A J-4, il va falloir que je me carapate. En effet, la météo devient de plus en plus mauvaise. De nouveaux gros orages ont encore éclaté cette nuit. Ce matin, le ciel est à nouveau couvert. D’ailleurs, je traînasse un peu après avoir regardé la superbe demie, enfin surtout les 2 premiers sets, entre Djoko et Alcaraz. Comme ce dernier, j’ai lâché l’affaire au début du 3è set. Quant à la demie du Stade, c’était trop tôt (2h du mat’) pour moi ! Après m’être rapidement préparé, je finis les restes de mon dîner avant de profiter du p’tit déj’ offert (café et toasts au beurre et sucre) dans ce bel espace.

Je reprends la route vers 6h30. Aujourd’hui l’étape va être courte et chiante. Je me prépare mentalement à appuyer sur les pédales pour arriver le plus rapidement possible à Ayutthaya. J’ai en effet prévu de visiter cette ville historique après y être arrivé.

Je sors de la ville pour rejoindre la route n°3022. C’est une 2*2 voies toutes droites. Je n’ai pas d’autres échappatoires. C’est parti pour 17kms de tout droit.

Après à peine une heure de cette interminable route, je bifurque pour emprunter un chemin le long d’un canal d’irrigation qui devrait me mener pratiquement à l’entrée de la ville. Au bout d’à peine 1 km, il me faut franchir la voie de chemin de fer et changer de côté pour emprunter une piste.

Mon traceur me confirme que je suis sur la bonne route. Par contre, vu l’état de la piste, j’espère que cela va être meilleur de l’autre côté.

Ça roule. A part quelques endroits merdiques, le revêtement est relativement correct. Je retrouve ces paysages de rizière à perte de vue. Je me souviens de ces paysages alors que j’étais en train pour rentrer de Chiang Mai sur Bangkok il y a de cela quelques mois. La boucle sera bientôt bouclée.

Je continue mon chemin le long de ce canal avec toujours ce même paysage …

Puis le chemin s’arrête et je dois reprendre la route n°3467. C’est une 2*1 voie. J’essaie de rester bien à gauche malgré quelques flaques d’eau En effet, des trucks circulent aussi sur cette petite route. D’ailleurs, à la sortie de la ville de Nakhon Luang, je m’arrête à un gros carrefour avec la route nationale n°33 (AH1). Un camion est sur ma droite. Le feu vert passe. Je démarre en même temps que ce camion. Et si je lui emboîtais le pas ? Je me cale derrière pendant qu’il monte les rapports. Je prends de la vitesse. Je suis tout à droite calé derrière son gros cul qui me protège du vent. J’ai les deux mains sur les freins au cas où. Je reste concentré sur ses feux stop et sur mon GPS pour anticiper les virages. Je le suis pendant quelques kilomètres qui défilent à une vitesse folle. Je dois être à plus de 60km/h. A un moment, il se déporte pour doubler un autre véhicule alors que je prends cette photo. Je perds un mètre, puis deux, puis trois. J’ai beau appuyer comme un malade. Je prends l’air dans le nez. C’est foutu. Je le vois s’éloigner alors que ma vitesse décroît.

Quel pied quand même ! Par contre, vous ne le répétez pas à ma mère. Après ce petit délire cycliste (faut bien passer le temps comme on peut), je me pose dans un joli kiosque à café pour récupérer un peu de mes conneries.

Puis, faute de camion et de Derny, je reprends le chemin à droite du canal. C’est moins fun. D’autant plus que la pluie commence à tomber.

De plus, ma route bifurque à gauche et laisse ce canal. Je traverse à présent une zone industrielle mortifère. Cette zone est à cheval sur la Pasak River. Heureusement, j’arrive à destination après avoir traversé la route nationale n°32. Ces grandes routes filent toute vers Bangkok. Cela sent la fin. A 9h30, j’entre en ville et passe devant un parc à … éléphants ! Je comprendrai pourquoi un peu plus tard.

Plus loin, c’est un autre parc à éléphants mais en bronze cette fois-ci. Ce parc est en fait un monument à la gloire des combattants thaïs.

Cette ville est érigée au milieu de marais, rivières, étangs et canaux. Et, dans cet endroit que de nombreux temples ont été construits. Je découvre mon premier alors que j’arrive dans le périmètre historique.

