à dormir et me reposer. Je retrouve aussi un binôme de cyclotouristes rencontrés hier. L’un vient de San José au Costa Rica, l’autre de Seattle dans l’Etat de Washington au N-O des States. Demain, je reprends la route. Je dois avouer que je ne garderai pas un souvenir impérissable de cette capitale laotienne.

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