J188 – lundi 5 juin – Ban Pao / Chaiyaphum

A J-9, ce sont les p’tits zozios qui me réveillent. Il est un peu plus de 5h du mat’. Je me prépare. Puis je déjeune sur place avec les restes d’hier : du riz blanc, de la gélatine verte et de la banane jaune. Le tout accompagné d’un café au lait en sachet. Je quitte ce magnifique jardin et cet agréable chalet peu avant 6h.

Le ciel est couvert en ce lundi matin. Heureusement qu’il ne pleuvait pas sinon je serais resté au lit. Je me réserve un joker en cas d’intempérie matinale. En attendant, je retrouve la route n°2159 que j’aurais dû emprunter hier jusqu’à Kaset Sombun. D’ailleurs, j’y passe alors que la ville s’éveille tranquillement sous ce ciel menaçant. Sur ma droite, les nuages s’amoncellent sur les sommets du Nam Nao National Park. A part la route principale n°12, aucune petite route ne traverse ce grand parc. Je ne l’emprunterai donc pas.

Par contre, après avoir passé cette ville de Kaset Sombun, je quitte la route n°2159 pour partir sur une petite route secondaire. Evidemment j’affectionne beaucoup plus ce réseau secondaire que ces grands axes rectilignes. Mais souvent, je n’ai pas le choix. Ou alors il me faudrait faire des tours et des détours interminables. Dorénavant, je longe le Tat Ton National Park que je vais traverser ce matin.

C’est encore plus impressionnant avec le mauvais temps. D’ailleurs, une pluie fine commence à tomber. J’espère que cela ne va pas empirer alors que je ne vais pas tarder à attaquer la grimpette. Mais avant cela, je traverse le village de Ban Nam Hae. Dans les ruelles, un marchand ambulant klaxonne pour attirer la clientèle et tenter de fourguer ses sachets suspendus à son side-car.

J’approche du passage le moins élevé de cette montagne. La pluie continue de tomber. La température est agréable malgré le taux d’humidité.

Au pied du passage, j’arrive à un carrefour. Je bifurque à gauche. Des panneaux annoncent des travaux. La route est défoncée. Des rambardes sont en train d’être posées sur le côté. Je pense que cette route va être bétonnée comme la plupart des routes montagneuses ici. La roue s’élève. C’est reparti mon kiki. Cela part gentiment dans du 5 ou 6%. Mais la pente devient de plus en plus raide. Je grimpe debout sur les pédales dans du 8 à 10%. Même les quelques scooters qui me doublent font chauffer le moteur.

Arrivé dans les derniers lacets, je m’arrête pour profiter du paysage derrière moi et de cette magnifique vue sur le Nam Nao National Park alors que les nuages obscurcissent la vallée.

Après 5 bornes de grimpette, je sors de la forêt. Je viens de prendre 350 mètres de dénivelé donc une pente moyenne à 7%. J’arrive sur le plateau et entre de suite dans un premier village. Il est un peu plus de 8h00. Je repère un kiosque à café mais il est fermé. C’est fort de café et bien dommage.

Je continue ma route alors que la bruine continue de tomber. Après cette belle montée, je suis trempé de sueur et de pluie. Au village suivant, je trouve enfin mon bonheur. Je m’arrête boire un bon café chaud. Malheureusement, la femme qui tient ce kiosque ne parle pas un mot d’anglais. L’échange s’avère compliqué. Et ce ne sont pas ces 2 enfants qui vont nous aider. La plus jeune est scotché devant son écran. L’ado déboule à scooter et va également se scotcher devient le sien d’écran.

Alors que je bois tranquillement mon p’tit noir, un drôle d’engin arrive au loin en faisant un boucan d’enfer. S’il y avait des habitants qui voulaient faire grasse mat’, c’est raté. Le gars est en train de réveiller tout le quartier !

Après cette pause, je reprends mes pérégrinations en suivant cette petite route qui traverse ce grand plateau au milieu de ce parc national. Les plantations fruitières y sont importantes. Beaucoup d’exploitations d’ananas, de Duran et même de fraises sont présentes.

Alors que je chemine tranquillement en écoutant Johnny, sa chanson est brusquement couverte par un nouveau boucan d’enfer. Je croise un convoi (un mariage peut-être ?) qui me fait penser à la caravane du Tour de France.

Et, au fait, pourquoi Johnny me demanderont certains connaissant mes goûts musicaux pourtant hétéroclites ? Tout bêtement parce que j’ai reçu une photo de mes potes du Stade Toulousain Cyclisme dans laquelle apparaissaient Jean-Louis mon président et Henri notre traceur de circuit. Tous les deux sont de vrais inconditionnels qui l’ont vu à de multiple reprises en concert. JL a même été sur sa tombe. C’est pour dire. Et donc, j’ai téléchargé la playlist. Mais, même en étant pas un fan, je connais la plupart de ses chansons. Comme quoi, il faisait (il fait) vraiment partie de notre patrimoine national ! Je vous présente une partie de la Dream Team en stage vélo-apéro comme d’hab’. (Henri est en bleu et JL en blanc à côté). Coucou les copains !!!

Surtout le dernier véhicule sur lequel se trouvent de nombreuses enceintes qui crachent de la musique locale. Apparemment, c’est la fête. Je salue tout ce beau monde. En retour, j’ai droit à de nombreux encouragements. Le plus dur est passé. La route est relativement plate.

