J189 – mardi 6 juin – Chaiyaphum / Ban Chao Thong

A J-8, c’est la nuit des fuites. Et oui, il fallait bien que cela arrive avant mon départ. Après 187 jours de vagabondage à travers l’Asie, c’est la première fois où je me chope la turista. Ma nuit est entrecoupée par des aller-retours aux toilettes. Je ne sais pas si c’est le plat d’hier soir ou l’eau du restau du midi, mais je me vide. Après une nuit pour le moins hachée et à chier (sic!), j’émerge à 5h45 pas très frais. Heureusement, il me reste du riz et quelques cachets d’Imodium. J’en prends un nouveau en espérant que ça aille mieux. D’autant plus que l’étape de ce jour s’avère particulièrement … chiante !!! A 6h20, je décolle de cet hôtel impersonnel.

Je sors de la ville pour retrouver la route n°225 que je vais suivre toute la journée. Je pars plein ouest en direction du Sai Thong National Park. J’ai longuement hésité à partir au nord pour en faire le tour. Mais cela me rallongeait sacrément et l’intérêt touristique n’était pas évident. Je me retrouve donc sur cette route qui s’avère être en travaux. Mauvaise pioche.

La plaisanterie va durer une quarantaine de kilomètres avec des chantiers intermittents. Pourtant, cette route anciennement à 2 voies ne me paraît pas spécialement empruntée. Là, elle est en train d’être transformée en 2*2 voies avec un muret central; muret férraillé et bétonné « manuellement ». La main d’œuvre est importante. D’ailleurs de nombreuses femmes travaillent aussi sur ces chantiers. Et, comme souvent, ce ne sont pas les plus feignantes. Par moment, j’ai même droit à ma piste cyclable personnelle.

Autant dire que c’est particulièrement chiant (ben oui, c’est ja journée chiante !) et que je ne prends vraiment aucun plaisir. A part les encouragements des forçats du bitume qui me donnent un peu de baume au coeur, le temps s’écoule lentement. Heureusement, les intestins restent tranquille. De plus, je ne traverse pratiquement aucun village. Les rares fois, je remarque ce panneau de la Reine Suthida, reine consort du Roi Vajiralongkorn, qui fêtait son anniversaire le 3 juin. Du coup, j’ai un doute sur ce jour férié du 5 juin : fête royale ou fête religieuse ?

A 8h30, après être enfin sorti de la méga zone de travaux, je trouve un Coffee Shop à la sortie du village de Ban Non Ya Nang. Je m’y pose pour mon café matinal. Le cadre m’a l’air sympa.

Je suis accueilli par de nombreux jeunes employées. C’est d’ailleurs l’une d’elles qui me renseignera sur l’anniversaire de la Reine. Je commande mon café. En attendant, je consulte à nouveau mes cartes pour voir si je n’aurais pas un échappatoire à cette monotone route. J’ai beau chercher, je ne trouve rien de satisfaisant avec toujours cette contrainte de trouver un hébergement. Et, dans le secteur, c’est plutôt la cambrousse. Il me faut donc me rapprocher d’un des parcs nationaux pour avoir une chance de trouver un HomeStay. Après avoir bu mon café, je sors de la salle qui donne sur un petit lac. Je découvre un charmant tableau. Les jeunes employé.es sont en train de briquer les vitres. Je ne peux m’empêcher de leur demander de les prendre en photo.

Je repars à nouveau sur ma route n°225 alors que j’approche du parc national. La roue devient plus vallonnée. Je croise quelques véhicules dont ce poids-lourd décoré à la thaï avec ces bardées de rétroviseurs et ces rutilantes peintures. Quant à moi, je la trouve beaucoup plus jolie ici cette petite route que dans la vallée. D’ailleurs, le temps s’écoule plus vite dorénavant. C’est étrange …

Un peu plus loin, je m’arrête pour tenter de prendre une photo du parc national que je commence à longer. Mais les poteaux gâchent la vue de la jolie ferme que je voulais prendre en premier plan. C’est d’ailleurs assez souvent le cas. Cependant, je vois sortir un paysan poussant sa charriote. Il est sec comme une trique. Avec sa clope au bec, je le trouve très photogénique. J’essaie d’engager la conversation et lui demande si je peux le prendre en photo. Il me baragouine quelque chose, me sourit et continue sa route. Tant pis. Je le prends de dos. Au moment où j’appuie sur le déclencheur de mon superbe appareil, il se retourne. Photo volée. Désolé. A ce sujet, une petite pensée pour mon ami Stéphane de l’Arche, co-créateur de notre atelier vélo et photographe amateur qui expose ses œuvres et gagne aussi quelques concours.

Je reprends ma route après cet intermède photographique. Il est presque 10h30. J’ai besoin de mon second break matinal avant d’attaquer la montée pour traverser le parc. Mais les villages sont toujours aussi rares. Cependant, à l’entrée d’un hameau au carrefour d’un noeud routier, je trouve un magasin multi-services. Je m’arrête boire exceptionnellement un Coca-Cola pour mon bide. En plus de faire station-service, ce magasin vend de tout : alimentation, jardinage, décoration, produits chimiques, … C’est une véritable caverne d’Ali Baba.

Ce n’est pas le tout mais j’ai encore une vingtaine de bornes à faire. Et j’aimerais bien arriver avant midi. Au niveau météo, le ciel est à nouveau couvert et menaçant. La chaleur est, de ce fait, beaucoup moins oppressante que la semaine dernière. Mais ce sont surtout les gros orages que je crains. D’ailleurs, les nuages noirs commencent à s’amonceler au-dessus des montagnes du parc national.

Alors que j’attaque la montée, je suis attiré par un porche monumental qui marque l’entrée du Wat Khao Bang Hoei Chumphon Sima Ram. Celui-là, je ne le retiendrai pas !

J’entre à l’intérieur. Sous une immense toiture métallique, des statues de Bouddhas assis dans différentes postures forment comme une assemblée.

Je dois avouer que c’est assez étrange et impressionnant.

Quelques personnes viennent se recueillir auprès de certaines statues. Je ne saurais pas vous en dire plus.

Je ne fais qu’admirer et contempler ces statues.

Après cet arrêt bouddhiste, je reprends mon ascension. La pente est beaucoup moins sévère que celle d’hier. Vers 11h30, j’arrive au sommet où u magnifique point de vue permet de contempler l’immense plateau enserré à l’intérieur de ce parc.

Côté sud
Côté nord

Je n’ai plus qu’à me laisser glisser dans la pente pour arriver dans la ville de Ban Chao Thong qui se trouve en bas côté nord. J’y arrive un peu avant midi. Je pars à nouveau à la recherche d’un hébergement. J’en trouve un pas très loin du marché. Après un quiproquo sur le prix (je croyais que la gérante m’en demandait 600THB mais c’était avec la caution de la clé), je m’installe, me douche et pars déjeuner dans une des gargotes juste devant ma petite chambre. Après-midi tranquillou avant que l’orage n’éclate vers 20h00. Et c’est toujours aussi impressionnant.

Autant dire que cette banale journée ne restera pas dans les annales mais plutôt dans l’anal !

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