Je me pose pour rechercher un hébergement. Il y a un GuestHouse juste à côté d’où je suis. Je m’y rends. C’est une vieille maison en bois. Je suis accueilli par une charmante dame, la proprio, et par un couple d’italiens, elle originaire de Calabre et lui des Pouilles, qui me disent le plus grand bien de l’endroit. Je leur fais confiance et prends une chambre avec ventilo mais sans air cond. Je pose mes valises avant de me doucher et de faire une grosse lessive tellement mes fringues de vélo sont dégueulasses. Puis je pars à vélo à la visite de la ville historique.

Cette ville a été fondée en 1351 par le roi U-Thong (Ramathibodi Ier). Elle devint la capitale du royaume d’Ayutthaya ou Siam. Au XVIIe siècle, elle comptait quelque 150 000 habitants. Et, au XVIIIe siècle, elle figurait parmi les plus grandes cités du monde, avec près d’un million d’habitants. Détruite en 1767 par l’armée birmane, elle perd son rôle au profit de la nouvelle capitale, Bangkok, et est aujourd’hui principalement connue pour les ruines de ses temples dans un parc historique classé au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco.
A l’entrée du premier temple, le Wat Ratchaburana, j’achète un pass pour visiter les 6 temples les plus importants. C’est effectivement impressionnant. Ce premier temple est très bien conservé. Je me balade à pieds dans le dédale des différents monuments.



Je me rends ensuite au Wat Mahathat. Les gros nuages noirs ont laissé place à un beau ciel bleu. La température est à nouveau chaude et humide. Des parasols sont mis à disposition à l’entrée de chaque temple. Des touristes de différentes nationalités se baladent. Mais ce n’est pas la grande foule non plus.




Après avoir visité celui-ci et cette fameuse tête enserrée dans les racines, je me rends à celui de Wat Phra Ram.

Alors que je sors de ce temple où j’étais tout seul, je comprends le pourquoi de ce parc à éléphants à l’entrée de la ville. En effet, des touristes se baladent de temple en temple grimpé sur ces animaux. Je ne juge pas mais chacun son truc …

Je vais ensuite dans le temple moderne de Wihan Phra Mongkhon Bophit qui est un lieu de pèlerinage avec son grand Bouddha assis.

Je fais ensuite un crochet juste à côté pour aller voir le Wat Phra Si Sanphet.

Il est bientôt 12h30. Je rentre vers mon hébergement pour me reposer un peu après cette matinée bien chargée en émotions diverses et variées. Auparavant, après avoir évité les inévitables restau à touristes, je me trouve une petite gargote pour y déjeuner d’un traditionnel riz-poulet-soupe à 30THB (1€). Vers 16h00, je repars en expédition pour aller visiter le Wat Chaiwatthanaram à l’extérieur du quadrilatère formé par la Paksat River. D’ailleurs, pour me rendre à ce temple, je longe cette rivière où de nombreux pêcheurs taquinent le gardon. Enfin, quand je parle de gardon, c’est une expression au vu du bestiau que vient de sortir ce pêcheur.

J’arrive à ce dernier temple le plus impressionnant des 5.


Je m’amuse également à observer les thaïs qui ont loué des costumes d’époque dans les magasins alentours. Certaines ont même payé un photographe qui les prend sous toutes les coutures si je puis dire.

Le soleil commence à décliner. Il est temps que je regagne mes pénates. Je prends une dernière photo de ces magnifiques temples de brique et de broc très bien conservés. Par contre, vu l’heure avancée, je zappe le dernier qui est carrément à l’opposé d’où je suis.

En rentrant, je passe devant les cornacs et leurs éléphants. Ceux-ci sont chargés dans des camions afin de regagner leur enclos à l’entrée de la ville. Pour eux aussi, la journée est terminée. Quant à moi, c’est également la fin de cette journée ô combien contrastée tant au niveau météo que paysages et occupations. Après avoir été dîner d’un délicieux Pad Thaï (cela faisait un bail), je passe ma soirée devant la finale femme de RG. Demain, ce sera ma dernière journée à vélo pour revenir sur Bangkok. Que cela fait bizarre d’écrire cela …