Peu de temps après, j’attaque la descente pour basculer de l’autre côté de ce parc national. Alors que j’arrive presque en bas, de grands panneaux annoncent l’entrée des Tat Ton Waterfall. Comme l’étape est courte et que j’ai déjà bien roulé, je bifurque à gauche pour m’y rendre. Après m’être acquitté de 200THB (5€) pour l’entrée des étrangers, je pose mon vélo et me dirige vers le coin restaurant. Ils sont 5 ou 6 aligné dans la pente à se faire concurrence … de personne. Je vais à celui le plus bas. A défaut de vrai café, je me prends une cannette de café et m’installe à la table de la patronne. Elle est en train de trier des cacahuètes qu’elle me fait goûter en plus d’une papaye. J’essaie d’échanger via mon traducteur mais elle bloque lorsque je lui demande de parler dans le micro. Tant pis.

Je pars ensuite voir ses fameuses chutes. Quelques familles thaïlandaises débarquent avec le pique-nique. Ils prennent l’axe principal alors que j’emprunte un chemin forestier sur la droite du torrent.

Après avoir parcouru 500 mètres, j’arrive au niveau de la cascade … qui ne casse pas trois pattes à un canard. Le débit n’est pas très important. Mais, même avec du débit, cette cascade ne restera pas gravé dans ma mémoire.

Au-dessus, des familles se sont posées le long et profite de la baignade malgré ce temps toujours aussi maussade. Dans ce parc, il est aussi possible de louer de grands chalets implantés le long du torrent. Je pense que c’est le lieu de villégiature de la grande ville où je vais.

Je retrouve Haka2 qui m’attend sagement. Vers 11h00, nous repartons pour terminer cette descente et attaquer une longe ligne droite vallonnée d’une vingtaine de kms qui nous mène à la ville de Chaiyaphum, terme de cette étape. A midi, j’entre en ville. Je me dirige vers un des hôtels repérés sur ma carte. Évidemment, je ne le trouve pas ou il a disparu depuis. Je me renseigne et en dégote un autre un peu plus loin. Il n’y aucun panneau en anglais. Mais vu la forme austère du bâtiment, je me dirige vers le hall pour confirmer que je suis bien ans un grand hôtel sans charme.

Cependant, la chambre au 4è est correcte, bien que désuète, avec une grand baie vitrée donnant sur de vieux bâtiments, Cela ira parfaitement. Après m’être douché et avoir fait ma petite lessive quotidienne, je pars à la recherche d’un restaurant. Je n’en trouve aucun dans ce quartier commerçant.

Par contre, je déniche le marché un peu à l’écart de la rue principale. Je trouve quelques stands de bouche. Je m’installe à l’un d’eux pour avaler mon riz quotidien et boire ma bière quotidienne. Après ces agapes, il est l’heure de rentrer faire la sieste. A mon réveil, je constate que la wifi ne marche pas. Me voilà de retour au Laos ! Le patron a beau me gratifier d’un « Sorry sir ! », cela m’énerve quelque peu. Je suis donc obligé d’aller à l’Amazon Café à proximité pour choper la wifi. Mais je suis obligé de publier maintenant vu que la boutique ferme à 17h00. Décidément …

Je compléterai cet article demain … si j’arrive à choper à nouveau la wifi. Je reprends donc mon récit laissé en plan hier faute de wifi. Lorsque je sors de ce café, je remarque que tous les autres magasins sont fermés. C’est étrange. En rentrant à l’hôtel, j’en demande en anglais la raison au vieux patron. Il m’apprend que, ce samedi, il y avait la fête de Visakha Bucha qui commémore les trois événements majeurs de la vie du Bouddha : sa naissance, son éveil et son décès. Cette année, cette fête tombant un samedi, ce lundi 5 juin est par conséquent devenu un jour férié de récupération. Les administrations, banques et services de l’immigration sont donc fermés ainsi que les commerces mais seulement en fin d’après-midi. Il faut bien vivre quand même ! Vers 18h30, je repars quand même à la recherche de ma pitance et trouve une marchande ambulante. Je lui achète 3 sachets (riz, légumes, poisson émietté et épicé, que je mange dans ma chambre.

Vers 19h00, alors que le soleil se couche, le ciel s’assombrit méchamment. L’orage explose. Ca pète de tous les côtés tant et si bien que tout disjoncte. Me voilà, comme la ville, plongé dans le noir, sans wifi et seul dans ce grand hôtel. Cette fin d’après-midi devient légèrement flippante. « Shining » est de retour. (Pour les non-cinéphiles, c’est un de mes films cultes sorti en 1980, réalisé par Stanley Kubrick avec le génial Jack Nicholson. J’ai bien dû le voir une bonne demi-douzaine de fois). Vers 20h00, l’électricité revient mais toujours pas la wifi. Je ne pourrais regarder ni le Dauphiné Libéré, ni Roland-Garros. Tant pis. Je bouquine avant de m’endormir rapidement. Fin de cette étrange journée à travers un nouveau parc national.

Une réflexion sur “J188 – lundi 5 juin – Ban Pao / Chaiyaphum

  1. Bon alors à demain pour la suite !😊 Bonne route
    J’ai beaucoup aimé tes articles sur le Laos… À bientôt.

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