A J-2, je me sépare d’Haka2. Malgré que je sois en congé, je me réveille à nouveau vers 5h du mat’. Je traîne un peu jusqu’à 5h30 avant de descendre me doucher. Puis je pars dans le quartier à la recherche de mon bol de riz et de mes brochettes matinales. Je rentre déjeuner à l’auberge de jeunesse pour accompagner mon p’tit déj’ d’un café mis à disposition. Vers 6h00, j’attaque le nettoyage de Haka2.

Il y a un sacré taf. J’y passe un temps certain pour ne pas dire un certain temps. Une fois que mon Haka2 est nickel chrome, je retourne à l’endroit où je l’avais acheté il y a 5 mois de cela. Malheureusement, l’associé du patron ne veut plus racheter ces vélos. Ils se sont spécialisés dans le vélo de course d’occasion. Il consent quand même à me le garder et à essayer de le vendre. Je lui laisse mes coordonnées. On se checke la main à l’ancienne. Je lui fais confiance. On verra bien.

De toute façon, cela me coûterait plus cher de le rapatrier sur Blagnac en avion et de le remettre en état. Il faudrait que je change les 2 pneus, les 2 manettes de transmission, la câblerie complète, la chaîne et la K7. Et puis, je n’ai pas non plus envie de m’enquiquiner à trouver un carton vélo, tout démonter et me le trimballer à l’aéroport. Mais, ce n’est pas sans une certaine émotion que je l’abandonne dans ce grand hall impersonnel. Nous aurons quand même fait un sacré bout de route ensemble. Adieu et merci camarade !

Au retour, je passe devant un magasin 7-Eleven avec une balance devant. Pour 1THB, je me pèse. Ah oui quand même ! Je suis tombé sous les 65kgs. Moins que mon poids de forme de 66 kgs lorsque j’avais couru le marathon de Paris de 2005. Alors âgé de 44 ans, j’y avais établi mon record. Et j’étais même rentré dans les 500 premiers sur 32.000 inscrits.

Je m’en reviens à pied à mon auberge. Vu la chaleur orageuse, je me pose pour mettre à jour mes tableurs et mes cartes. Je suis interrompu par un jeune homme. Il est impressionné par tous les points sur la carte. Nous commençons à discuter en anglais. Il se nomme Jarek, polonais, 28 ans, danseur contemporaine baroudeur à travers le monde entre 2 contrats. Son prochain sera à Salzbourg en Autriche. Nous passons la fin de matinée à discuter puis partons déjeuner ensemble. Comme mon fiston, il mange pour deux. Les thaïs dans le restau sont ébahis. Il faut avouer qu’il est sacrément bien bâti le bestiau. Nous rentrons à l’auberge, moi pour siester, lui pour sa séance d’étirement. En milieu d’après-midi, il passe me dire au-revoir après qu’il a trouvé un train pour Chiang Mai. Salut l’artiste !

L’après-midi se passe tranquillou. J’ai un peu de retard à rattraper dans mes traces en Malaisie. Cela m’occupe. J’ai aussi commencer à faire le ménage dans mes rares fringues. D’ailleurs, comme à la fin de chaque périple, je poubellise mes vieilles affaires : ma paire de sandalettes qui a pas mal souffert sur les pédales à picot, mes manchons brevetés et confectionnés à partir de mon tee-shirt à manches longues, ma paire de gants achetés pendant ce périple mais dont le gel pour protéger la paume des mains n’est plus qu’un ancien souvenir et ma casquette Adidas trouvée sur la route qui aura aussi bien souffert de la chaleur.

En début de soirée, je pars faire quelques courses de bouche pour mon dernier repas en Thaïlande. Je me tape un bon repas arrosé à la Chang seul sur le rooftop. Le soleil se couche derrière les buildings. Je ne vais pas tarder à en faire autant.

Après ma pénible séparation matinale, fin de cette pénultième journée de ce périple asiatique.
Bravo ! Beaucoup d’émotion ! Bon retour
Bon retour au bercail Bises
Leïla